Alerte sur la présence des groupes Djihadistes dans le Nord Togo : Les risques d’un revers

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Alerte sur la présence des groupes Djihadistes dans le Nord Togo : Les risques d’un revers

Depuis quelques semaines, les nouvelles sont persistantes sur la présence des groupes Djihadistes au Nord du Togo. Après confirmation des autorités togolaises, c’est la France qui annonce une éventuelle opération sur le terrain contre ces groupes terroristes qui sèment de la désolation dans la sous-région. Une information à l’image d’un couteau à double tranchant pour le Togo.

Le terrorisme aux portes du Togo

Ce qui prenait l’allure de rumeur a été confirmée par la suite par les autorités togolaises. Dans son discours sur l’état de la Nation, le 26 avril dernier, le Chef de l’Etat s’est félicité du professionnalisme des forces de défense et de sécurité leur ayant permis de démasquer et mettre hors de tout état de nuire, un réseau terroriste dans le Nord du pays. Au Vatican tout comme à Libreville, il n’y a pas longtemps, Faure a également fait passer l’information à ses interlocuteurs. Loin de dormir sur ce constat d’autosatisfecit, les gouvernants disent veiller aux grains. «Même si des dispositifs sécuritaires sont pris, le gouvernement togolais compte par ailleurs sur la collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité, pour mettre hors d’état de nuire ces terroristes», a notamment communiqué, à propos, le ministre de la Sécurité Yark Damehane.

La France en alerte

Ayant pris une dimension internationale, la France, l’une des grandes puissances qui paient les frais de l’extrémisme et de l’intolérance religieux sur le continent s’en est saisi et annonce, dans la foulée, des mesures d’envergure.

Dans une note informative, l’Elysée déconseille le nord du Togo aux ressortissants français résidant sur le sol togolais, et par la même occasion, les lieux à forte fréquentation des expatriés. «Compte tenu de la présence avérée de groupes armés actifs au sud-est du Burkina Faso, les autorités togolaises ont déployé d’importants moyens pour sécuriser leur frontière septentrionale. Dans ce contexte d’opérations militaires, la zone frontalière avec le Burkina Faso est formellement déconseillée, de même que le passage de la frontière à Cinkassé », informe l’Elysée. « Le front de mer à Lomé et les abords des hôtels situés à proximité sont déconseillés aux promeneurs, particulièrement le soir. Des cas d’attaques à l’arme blanche ont été signalés », poursuit la note qui fait particulièrement une fixation sur la zone de Cinkassé à Mandouri, dans le nord du Togo.

Couteau à double tranchant

Si cette information se veut préventive et sage, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle constitue un couteau à double tranchant. En effet, elle peut s’avérer, d’une part, une communication dissuasive, dans la mesure où elle peut décourager ces groupes terroristes dans leur barbarie et projet funeste. On se rappelle que ceux-ci ont pris d’assaut la sous-région et font des pays comme le Mali, le Niger, le Nigeria et aujourd’hui le Burkina Faso, leur terreau fertile. C’est dans ce sens qu’ils opèrent froidement et sans état d’âme depuis quelques années à travers des attaques ciblées, attentats, surtout contre les intérêts occidentaux, mais aussi par des enlèvements. L’on ne passera pas sous silence les cas du Nigeria et du nord Cameroun où la secte islamiste Boko Haram agit en terrain conquis. Donc une telle mesure prise par les autorités françaises qui ne lâchent pas dans leur contre attaque contre ces groupes terroristes peut émousser les ardeurs de ces derniers et les contraindre à obtempérer.

Cependant, elle peut également de l’autre part, pousser à une fixation préjudiciable sur le Togo qui prend, depuis peu, le devant dans la lutte sous-régionale contre le terrorisme. Et c’est justement là que réside tout le danger, puisque cela sonnera véritablement aux yeux des groupes islamistes, très prolifiques en Afrique de l’Ouest, comme une sorte de provocation et dont les conséquences seraient grandes, surtout pour les populations, alors victimes collatérales.

Le faux débat autour du Pnp, l’autre erreur

L’on ne doit pas négliger la portée du faux débat savamment orchestré par le pouvoir de Lomé dans l’intention de décapiter le parti national panafricain (Pnp) qu’il tente vainement de passer pour un parti à relent communautariste, voire terroriste. Une accusation bien que dénouée de tout sens mais à prendre au sérieux vu que ce parti politique présidé par Tikpi Salifou Atchadam a une forte audience dans les milieux musulmans. Et que le clan cinquantenaire de Lomé dans son envie folle de s’éterniser au pouvoir surfe sur ces considérations de basse classe pour s’attirer l’attention, surtout la clémence de la communauté internationale, sachant surtout qu’elle ne fait pas dans la dentelle avec les adeptes d’une telle philosophie.

Vigilance !

D’une analyse croisée, l’on en vient à conclure qu’une telle campagne peut à priori aider le Togo à rester en alerte dans la perspective d’une lutte efficace contre le phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur sur le continent, et surtout dans la sous région. Mais en même temps, ce n’est pas exclu qu’elle peut constituer aussi une mauvaise publicité pour le pays qui prend déjà le risque d’initier une force coalisée en vue d’une lutte concertée et efficiente contre ce fléau. Encore que à l’interne, le mot «terrorisme» est si maladroitement utilisé ces derniers temps par les autorités togolaises, juste dans l’intention de discréditer le Pnp, au point que cela peut attirer conséquemment l’attention de ces groupes lugubres et obscures à s’inviter, malgré eux, à la danse. Même s’ils n’ont véritablement aucun intérêt stratégique à attaquer le Togo. Alors, vigilance !

FRATERNITE

Source : www.icilome.com