Allemagne: l’infirmier tueur en série jugé pour une centaine de nouveaux meurtres

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Niels Högel a déjà été condamné à perpétuité pour le décès de six patients. Il s’agit cette fois de le juger pour la mort de 35 d’un hôpital et 64 d’une clinique.

Il se qualifie lui-même de plus grand criminel en Allemagne depuis la dernière Guerre. L’ex-infirmier Niels Högel, déjà condamné pour des crimes en série sur plusieurs patients, revient au tribunal à partir de mardi pour être jugé sur un nombre impressionnant de meurtres présumés. Un procès inédit depuis l’après-guerre, attendu avec anxiété par les proches des victimes. Notamment parce que l’homme de 41 ans a déjà expliqué avoir commis ses actes par « ennui » et ne fait preuve d’aucune empathie.

L’étrange personnage, dont les propos glacent le sang, est accusé d’avoir tué par une surdose de médicaments 35 patients à l’hôpital d’Oldenbourg, puis 64 à la clinique de Delmenhorst, une commune voisine, entre 2000 et 2005. Et il a récemment avoué un nouveau meurtre, qui sera ajouté à la liste.

«Sympathique, serviable, amusant»
Après sa condamnation en 2015, il avait avoué avoir tué en masse, de façon totalement arbitraire, au moins 30 personnes. Sans compter une soixantaine de tentatives avortées. En Allemagne, les aspects de sa personnalité intriguent véritablement et passionnent dans les médias. Le journal Nordwest Zeitung a par exemple collecté de nombreux témoignages d’anciens professeurs ou camarades de classe. « Sympathique, serviable, amusant », sont les mots qui reviennent, et même « en aucun cas un marginal », selon la longue enquête de ce quotidien local.

Sa famille, qui l’a vu naître en 1976 à Wilhelmshaven, est décrite comme catholique, « chaleureuse et stable », selon les propres déclarations de Niels aux enquêteurs. Son père était infirmier, il a suivi sa vocation dès l’âge de 16 ans. Pendant sa formation, il laisse là aussi l’impression de quelqu’un de « gentil », a priori sans problème. Mais le mal est au fond de lui, et ne va pas tarder à se révéler.

«L’oiseau de mauvais augure»

Son vice, que l’on connaît désormais, est de se prendre pour Dieu : il aime provoquer des arrêts cardiaques puis tente de réanimer les patients, malheureusement sans grand succès.

Au moment de son premier procès, un psychiatre a expliqué qu’il ne percevait pas les patients comme des « individus ». Par ailleurs, son comportement semble avoir basculé à la fin des années 1990. À l’époque, il travaille à l’hôpital d’Oldenbourg mais ne s’y sent a priori pas à l’aise. Il ne se sent pas à la hauteur de cet établissement qui a bonne réputation, commence à boire trop d’alcool et développe des tendances dépressives ainsi qu’une peur panique de la mort.

A ce moment là, les réanimations à répétition – et les décès – dans son service intriguent… Il devient « l’oiseau de mauvais augure », avec qui on préfère ne pas travailler.

Il est poussé à partir de l’établissement fin 2002, mais avec une bonne lettre de recommandation ! Aucune enquête interne ne sera menée contre lui. Ce qui permet à Niels – entre-temps marié et père d’une petite fille – de continuer son carnage à l’hôpital voisin de Delmenhorst. Jusqu’à juin 2005, quand il est pris en flagrant délit.

Source : www.cameroonweb.com