Malgré les discours des gouvernants, le pari est loin d’être gagné. La lutte contre les produits périmés peine à aboutir. Sur les marchés ou dans les boutiques, ça n’en manque pas malheureusement dans les rayons, alors que ces produits exposent les consommateurs à des risques. Une incursion faite par notre équipe de reporters cette semaine dans certains points commerciaux a permis de se rendre compte de la recrudescence du phénomène.
La consommation des produits périmés ou frelatés reste aujourd’hui un phénomène qui mine la société. Elle entraine l’intoxication alimentaire, selon les spécialistes. Des véritables bactéries se développent après la consommation de ces produits et deviennent des poisons qui tuent à petit feu le consommateur. L’intoxication alimentaire due à la consommation des produits périmés peut engendrer des complications à long et à court termes. A court terme, cela peut provoquer des diarrhées et des vomissements, selon Dr Afiadegnigba Kokou, médecin chirurgien.
Ces produits contiennent des éléments chimiques qui, à long terme, peuvent entrainer la stérilité et le cancer. Ce sont des produits très dangereux qu’on déverse sur le marché. Malheureusement, les populations leur courent derrière, pensant qu’ils sont beaucoup plus accessibles, parce que moins chers. Ce qui inquiète dans ce cas, c’est que celui qui consomme un produit périmé ne sent aucun malaise sur le champ. A en croire Dr Afiadegnigba, le mal peut se déclencher même dix ans après la consommation. Le patient a oublié donc que c’est ce qu’il avait consommé une décennie avant qui lui cause des ennuis. Ceux chez qui le mal se déclenche très vite ont la chance d’être rapidement traités.
La plupart de ces produits passent malheureusement par nos frontières qui deviennent de plus en plus poreuses. « Il faut qu’on assure un bon contrôle aux produits d’importations sur les frontières », a souhaité Dr Afiadegnigba. En tout cas, la santé des populations en dépend.
La consommation des produits périmés est devenue aujourd’hui un véritable problème de santé publique.
Pour toucher du doigt la réalité sur le terrain, nous sommes allés vers les vendeurs grossistes, détaillants, détenteurs d’établissements de commerce pour avoir leur avis sur le fléau.
Florence (propriétaire d’une boutique d’alimentation général): « Je ne tiens pas compte des conditions de conservation des produits. Et c’est à de rares occasions que je procède au contrôle. Parfois c’est avec humour teinté de honte que je dépoussière les produits devant les clients et eux aussi acceptent. Je crois que c’est une question d’éducation parce que c’est seulement une fois qu’un client m’a retourné un produit après l’avoir acheté. La date de fabrication était arrivée à expiration. Comme vous le voyez-vous mêmes, ces produits (laits, sardines…) sont périmés. Je les aussi ramassés comme ça auprès de mes grossistes.C’est vrai que c’est important que nous protégions nos clients, mais je crois qu’en premier lieu, c’est la faute aux autorités qui ne font pas assez dans leur travail de surveillance chez nos grossistes. Je reconnais que nous les détaillants, devons être exigeants vis-à-vis de nos grossistes; mais je crois que tout le monde profite de ce laxisme et c’est le pauvre acheteur qui en fait les frais ».
Elise, (revendeuse): « Moi honnêtement, je ne fais pas attention à la date d’expiration. Ces cas arrivent souvent avec des boites de conserve. Ce qui m’a confirmé que certains grossistes disposent d’un appareil pour floquer les dates d’expiration fictives sur les produits. C’est risquant pour la santé, mais que voulez-vous? »
Viviane (gérante d’un supermarché à Agoé) : « Moi je recommande souvent à mes clients de faire preuve de vigilance pour ne plus acheter sur la marché des produits périmés ou ceux dont le poids est inférieur à celui marqué sur l’emballage.
Une visite dans les supermarchés réputés dans la vente des denrées alimentaires, nous a permis de constater qu’en dépit de la date de péremption de certains produits (moins d’une semaine), ils sont toujours exposés sur les étalages.C’est la preuve que certains produits que les consommateurs achètent n’ont pas la qualité requise et sont aussi périmés; et de peur qu’ils ne soient épinglés, les commerçants véreux les liquident périodiquement et à vil prix aux commerçants ambulants. « Nous sommes au seuil des fêtes de fin d’année, et probablement, des produits périmés seront déversés sur le marché. Ces produits proviennent généralement des supermarchés. déplore un client d’un supermarché de la place.
Il y a quelques jours, un scandale d’utilisation de matériels périmés au Chu S.O sous une pseudo-œuvre humanitaire du Dr Guy Kodzo Alovor a fait grand bruit. Ce qui a amené le Directeur du Chu S.O Adom Wiyao Kpao à prendre des sanctions disciplinaires. La responsabilité de l’Etat est engagée pour décourager ces supermarchés qui servent des produits périmés aux clients. Les associations des consommateurs qui ont pour mission de s’assurer de la bonne qualité des produits mis à la disposition des consommateurs, doivent mener une opération de contrôle dans les boutiques de Lomé.
Source : www.icilome.com