André Kangni Afanou: « En interdisant les manifestations, les autorités créent de la frustration au sein de la population »

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André Kangni Afanou: « En interdisant les manifestations, les autorités créent de la frustration au sein de la population »

L’interdiction des manifestations populaires et pacifiques est devenue le sport favori des barons du régime cinquantenaire des Gnassingbé. Après la LCT, le MMLK, c’est au tour du Parti National Panafricain (PNP) de faire face aux subterfuges du système RPT-UNIR.

Dans un courrier réponse rendu public hier mardi, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi s’est encore illustré en interdisant la tenue des prochaines manifestations du PNP dans certaines villes du pays. Sur les 10 localités choisies au préalable par les organisateurs, seules trois ont reçu l’autorisation du ministre pour les manifestations de ce 13 avril 2019. Il s’agit de Lomé, Sokodé et Afagnan.

Sur les réseaux sociaux, cette décision impopulaire et liberticide de la part du gouvernement togolais indigne plus d’un. Surtout quand on sait que cette décision arbitraire de Payadowa Boukpessi va l’encontre des dispositions constitutionnelles et de la loi Bodjona relative aux manifestations publiques.

Sur sa page Facebook, André Kangni Afanou, acteur de la société civile et membre du Mouvement des forces vives « Espérance pour le Togo », n’a pas caché son indignation par rapport à cette violation de la loi par le gouvernement togolais.

« En interdisant des manifestations pacifiques ainsi que des réunions des partis politiques et associations de la société civile sur la base d’arguments aussi légers, le ministre de l’Administration territoriale du Togo et les autorités déconcentrés savent-elles qu’elles créent des frustrations au sein de la population ? Sont-elles conscientes que leurs arguments ne respectent en rien les principes et standards internationaux ? Pourquoi se mettent-elles délibérément en marge de la légalité (Constitution et textes internationaux) alors que justement, ces mêmes autorités ne cessent de crier à qui veut les entendre que force doit rester à la loi?

N’y a-t-il pas des conseillers juridiques ou aucun magistrat dans ce pays pour expliquer à nos ministres, préfets et présidents de délégation spéciale qu’ils sont en train d’user et abuser du pouvoir à eux conférés par les postes qu’ils occupent ? Jusqu’à quand va durer cette politique de deux poids, deux mesures sur la terre de nos aïeux ? », s’interroge le défenseur des droits de l’homme.

Au sein de l’opinion, une grande question reste en suspens. Le parti au cheval blanc va-t-il se plier à l’interdiction du ministre ? Difficile d’y répondre avec certitude. S’acheminons-nous vers un « 19 août » bis ? En tout cas, l’avenir nous le dira.

Godfrey Akpa

Source : www.icilome.com