L’histoire de l’insurrection armée dont les présumés auteur ont été présentés à la presse la semaine dernière, ne convainc pas l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO). Lisez plutôt sa déclaration !
DECLARATION RELATIVE A LA ‘’TENTATIVE D’AGRESSION ARMEE’’
L’ASVITTO prend acte de la narration des évènements faite par la police et invite le gouvernement au respect des garanties de procédures judiciaires des personnes interpellées.
Suite à la conférence de presse du gouvernement, la police nationale a procédé à la narration dans les détails des faits qui seraient survenus dans la nuit du 22 au 23 novembre dernier relatif à une ‘’tentative d’insurrection armée’’ selon le communiqué de presse du gouvernement. Le bilan selon la police fait état des pertes de vies humaines, des blessés graves et des dégâts matériels parmi les militaires et les civils. L’ASVITTO condamne toute forme de violence d’où qu’elle vienne et par la même occasion exprime toute sa compassion aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement à tous les blessés. Elle constate également que les personnes interpellées aient été présentées à visage découvert à la presse et à l’opinion sans que leur culpabilité soit démontrée par une juridiction compétente. L’ASVITTO déplore ainsi le non-respect du principe de la présomption d’innocence et invite les autorités gouvernementales au respect des garanties de procédures judiciaires et exige une justice équitable à toutes les personnes interpellées.
L’ASVITTO tout en félicitant les autorités en charge de la sécurité pour leur promptitude dans la communication, prend aussi acte de la narration des évènements livrée par le responsable de la police nationale. Toutefois, pour donner plus de crédibilité aux accusations et éléments de preuves fournies, certaines interrogations pertinentes ont besoin de la lumière compte tenu de la gravité de l’infraction.
Il ressort que du groupe des « cinq (5) gendarmes» qui étaient de patrouille au niveau du pont d’Agoè-nyévé, trois étaient partis en mission de reconnaissance d’un groupe d’agresseurs. Stratégiquement, les deux (2) restants devraient servir de couverture aux trois autres. Que sont-ils devenus avec leurs armes quand trois (3) de leurs camarades sont maitrisés par les agresseurs ?
Ou ont-ils délibérément refusé de porter assistance à leurs camarades en danger ?
Ensuite, après l’attaque du commissariat, il est aussi dit que l’objectif des policiers n’était pas de « tuer pour tuer » mais était de «limiter les dégâts» et « voulaient raisonner » les agresseurs. Ce point également paraît flou car comment peut-on prétendre «raisonner» des individus qui détiennent et font un usage illégal, inapproprié et dangereux des armes à feu ?
En tout état de cause les Togolais veulent vivre en sécurité pour vaquer librement à leurs occupations, mais ils accordent également de valeurs à la vérité et à la justice qui sont des fondements importants de la paix et la cohésion sociale. Le gouvernement a intérêt à jouer à la clarté pour éviter toute suspicion de la théorie du complot qui occupe la pensée collective de l’opinion dans l’affaire de ‘’tentative d’insurrection armée’’, car il existe beaucoup de similitudes entre ces accusations et bien d’autres qui se sont révélées fausses dans un passé récent.
Enfin l’ASVITTO demande à la présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) à observer une attitude impartiale et doter l’institution de son devoir de contrôle pour la protection des droits des personnes interpellées.
Fait à Lomé, le 09 décembre 2019.
Pour l’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè
Source : www.icilome.com