Fonction présidentielle vous dites ? Si ailleurs c’est-à-dire dans les pays civilisés, cette fonction est dignement respectée et entretenue, dans biens des Etats Africains, elle souffre. Elle a trop mal pour ne pas dire qu’elle est trainée dans la boue.
Elle est devenue ridicule. Un regard jeté à l’actualité de ces derniers mois au Togo, amène à se poser des questions. Ils sont désormais bien nombreux, ces accompagnateurs soudoyés pour légitimer un président illégitime.
Depuis quelques années, pour pouvoir fabriquer des accompagnateurs à de simulacres élections où seuls les Gnassingbé sont vainqueurs, des enveloppes ou chèques sont gracieusement octroyés au nom de l’Etat pour servir d’appâts.
Ainsi, des citoyens qui ne peuvent même pas mobiliser un million de francs CFA arrivent à verser, avec des alchimies dont eux seuls détiennent les secrets, la caution de 20 millions de francs CFA pour formaliser leur candidature.
Ainsi, s’ouvre la cabane d’Ali-Baba qui permet de bénéficier d’une manne financière pour arrondir les angles. Il y en avait eu, l’histoire d’un candidat qui aurait fait un prêt de 20 millions pour ensuite prendre 72 millions. Ainsi criera-t-il à cœur joie, « quelle banque peut faire un prêt à un pareil tôt ? » C’est donc bien juteux ce business qui intéresse plus d’un, de plus en plus.
La curiosité de 2020
L’élection présidentielle de 2020 battra le record de ce business gagnant qui attire tous les pingouins. A ce jour, on dénombre déjà 12 candidats déclarés, sans compter Faure Gnassingbé qui se fait supplier par ses affidés manipulés de déclarer sa candidature Si dans le lot, il y en a sur qui on peut compter, on peut avouer que la majorité de ceux qui nourrissent l’intention de devenir président du Togo affichent le fond du ridicule.
Ne peut diriger un pays qui envisage de sortir de plus de 53 ans de dictature et de règne sans fin, n’importe qui. Il est vrai que la constitution ouvre la porte à tout le monde, pourvu que les conditions soient remplies, mais il faut en toute sincérité, se dire pour une fois qu’un pays malade à ce point, a besoin d’un médecin qualifié, un médecin à même de proposer des traitements adéquats, pouvant remettre sur pied ce malade grabataire qu’est le Togo.
La situation sociopolitique du Togo n’est pas qu’une simple maladie. C’est bien plus que ça. Le pays est tétraplégique sur pratiquement tous les plans. Surtout sur le plan économique, il faut plus sérieux qu’un aventurier pour fermer les trous béants creusés par le régime cinquantenaire des Gnassingbé. Il faut plus conscient qu’un plaisantin pour aspirer le redressement de du Togo. Il faut plus rationnel qu’un commerçant pour envisager s’amuser avec le sentiment des Togolais qui ont plus que jamais soif de liberté.
Quel scrutin digne pour élire le président d’une République ?
Il n’y a pas que cet aspect qui banalise la fonction « président de la République » au Togo. Un président doit être élu par toutes les filles et tous les fils en âge de voter de son pays. C’est un peu ce qui est normal dans les pays normaux. Seulement au Togo et dans ces pays dans lesquels les dictateurs font la loi, tout se fait pour qu’une minorité non représentative bourre les urnes en faveur du dictateur.
Pour cette élection présidentielle de 2020, les choses se font en parfaite copie-conforme des précédentes. Du fichier électoral aux institutions qui entrent dans l’organisation des élections, tout se fait hors normes. Fichier électoral verrouillé ; CENI illégitime regroupant copains et coquins ; Cour Constitutionnelle controversée…
Quiconque touche au fichier électoral devient persona non gratta. Il est combattu comme une peste. Alberto Olympio en a payé le prix. Même l’OIF et ses experts l’ont déclaré imparfait. Le sujet est une vive préoccupation aux forces vives et aux partis politiques de l’opposition qui en demande l’apurement. Parlant de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, ces institutions sont toutes controversées. Dans sa feuille de route, la CEDEAO en a recommandé la recomposition. Hélas, le chien aboie et la caravane passe.
Comme a eu à le dire Ekué Gamessou KPODAR dans son discours d’annonce de candidature, « Un gouvernement qui n’a pas peur des suffrages du peuple doit favoriser une large participation des électeurs ». C’est bien de cela qu’il devrait s’agir : favoriser une large participation des électeurs. Cette large participation passe par un recensement électoral en bonne et due forme et non un simulacre de révision de listes électorales.
Ne pas faire un recensement pour permettre à toutes les filles et à tous les fils en âge de voter de se faire enregistrer, c’est priver de légitimité, le président qui sera élu par moins du 1/3 des populations en âge de voter que regorge son pays. Et c’est malheureusement le propre de tous ces dictateurs qui n’aiment pas des élections propres mais de propres fraudes électorales pour les maintenir au pouvoir et faciliter le pillage des ressources du pays par la fameuse minorité qui les supporte, les soutient et les acclame à gorge déployée.
De ce tout ce qui précède, il convient de constater une banalisation sans pareille de la fonction « Président de la République » au pays des Gnassingbé. C’est ainsi que la minorité s’enrichie au détriment de la majorité qui s’appauvrie davantage.
Togonyigba
Source : Togoweb.net