A Lomé la capitale togolaise, les pratiques mystiques ont de plus en plus cours dans la recherche du gain facile. Certaines femmes de la capitale par exemple utilisent les méthodes de séduction les plus inavouées pour mettre la main sur un homme riche à qui elles pourraient siphonner autant de biens que possible.
A LIRE AUSSI: [Enquête]: ces riches femmes d’influence qui font vivre les sectes au Togo
D’après une enquête publiée par le Journal Focus Infos dans son numéro 197, ces pratiques vont jusqu’à l’utilisation de la semence (sperme) de leur conjoint à des fins mystiques.
TogoWeb vous propose l’intégralité de l’enquête de nos confrères :
Finie l’époque du maquillage traditionnel, de l’habillement affriolant ou provoquant, des perles et des bijoux les mettant en valeur, des tresses ou coiffures rendant coquettes ou encore du regard qui « tue ». Désormais, beaucoup de femmes au Togo ont opté pour une méthode de séduction, semble-il plus efficace avec une garantie de réussite à 100%, et sans doute moins avouable aussi : le recours à des pratiques occultes.
A LIRE AUSSI: Sectes et magie: des ritualistes étrangers auraient trouvé refuge au Togo [Alerte]
Elle s’appelle Sophie, et est esthéticienne à Lomé. Comme quelques plusieurs filles d’une vingtaine d’années rencontrées dans le cadre de notre dossier, elle confirme que les règles de séduction et les méthodes pour maintenir les couples ensemble ont évolué. « J’avais un copain plutôt aisé mais qui dépensait peu pour moi. Je m’en suis plaint à une amie qui m’a envoyé consulter un marabout. Celui-ci m’a donné les écorces d’un arbre que je devais mettre dans la nourriture de mon ami tout en proclamant ce que je voulais de lui. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ça a marché et depuis mon copain avare a complètement changé et j’ai tout ce que je veux » a –t-elle témoigné. Pour Farida, étudiante à l’université de Lomé, ces méthodes sont presque devenues la norme, car prétend-elle, « sans gbotémiser (envôuter) les hommes, aucune chance qu’ils vous entretiennent, encore moins de les garder ».
Quant à Akpédjé, elle raconte comment après avoir été soumise à sept jours de prières, son marabout lui a enjoint d’appeler son copain et de lui demander instamment ce qu’elle souhaitait. Elle a ainsi obtenu l’achat du terrain qu’elle désirait et que son compagnon avait jusque-là refusé de lui offrir. Elle en est convaincue, le recours à ces méthodes douteuses n’est pas l’apanage de jeunes filles.
A LIRE AUSSI: A Lomé, les hommes accros aux aphrodisiaques
Bon nombre de femmes d’un certain âge et mariées y auraient recours tout autant. C’est en tout cas également l’avis d’Amza, vendeur d’articles de séduction au marché d’Agoe-Demakpoè pour qui , toutes les couches de la société togolaise en sont demandeuses, même si la liste est dominée par les jeunes filles et les femmes plutôt aisées. Chose surprenante, parmi sa clientèle figurerait aussi des hommes, de façon marginale il est vrai.
Objets miraculeux de séduction
Revendeuse installée depuis une dizaine d’années à Lomé, Yéli s’est fait une spécialité dans la vente de produits et d’articles d’un genre particulier, destiné à séduire les hommes, à les retenir ou encore à leur « soutirer de l’argent qu’ils ne veulent pas sortir spontanément » ( sic). Au hit parade de ces articles, des perles travaillées avec de l’encens à mettre autour de la hanche, du miel à boire ou à mettre dans le bain, le karité travaillé avec incantation, les racines et le beurre de karité à mettre dans le repas. La commerçante nous assure que ces artifices sont d’une redoutable efficacité et que les retours sont toujours satisfaisants.
A LIRE AUSSI: Trading: Ghislain Awaga et Global Trade Corporation, la chute?
« Il y a moins d’un mois, une de mes clientes, très heureuse, m’a offert un million de francs provenant de ce qu’elle a soutiré à son partenaire » confie-t-elle. « Parfois, la motivation de ses clientes n’est pas uniquement vénale ou financière. Fouillant dans son téléphone, Yéli nous montre un message qu’elle a reçu et dont la teneur disait en substance ceci : « Il y a longtemps que je ne t’ai plus écrit. Mon statut a changé ooohhh. Affaire de miel, huile rouge, je ne sais plus quoi. Maintenant je suis enceinte. Je suis très heureuse je serai maman dans 5 ou 6 mois, merci Tata Yéli ». Dodo Dandan, tradithérapeute sis à Bè revendique lui aussi la mise à disposition des femmes de ces produits spéciaux de séduction.
« J’ai dans ma panoplie une offre appelée « amour dit oui », composée de pommades, de crayon à mettre aux cils et sourcils, des habits préparés ou même une photo de la personne sur laquelle une prière est dite » indique laquelle une prière est dite » indiquet-il. Mais précise-t-il à ses clientes, « il ne faut pas faire perdre à vos compagnons leur dignité en faisant d’eux votre toutou. Mais continuer à les chérir malgré tout »
Le sperme aussi
Outre les prières et les accessoires, la dernière tendance serait l’utilisation de spermes pour des pratiques occultes. C’est une demande formulée de plus en plus par des marabouts, à cause de vertus qu’on lui prêterait. De fait, c’est la ruée vers le « liquide blanc » dans les hôtels et autres auberges, où les employés le monnaieraient après avoir recueilli les préservatifs usagés jetés par les clients.
A LIRE AUSSI: Affaire Djimon Oré: l’opposant présenté au tribunal [Vidéo]
« J’ai été ahurie quand un jeune homme, intermédiaire d’une dame, m’a fait la proposition de lui trouver du sperme que laisseraient les clients dans les sacs à jute après leur acte », témoigne Christine , employée dans une auberge.
« Depuis que je suis informé que le sperme est utilisé par les jeunes filles pour des pratiques occultes, je n’hésite pas à chaque rapport sexuel d’emporter sur moi la semence séminale et de le jeter en lieu sûr », confie rassuré Richard, employé de bureau.
Source : Togoweb.net