« On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour vous, ne peut vous épargner ». Dans A la recherche du temps perdu, Marcel PROUST revient sur la trajectoire et les sillons que chaque homme, chaque société, chaque groupe social trace dans son existence, dans son engagement pour des objectifs cruciaux.
Le combat de réalisation de soi est âpre avec des rebondissements multiples qui obligent chaque existant, chaque acteur à une guerre contre-lui-même, contre ses propres petitesses, ses propres faiblesses en même temps qu’il mène contre les forces d’obstruction et d’oppression une adversité, la rage de vaincre. Quoi qu’il advienne, l’esprit combatif doit rester à la maîtrise du but.
Ainsi, les options volontaristes transcendent les heurts dans un effort constant qui fait les forts. La lutte politique au Togo pour l’alternance se double d’une mission que porte toute la collectivité nationale. Personne ne peut nier aujourd’hui la dimension dont revêt la soif de l’alternance politique au Togo. L’effervescence populaire pour la démocratie et le changement met aux délégués de notre peuple une coercition des résultats qui satisfassent l’espérance collective. La vigilance populaire est au zénith et ne peut tolérer la moindre incartade, la moindre trahison de l’objectif pour lequel les Togolais acceptent tous les sacrifices jusqu’aux suprêmes.
La genèse de la Coalition des 14 partis de l’Opposition vient d’une demande insistante de la population elle-même au regard du cimetière des expériences solitaires des partis politiques engagés pour l’alternance politique dans notre pays. L’action unitaire a reverdi l’Opposition et a créé une nouvelle dynamique qui s’étend sur tout le pays et à la diaspora. Nous sommes dans une fédération nationale pour la même cause, dans le même projet avec le même refrain sans un soupçon de dissonance sur le focus de retour de la Constitution de 92, le vote de la diaspora, la refondation du cadre électoral. Les modules de la mobilisation populaire restent intacts et verrouillés par l’ascendance du peuple sur ses délégués dont l’étanchéité solidaire sur les mêmes causes est sans l’ombre d’une lésion.
Quelle échappatoire les porteurs de la voix populaire ont-ils pour se soustraire à la Volonté générale si manifeste partout pour le changement et l’alternance ?
Les frictions mineures et les imprudences communicatives ont-elles besoin de grossissements avec des imprécations des vautours apeurés par le rebond vivifiant d’un peuple debout ?
1) Les nécrophiles à l’assaut de la belle vivante C14
Les charognards, les vautours, les hyènes et les nécrophiles exercent leurs activités de survie exclusivement sur des cadavres. Ces derniers n’ont qu’une puissance qu’à les chérir et d’y trouver les ressources énergétiques de leur défoulement. Ils ont vite fait de donner la mort à la Coalition des quatorze partis politiques de l’Opposition par conjecture jubilatoire ou par débilité satanique.
La force motrice de l’action unitaire de l’Opposition flambe les rues du pays et d’ailleurs depuis sept mois. Sa puissance torrentielle est irrésistible. On lui a opposé des digues vite emportées par les flots incisifs et populaires. La dynastie tyrannique n’a d’autres ressources que d’ameuter ses chiens de garde qui boivent à la lie leurs illusions dans des prémonitions débiles en pronostiquant l’encéphalogramme plat d’une coalition au zénith d’une vie politique de réclamation impérative de l’alternance.
Ceux qui sont friands de la géomancie politique ont toujours les yeux fermés pour faire du subsidiaire la question principale, et des malentendus, la fournaise dévastatrice d’une option politique fédérée par la vigilance populaire. Les constantes et le refrain de la C14 ne se sont érodés en rien. On peut grossir un malentendu d’un front de combat, on peut l’amplifier, mais tant que l’objectif qui a fédéré les forces des innovations impératives demeure intact, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. L’entièreté des réclamations populaires est au fouet de la C14 qui est devenu le brise-reins d’un régime des stérilités logico-éthiques. Les accompagnateurs de la dynastie criminelle se perdent dans des agitations et des pronostics hâtifs et rien moins que farfelus pour décrédibiliser une puissance qui ôte les racines de pérennité dynastique à un régime.
Le front national pour l’alternance et le changement s’est constitué de lui-même promptement et creuse ses sillons à la convergence de l’expression plurielle et aucun malentendu ne flétrit sa noblesse. Aucun groupe social, aucune vie d’homme n’est à l’abri des dissonances et de l’autorectification intelligente. C’est dans un surgissement volontariste que les groupes et les hommes transcendent les heurts et les malentendus. Cette réalité inhérente à notre situation d’homme est, du reste, souligné dans les Mémoires de guerre de Charles de GAULLE qui s’écria : « Quel homme vécut jamais une réussite achevée ? »
Nous pouvons étendre la réflexion de De GAULLE sur les forces politiques fédérées d’une quinzaine de partis qui n’a surtout jamais perdu l’esprit à la maitrise de son objectif. Les fautes de communication et les divergences sont vite transcendées lorsque l’âme du combat ne dépérit d’un micron dans une vision collective remorquée par la vigilance populaire.
Les glissements vertigineux de la déraison sont toujours du côté de ceux qui sont nourris sur les décombres de l’éthique et de la morale. Ils n’ont aucune objectivité, aucune démarche analytique, aucune présence du jugement au-delà des pourritures de leurs accommodements immédiats et fort instantanés. L’obole de survie qu’on tire d’une tyrannie maudit la raison et la fractionne dans des moules fangeux exhibés à la foire aux sottises.
Rien n’est tranché de la Coalition des 14 partis politiques de l’Opposition, rien n’a fondu la fédération qui porte l’espérance collective inexorablement vers la même finalité de réclamation populaire. Tout malentendu qui s’interprète comme la fin de la C14 est un superflu qui veut occulter les objectifs non négociables d’un front politique intraitable qui refuse un marché de dupes. L’esprit se corrompt vite dès qu’il sort de l’exigence de l’autonomie de la raison chère à Emmanuel KANT pour une lucidité du jugement.
Les nécrophiles se sont exposés dans leur prémonition triomphaliste de voir le cadavre de la C14 pour en jouir. Ils sont dans la tyrannie mortuaire de leur imagination. Charles MAURRAS s’adresse à eux dans La Dentèle du rempart : « Quand un régime tombe en pourriture, il devient pourrisseur : sa décomposition perd tout ce qui l’approche ». Quand on perd la raison, on perd le seul privilège qui met l’homme au-dessus de tous les autres êtres de la terre.
2) Le coup du sursaut
Dans toutes les sociétés, dans tous les apparentements ou la primauté des objectifs est unique, il y a plus de choses à partager pour renforcer la solidarité que de divergences à chérir. Le principe de réalité surgit dès que les questions vitales à une évolution solitaire se posent. Aucun parti politique au Togo n’est capable de réaliser des prouesses que nous enregistrons du rebond des revendications populaires depuis sept mois. La synergie de l’Opposition ne sort pas du néant, ni d’une baguette magique. Elle a une histoire ou plutôt elle est une histoire nationale exigée par les forces du changement et martelée, modelée par la soif inextinguible de l’alternance politique au Togo.
La réalité à laquelle adhère presque tout un peuple ne s’évade pas soudainement du psychisme des acteurs politiques sur de simples détails d’un malentendu. Les forces en marche ont prioritairement de l’autocorrection et des rectifications promptes sur leurs erreurs. Il est normal que les forces d’horizons divers éprouvent quelques difficultés de coexistence. Toutefois, la conscience d’un dépérissement de leur énergie efface ou rectifie les velléités de visibilité solitaire et les malentendus susceptibles de porter un coup ravageur a l’unité d’action.
La C14 est sous l’autorité de l’action populaire. Personne ne prendrait le risque de se soustraire de cette ascendance nationale sans subir la foudre de la trahison. Tout le monde sait dans les forces fédérées pour l’alternance que le choix inconfortable et hasardeux d’une évolution solitaire relève d’une folie que les Togolais ne sont pas prêts à tolérer ou à digérer. Ce qui est advenu à Gilchrist OLYMPIO est un précédent que personne ne veut subir dans les rangs de l’opposition
Par-delà les malentendus, les erreurs de communication, la force du sursaut transcende les hiatus pour recoller instantanément les morceaux dans une rigueur effective du mouvement d’ensemble dans la marche inexorable vers un destin commun
Au surplus, l’ensemble des groupes de pression qui forme la société civile Togo-Debout est devenu une sentinelle omniprésente de vigilance et de contrôle de l’action politique au point que les incartades d’où qu’elles viennent subissent un rappel automatique à l’ordre pour répondre à la convention populaire qui s’est scellée entre les togolais.
De toutes les villes, de toutes les régions jusqu’à la diaspora, nous sommes dans une dynamique de l’action unitaire qui interdit les frivolités et les choix contre-productifs. L’étendue du mouvement défie les singularités et les particularismes desséchants. La C14 est dans une option cornélienne de devoir. Pour Jules RENARD, dans son Journal : « Si tu veux être sûr de toujours faire ton devoir, fais ce qui t’est désagréable »
Nous sommes au stade des derniers sacrifices qui plient la dynastie. Du citoyen ordinaire à la C14, cette conscience ne flanche guère. Ceux qui s’époumonnent sur un malentendu ou une erreur de communication de la Coalition en criant au désastre bavent d’illusions sur la reprise cuirassée d’un engagement étanche pour un déguerpissement inévitable d’un usurpateur et sa suite. Les déchirures, pour ceux qui savent se regarder dans les yeux et se parler franchement, sont des tests à l’exploit. Elles imposent des canaux de précaution pour l’avenir.
Source : www.icilome.com