ALLOCUTION DU DR ANTOINE RANDOLPH LORS DE LA MANIFESTATION DU 6 AVRIL 2018 A BERLIN
PREPARONS ENSEMBLE LA RESURRECTION DE LA TERRE DE NOS AÏEUX, L’OR DE L’HUMANITE
Chers compatriotes de la Diaspora d’Allemagne et d’Europe,
Chers amis du Togo,
Togolaises, Togolais,
Je vous salue tous bien chaleureusement. Je remercie vivement les organisateurs de cette journée de manifestation qui m’ont donné le micro afin de vous dire quelques mots. Je le ferai avec beaucoup d’enthousiasme et de gravité car nous devons, dès maintenant, préparer ensemble avec tout notre peuple la résurrection de la Terre de nos Aïeux, l’Or de l’humanité ! Nous sommes sur le chemin de la Démocratie ! Nous sommes sur le chemin de la Droiture et de la Justice !
En effet, cela fera bientôt 51 ans que nous combattons la dictature néocoloniale, militaro-civile, mafieuse et démoniaque des Gnassingbé père et fils. Cela veut dire que cette dictature a une durée de vie plus longue que celle du statut colonial que notre pays a connu lorsqu’il était successivement sous le mandat et la tutelle de la France, soit environ 41 à 44 ans. Est-ce possible de continuer ainsi ? Non, n’est-ce pas ?!
Si nous nous sommes débarrassés du statut colonial que nous trouvions injuste, humiliant, pilleur et portant atteinte à notre dignité et notre liberté, ce n’est pas pour tomber et demeurer éternellement dans un système plus contraignant, plus pervers, plus prédateur jusqu’à mettre en péril nos vies, celles de nos enfants, celles encore des générations futures et l’existence même de notre Patrie en tant que Nation. Mais c’est pour faire de notre Patrie » l’Or de l’humanité » et contribuer ainsi sur d’immenses chantiers à la construction de la Grande et Nouvelle Humanité comme nous le commande notre hymne national tout en renouant avec l’Etoile de la Liberté !
Oui, c’est pourquoi, depuis bientôt 8 mois, le peuple est debout pour se débarrasser définitivement de cette dictature obscurantiste et fasciste afin d’accomplir la volonté de nos Aïeux ! C’est pourquoi Berlin est également debout depuis le 19 août !. Aujourd’hui, encore, Berlin, sous un soleil radieux et fraternel, vibre et veut porter nos voix, notre détermination et notre espérance jusqu’aux confins de l’univers.
Nos manifestations et protestations ont complètement mis à nu l’Etat voyou que dirigent Faure Essozimna Gnassingbé et sa bande de forbans et de génocidaires. Comment admettre encore à la tête de l’Etat un individu immoral dont les mœurs sont dépravées, répréhensibles, qui a montré ses limites dans la gestion de notre pays, le considérant d’ailleurs comme son bien personnel hérité de son père ? Ses prouesses ne sont plus à démontrer : mauvaise gouvernance, corruption, enrichissement illicite, crimes politiques, association avec des malfaiteurs et des terroristes, crimes économiques, brigandage au sommet de l’Etat telles que l’exploitation offshore du pétrole faite par les compagnies ENI et Brenham Oil & Gas-Corp depuis de nombreuses années à l’insu du peuple, la piraterie maritime et la transformation de notre pays en une plaque tournante de trafics illicites de toutes sortes. Les résultats de cette mauvaise gouvernance sont patents : pays délabré, exsangue, taux de chômage avoisinant 65%, dette publique s’élevant à 81% du PIB ; le Togo occupe la première place dans le monde avec un taux d’évasion monétaire de 94%.
De plus, en matière des droits de l’homme, le régime RPT/UNIR utilise l’abus de force, l’abus de pouvoir et la culture de l’impunité. Faure Gnassingbé, en tant que ministre de la défense et chef suprême des forces armées, est directement responsable des graves et massives violations des droits de l’homme infligées au peuple depuis le 19 août. Lorsque ce système dictatorial arrive à abattre sans état d’âme des enfants dans des manifestations pacifiques et à terroriser à Sokodé, le 7 novembre vers 10h, un nourrisson de 3 mois c’est que ce système est fichu, il ne peut qu’être détruit ! Il est irréformable !
Tous ces faits révélés ci-dessus sont des motifs importants et suffisants pour que le peuple exige la démission immédiate de l’usurpateur car il est souverain. Et c’est ce qu’il veut ! Démission, Transition et Election sont les exigences de notre peuple : elles sont incontournables !
Alors comment voudrait-on que nous cohabitions encore avec une telle personne qui n’a jamais eu de légitimité réelle dans le pays et que le fameux dialogue « Lomé 2018 « voudrait nous imposer ? A l’étape où était notre lutte, ce dialogue était précoce et ne pouvait aboutir qu’à un accord de dupes en tenant compte du rapport de forces. Pour notre lutte populaire la négociation ne peut se faire que si le dictateur est désemparé et que son système est en voie de désintégration
Pour le peuple togolais en lutte, il ne s’agissait pas de négocier la non représentation de Faure Gnassingbé en 2020 mais d’exiger son départ immédiat. C’est pourquoi, à l’issue de la conférence de presse du 26 mars de la coalition des 14 partis politiques, nous avons dit que « les concessions faites par la coalition sont énormes et elles outrepassent le mandat que le peuple lui a confié « et, en conséquence, nous lui avons demandé « de quitter définitivement la table de négociations, de ne signer aucun accord au nom du peuple et de sortir du juridisme pour rallier la rue ! »
Cher compatriotes ! Ce n’est qu’en agissant de cette façon et qu’en renforçant notre lutte jusqu’au départ de Faure Gnassingbé et au démantèlement de l’appareil dictatorial que nous pourrons mettre en place une transition pacifique et bienveillante permettant de restaurer la démocratie, la liberté, la justice et de faire renaître une nouvelle espérance pour le peuple et sa jeunesse.
Une cohabitation issue d’un accord de dupes avec un régime qui n’a généré que des désastres serait une catastrophe nationale irrémédiable. Lorsque la vertu disparaît dans une société, celle-ci ne rencontre que des calamités, des désastres. Forts de l’expérience douloureuse de la première cohabitation, nous ne pouvons accepter la deuxième ; nous ne sommes-pas un peuple de cobayes pour être soumis à des expérimentations sans fin.
Ce régime dictatorial est non seulement dangereux pour notre peuple mais aussi pour les autres peuples de la sous-région et de toute l’Afrique. Il est présent dans de nombreux coups tordus contre les pays africains par exemple le Burkina Faso où notre pays fut impliqué dans l’assassinat du président Thomas Sankara et, plus récemment, en septembre 2015, dans le putsch « le plus bête au monde « contre la transition Burkinabè avec la participation du colonel Yotroféi Massina, chef d’Etat-major de la Gendarmerie.
Notre salut démocratique se trouvera dans l’union sacrée formée par tous les compatriotes décidés d’en finir cette fois-ci, avant 2020, avec la dictature des Gnassingbé : partis politiques, société civile et diaspora. Ce n’est qu’en faisant ainsi que nous arriverons à nous débarrasser définitivement de cette dictature et à ouvrir la voie à des réformes audacieuses et progressistes pour transformer notre pays dans le contexte africain.
Je ne saurais terminer ce discours sans rendre un vibrant hommage à celle qui fut la mère de la nation sud-africaine, l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid : j’ai nommé Winnie Madikizela Mandela qui a rejoint le panthéon panafricain le 2 avril dernier. Puissions-nous nous inspirer de son courage, de sa détermination et de son combat tout au long de notre lutte de libération !
Cette lutte populaire, juste et légitime, est invincible ! Vox populi, vox dei ! La joie approche !
Vive la libération de la terre de nos Aïeux, l’Or de l’humanité !
ABLODE ! FEZIRE ! FEZIYE ! ABLODE GBADZA
Fait à Berlin, le 6 avril 2018
Votre frère Ati
Source : www.icilome.com