Le débat a été houleux jeudi dernier lors de la plénière des députés à l’Assemblée nationale. Il était question du statut particulier des enseignants du Togo. Le texte contient tellement de manquements que les députés de l’opposition n’arrivaient pas à comprendre comment les syndicats des enseignants ont pu l’accepter devant le gouvernement qui l’a transmis à l’Assemblée nationale.
Les syndicats des enseignants ont-ils pu prendre connaissance du contenu de ce statut avant son envoi à l’Assemblée nationale ? Une question que se sont posés les députés de l’opposition jeudi dernier au parlement. Puisque lors des débats, même les responsables syndicaux ont émis des objections quant aux manquements que contient le document. Mais pourquoi ils ne l’ont pas fait lors de leur rencontre avec le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement ?
« Le texte avait l’allure d’un texte corsé qu’on ne pouvait voir que sous une dictature, alors que les textes du BIT existent », a fait remarquer Jean Kissi, député de l’opposition à l’Assemblée nationale.
Pour le député, le texte présente des aspects qui font croire qu’on veut interdire la solidarité syndicale. Ce qui n’augure pas un avenir serein au sein de ces syndicats. « On n’a pas fait comprendre dans les textes que c’est à cause des précomptes que les enseignants disent que les cours sont considérés comme fait. Ce débat a été lancé, et l’Etat a voulu faire une interdiction sans en donner les justifications. Le ministre lui-même se justifie en disant que si on prend la grève des cheminots en France, le SNCF, par exemple, les syndicats cotisent. C’est vrai que les syndicats ne cotisent pas ici, quand vous revendiquez les droits de grève, il faut commencer les cotisations. Quand les syndicats font grève, on leur fait des précomptes. Et quand on leur fait des précomptes pendant ces périodes de grève, c’est avec leur cotisation qu’ils paient finalement leurs agents pour le temps de grève respecté », a relevé Jean Kissi.
Et ce dernier de répondre au ministre : « Pendant la période où on a fait les précomptes et que les syndicats ont payé par leurs propres cotisations, on ne leur demande pas après de reprendre le travail qui n’a pas été fait pendant ces périodes. Dans le cas togolais, la façon dont les cours reprennent dépend des conclusions des négociations… ».
Comme on peut le constater, le débat n’a pas été facile jeudi à l’Assemblée nationale. Cependant, les députés n’ont pas cessé de se poser la question sur la façon dont le document a pu atterrir à l’Assemblée nationale sans que les syndicalistes n’aient détecté ces amendements.
Pourtant en avril dernier, les responsables syndicaux ont rassuré leur base que tout va bien. « Le gouvernement saisira le plus tôt possible l’Assemblée Nationale afin que les débats et amendements sur le Statut Particulier des enseignants aient lieu dans le courant de la session en cours et que le texte soit adopté dans un bref délai », avaient indiqué les responsables de la Coordination des syndicats de l’éducation au Togo (CSET).
Cette conclusion n’avait pas réjoui la base. Nombreux sont les enseignants qui ont émis des protestations. Mais c’était peine perdue. Les syndicats avaient déjà dealé avec le gouvernement. Aujourd’hui, tout porte à croire que les choses les rattrapent. En tout cas, c’est ce que les députés ont constaté jeudi dernier.
Un accord qu’avait salué le Premier ministre, Komi Selom Klassou. Qu’est-ce qui s’était alors passé pour que les députés, même certains responsables syndicaux arrivent à remettre en cause le document aujourd’hui ?
I.K
Source : www.icilome.com