Les partis de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise ont pris d’assaut les rues de Lomé mercredi, premier des trois jours de manifestations auxquels ce regroupement a appelé. Comme à son habitude, Tikpi Atchadam s’est de nouveau adressé aux manifestants. Le leader du Parti national panafricain (PNP) salue le choix du peuple togolais de se battre pour sa liberté. Pour lui, la lutte doit se dérouler dans la non-violence. Par la même occasion, il demande à Faure Gnassingbé d’accepter quitter le pouvoir avant qu’il ne soit trop tard.
« Nous sommes arrivés à un moment de l’histoire de notre pays où il fallait choisir entre se soumettre ou se battre. Vous avez choisi en peuple vaillant de vous battre pour la liberté, socle de toute démocratie digne de ce nom. Plus d’un million de personnes dans la rue rien qu’à la capitale Lomé, c’est énorme. Il faut être sourd, muet, aveugle pour ne pas entendre, sentir et voir plus d’un million d’âmes s’exprimant à l’unisson dans une seule et même ville au même moment », a déclaré Tikpi Atchadam.
Le leader du PNP estime que le pouvoir de Faure Gnassingbé continue de nier la vérité en comptant sur un éventuel essoufflement du mouvement de contestation en cours. M. Atchadam adresse au régime que les manifestants ne sont pas payés pour descendre dans les rues, ne sont pas non plus manipulés et ne sont pas du tout naïfs.
« Si celles et ceux qui manifestent avaient encore peur, ils auraient arrêté depuis avec les tueries et les multiples souffrances que le peuple togolais endure à ce jour. Aujourd’hui, la soif de manifester est encore plus forte dans les villes assiégées que sont Mango, Bafilo et Sokodé », dit-il.
Pour l’opposant, le Togo dans lequel la volonté d’un seul homme, d’une seule famille ou d’une seule minorité s’impose à tous est définitivement mort et enterré par le peuple.
Tikpi Atchadam dénonce la poursuite des violations des droits humains. Mais il assure que les sanctions pénales ne détournent pas les hommes de leurs convictions. Il se réjouit toutefois de l’éveil des consciences des togolais qui veulent se défaire d’une dictature de 50 ans.
« Dans ces conditions, Monsieur le président (Faure Gnassingbé, ndlr) accepter ce n’est pas céder à l’opposition. Accepter, c’est écouter et comprendre le peuple. Accepter, c’est anticiper sur l’inévitable : l’alternance. Accepter, c’est libérer le peuple. Alors, acceptez avant qu’il ne soit trop tard », a adressé M. Atchadam à Faure Gnassingbé.
Pour le patron du PNP, le pouvoir en place met tout en œuvre pour amener l’opposition à changer de stratégie de lutte et à la pousser à la violence qui est « son terrain de prédilection ».
« Ne cédons pas. L’abandon de la non-violence sera fatal pour nous et il n’y aura personne pour nous écouter. Malgré tout ce qui se passe, maintenons nos stratégies de non-violence. Elle a marché en Inde avec Ghandi. Elle a marché aux Etats-Unis avec Martin Luther King. Elle a marché en Afrique du Sud avec Nelson Mandela. Elle va surement marcher pour nous au Togo », croit dur celui qui a réveillé l’opposition togolaise de sa torpeur.
Tikpi Atchadam invite les partisans de l’opposition à éviter les violences tant verbales que physiques afin de libérer le Togo.
TogoBreakingNews.info