La sortie extraordinaire, quasi historique de l’archevêque d’Abidjan, le Cardinal Jean Pierre Kutwa à l’occasion de la célébration de la messe pour la paix ce 30 décembre 2019 est accueillie favorablement et avec émoi sur la toile.
Bon nombres d‘internautes togolais l’ont relayé et commenté espérant que ce langage de cœur et de raison pourra toucher le cœur endurci des dirigeants togolais.
Rêve quasi impossible, dans un pays où les dirigeants s’illustrent en bourreaux et dans la défiance du divin et du sacré.
Tout s’apparente à une prise d’otage d’une poignée de personnes sur la grande majorité qui n’aspire pourtant qu’à un mieux-être. Tel est le crime du peuple du Togo.
Monseigneur Jean Pierre Kutwa de la Côte d’Ivoire, à la faveur de ce message est à ce stade l’alter ego de Monseigneur kpodzro du Togo et vice versa ; ne serait-ce que le temps de ce message de paix, de vérité et de sincérité.
Pour l’heure, Monseigneur Kpodzro est le seul, sans langue de bois, à supplier monsieur Faure Gnassingbé à entendre raison pour pacifier et réconcilier le peuple du Togo.
Le seul qui lui a demandé à haute et intelligible voix de quitter le trône après quinze ans, alors que sa famille est au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle.
Le seul qui s’est exclamé ! « Qu’as-tu fais de ton frère Kpatcha » ? Mais ce cri de cœur a plutôt été mal perçu dans le palais présidentiel.
Dans le même temps, dans le même Togo, certains pasteurs assermentés et leaders religieux applaudissent le mal, encouragent le mal et ne jurent que par la minorité qui torture à dessein la grande majorité. Ces ‘’disciples’’ de ‘’Dieu’’ organisent même des journées de reconnaissance qui permettent à la minorité d’ériger l‘impunité en mode de gouvernance ; la seule rencontre où la poignée qui maltraite le peuple s’exhibe et exhibe sa ‘’foi’’ et son ‘’amour’’ à un dieu sans doute bien spécial.
Alors, quand l’archevêque d’Abidjan s’adresse à Monsieur Alassane Ouattara, non en parabole ni en langue de bois ni en faisant des allusions mais en termes clairs, il espère et croit toucher le cœur du dirigeant ivoirien qui a démontré ces jours-ci avoir tout aussi la rancune bien tenace. Les jours à venir nous édifieront si le numéro un ivoirien entendra raison.
« Ne te laisse pas ronger par le désir de vengeance. Ne te laisse pas déstabiliser par la rancune sinon tu laisseras ton âme. Comprends tes ennemis. Aime-les. Un petit geste de solidarité peut rallumer une espérance. La paix est chemin d’espérance, chemin d’écoute, chemin de réconciliation ». Monseigneur Jean Pierre Kutwa.
Ce message dans le cas-Togo n’émeut guère ses dirigeants. La conférence des évêques du Togo, même de façon diplomatique l’a martelé sans succès.
En réalité ; de Jésus, de Mahomet, de Dieu, d’Allah et de tout, les dirigeants du Togo s’en moquent éperdument, sans doute se prennent-ils pour l’égal du divin.
Le cardinal ivoirien poursuit « M. le Président de la République vous qui détenez le pouvoir de la grâce présidentielle, de bien vouloir accepter de faire sortir du cachot tous ceux qui ont été arrêtés suite aux derniers évènements que connait notre pays ».
Au Togo, les lettres de demandes de grâces présidentielles notamment dans le cas Kpatcha Gnassingbé restent sans doute un record dans l’histoire politique du Togo.
Si le frère ne trouve grâce aux yeux du fils du père depuis bientôt 11 ans de prison, que peuvent espérer les non frères que sont les 07 millions de togolais? Seul Dieu finira par gracier les prisonniers injustement détenus, prendre en pitié le peuple du Togo meurtri et ses dirigeants crâneurs.
Voltaire a raison de soutenir : « Les hommes se trompent, les grands hommes avouent qu’ils se sont trompés ». Le Togo a-t-il de grands hommes ?
Fabbi Kouassi
Note: Titre modifié
Source : Togoweb.net