Au Togo- Le contrôle parlementaire entre manque de volonté

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Le scandale lié au cambriolage de sa propriété agricole de Phala Phala, en 2020, risque de coûter cher au Président sud-africain Cyril Ramaphosa, jugé par une commission parlementaire dont le rapport a été remis le 30 novembre dernier.

Ledit rapport a fait état d’éléments dont les conclusions sont attendues demain mardi. On parle d’un vote de destitution qui peut ne pas être effectif, vu la majorité du parti de l’intéressé à l’Assemblée. Mais oublions un seul instant l’affaire du cambriolage au cours duquel des liasses de billets ont été retrouvées cachées. Oublions aussi le grief de dissimulation de l’incident à la police et au fisc fait à l’accusé. Parlons plutôt de cette fameuse Commission parlementaire qui ne doit pas bien trouver grâce aux yeux du successeur de Zuma, car c’est à cause d’elle que cette affaire est exhumée, scrutée, soupesée. C’est à cause d’elle que plane une incertitude sur l’avenir du Président. Mais qu’importe, composée de trois membres, dont un ancien président de la cour constitutionnelle, la commission parlementaire avait été désignée par le Parlement, afin qu’elle se penche sur l’affaire.

 Un Parlement où l’ANC du même Ramaphosa détient une confortable majorité. C’est dire à quel point cette commission est indépendante et affranchie de toute pression, comme toute commission parlementaire digne de son nom et constituée d’un certain nombre de députés et sénateurs chargés d’examiner une question relevant de sa compétence. On serait dans un Parlement autre que celui sud-africain, comme il en existe sous nos latitudes, cette affaire aurait couru sous le manteau, personne n’en aurait soufflé mot, et si elle avait été ébruitée, on l’aurait étouffée avec la dextérité du prestidigitateur. Comment ne pas penser au parlement togolais dont on se demande à quoi bien servent nos commissions dites permanentes du parlement ? On a l’impression désagréable que les neuf (09) commissions permanentes comprenant chacune au moins huit (08) députés, ne servent qu’à embellir le décorum. Le contrôle parlementaire qui fait partie des tâches régaliennes de l’Assemblée, reste une vue de l’esprit dans un pays où on se garde bien de faire assaut de quelque examen à même de faire réfléchir.

Les lois sont votées à l’unanimité, vu la majorité écrasante du parti au pouvoir. Ramaphosa a bien une majorité au parlement, mais il a le feu au cul à cause de la cette commission qui ne fait pas des affaires dont il est accusé une vache sacrée. Elle estime que les informations soumises à la commission révèlent que le Président « a pu commettre des violations et des fautes ». Qui oserait dire de Faure Gnassingbé qu’il a commis des fautes ? Un parlement-cul-bénit tout juste bon à opiner du bonnet pour un oui pour un non ? Une commission parlementaire, ça sert à faire des examens, à étudier, analyser et surveiller l’activité du gouvernement. Il se doit de contenir et prévenir tout excès du pouvoir législatif, garantir la démocratie ou encore travailler à maintenir l’équilibre des pouvoirs.

À part lever la main et dire ‘’oui, oui !’’ à chaque adoption de loi, on ne sait pas ce que notre sacro-saint parlement sait faire d’autre. Puisse-t-il s’inspirer du modèle sud-africain et sortir l’Assemblée de son hibernation. La vie économique du pays et son intégrité en dépendent.

Source : Journal « Le Correcteur »/Titre original: Commission parlementaire aux trousses de Ramaphosa en Afrique du Sud : Au Togo, le contrôle parlementaire entre manque de volonté et hibernation

Source : icilome.com