Il n’y a qu’au Togo que les dirigeants ne connaissent ni la honte ni la dignité ni le sens de l’honneur. Rien que sous la gouvernance de Faure Gnassingbé, le Togo a connu de multiples scandales qui ont créé le tollé et suscité à chaque fois la révolte et l’indignation. Que ce soit sur le plan économique, social ou dans d’autres domaines de la vie de la nation, des situations des plus inimaginables ont été enregistrées dans les plus hautes sphères de l’Etat. Et les auteurs sont souvent ceux qui de par leurs attributions devraient garantir des comportements sains et irréprochables dans la vie de la cité.
Curieusement, la consécration de l’impunité et le mépris affiché à l’endroit du peuple ont fini par transformer ces faits en des banalités. Il y a un an éclatait le scandale de la route Lomé-Vogan-Anfoin-. Une bagatelle de 10 milliards était concernée par ce scandale aux allures d’un détournement programmé. L’on a cité en l’espèce les noms de deux membres du gouvernement, Ninsao Gnofam et Adji Ayassor qui avaient l’habitude de déclarer à l’époque que tout allait bien.
Malgré les révélations étalées au grand jour, ce sont les dénonciateurs qui se sont retrouvés devant les tribunaux. Et les faits leur donneront raison par la suite car les preuves contraires ne sont jamais arrivées. En plus de cela, la route a été abandonnée en l’état jusqu’aux contradictions publiques récentes de l’actuel ministre des Finances Sani Yaya et du Premier ministre Komi Klassou. Ce dossier est enterré.
D’autres chantiers connaissent le même sort à travers le pays. Kpalimé-Atakpamé, Notse-Tohoun souffrent les douleurs de l’enfantement. Et comme le ridicule ne tue pas, Ninsao Gnofam qui est cité dans plusieurs dossiers scandaleux se permet encore des sorties pour « constater » l’avancement des travaux de réfection des routes à 60%.
C’est ce qu’il a fait la semaine dernière en se transportant sur le tronçon Tabligbo-Aneho où il a déclaré comme à son habitude que les travaux avancent bien. C’est ça, l’une des marques d’identification du régime des Gnassingbé. Le ministre Gnofam n’a jamais été entendu au sujet de tout ce qui l’accable. Sans être inquiété, il se pavane allégrement sur certains chantiers après avoir asphyxié d’autres.
Dans un pays normal, le scandale des 10 milliards suffirait pour le mettre sous éteignoir mais comme c’est la minorité pilleuse qui est promue et protégée, l’on continuera par assister à des scènes de provocation et de mépris comme celle qu’il est encore allé offrir aux populations riveraines du tronçon Tabligbo-Aneho.
Le Correcteur N° 748 du 27 02 17
www.icilome.com