Le 22 22 20 73 sans répondant
Depuis vendredi 24
janvier 2020, le Togo est en état d’alerte sanitaire. Suite à la généralisation
de l’épidémie du Coronavirus qui a déjà occasionné le décès d’une centaine de
personnes en Chine, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a demandé à tous
les pays d’être en alerte. Lundi 27
janvier dernier, l’OMS a corrigé son évaluation de la menace qui passe à «
élevée » à l’international. Au Togo, la gestion de cette épidémie par le
gouvernent suscite des inquiétudes.
Sur la base de modèles mathématiques, des scientifiques de
l’Université de Hong Kong estiment que le virus né à Wuhan, en Chine, affecte
plus 40 000 personnes dans le monde. Apparu début décembre sur un marché
de Wuhan, le coronavirus a déjà fait au moins 80 morts et près de 2.700
personnes ont été contaminées en Chine. Des victimes sont signalées dans
d’autres pays de la France en Australie. La Chine a prolongé, lundi dernier, le
congé du Nouvel an dans l’espoir de retarder le pic d’affluence dans les
transports et de réduire les risques de contagion. Certains pays dont la France
ont prévu organiser « un rapatriement par voie aérienne directe » pour les
Français de la région de Wuhan, épicentre de l’épidémie.
Au Togo, depuis la publication du communiqué lançant l’alerte
sanitaire vendredi dernier, même si le
gouvernement a laissé entendre que les dispositions sont prises aux
points d’entrée aériens, terrestres et maritimes pour surveiller des voyageurs
provenant des zones touchées, les populations ne disposent pas assez
d’informations sur les manifestations de la maladie. « Grippe ordinaire par fièvre brusque accompagnée de
plusieurs autres signes comme maux de gorge, toux, difficultés respiratoires,
écoulement nasal, fatigue intenses, maux de tête, douleurs musculaires »,
ont informé les autorités togolaises. Et c’est tout ! Pourtant ces signes,
en somme, sont aussi la manifestation de petits bobos du quotidien. Alors,
comment le citoyen novice peut-il détecter cette maladie en se basant
uniquement sur ces signes ?
Aucune information sur les
dispositifs…
Contrairement au Togo, certains pays ont communiqué aux citoyens
les détails sur le dispositif mis en place. A titre d’exemple, en France, un
accueil spécifique des voyageurs est mis en place aux aéroports de Charles De
Gaulle et Saint Denis de La Réunion pour les vols en provenance de Chine,
Hong-kong et Macao.
Cet accueil est assuré par des personnels d’associations agréés de
sécurité civile, en lien avec le Service médical de l’aéroport renforcé de
professionnels de santé médicaux et paramédicaux issus de la réserve sanitaire
du Ministère chargé de la santé.
Des flyers en 3 langues (français, anglais et mandarin) sont remis
à tous les passagers pour leur indiquer la conduite à tenir en cas d’apparition
de symptômes, de façon à assurer une détection rapide d’éventuels nouveaux cas
de coronavirus sur le territoire. Les personnels mobilisés pour cet accueil se
tiennent à la disposition des voyageurs pour répondre à leurs interrogations.
Au Togo, aucune information n’a été communiquée sur les
différents dispositifs. Par ailleurs, le numéro de renseignement sur le sujet,
22 22 20 73, ne donne aucune suite. Aucun dispositif à l’aéroport Gnassingbe
Eyadema de Lomé pour ne serait-ce que pour détecter les cas suspects. Aucun
dispositif non plus à l’intérieur du pays pour prendre rapidement en cherge
d’éventuels cas suspects quand on sait que les symptômes de ce virus sont
courants en ces temps de chaleurs surtout à l’intérieur du pays.
Une communication défaillante…
Comme toujours dans ce genre de situation, la communication du Ministère
de la Santé et de l’Hygiène Publique est déplorable. En effet, comme
susmentionné après le communiqué d’alerte, plus rien n’a été fait. Avec une
population, majoritairement analphabète, l’on se demande combien de togolais
ont reçu l’information. « Le ministère de la Santé aurait pu concevoir des
messages dans certaines langues locales à diffuser sur différents supports sur
toute l’étendue du territoire nationale », a suggéré un spécialiste en
communication.
Avec un système de santé fragile, l’introduction de cette maladie
au Togo serait, sans aucun doute, fatale à des centaines de nos concitoyens.
Surtout qu’à l’heure actuelle, aucun vaccin n’a été officiellement élaboré pour
venir about de l’épidémie.
Ce n’est pas la première fois que l’exécutif togolais fait preuve
d’autant de laxisme sur des questions de santé publique. Si par le passé, il a réussi, tant bien que
mal, à gérer certaines épidémies, cette fois le risque est très élevé au regard
des échanges commerciaux quasi quotidien et la forte migration entre le Togo et
la Chine.
Surtout que selon certaines sources, le virus serait déjà sur le
continent africain avec un cas , un cas
suspect annoncé en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une étudiante rentrée samedi
dernier de Pékin. Il a présenté des
symptômes de grippe. La femme de 34 ans est actuellement en isolement, ont
déclaré les autorités ivoiriennes. S’il est confirmé, il s’agira du premier cas
de ce virus mortel en Afrique.
Pour rappel, les coronavirus sont une grande famille de virus, qui provoquent des maladies allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères comme le MERS ou le SRAS. Le virus identifié en Chine est un nouveau coronavirus. Il a été dénommé 2019-nCoV.
source ; Fraternité
Source : TogoActu24.com