Il est reconnu que le Togo inaugure bien souvent des faits inédits et impensables. Premier coup d’Etat en 1963, ministre, député, président de l’Assemblée nationale puis Président de la République par intérim en 24 heures, le Togo a pu réaliser cet exploit.
Seul pays en Afrique de l’Ouest sans limitation de mandat présidentiel, c’est encore le Togo. Des élections truquées à une échelle ignominieuse, c’est toujours le Togo. Mais lorsqu’un pays vient prendre conseil au Togo pour l’organisation des élections, il y a bien matière à réflexion.
En fin de semaine dernière, une délégation de la Cour Constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC) était à Lomé pour dit-on, examiner la manière dont sont gérés les élections et les litiges post-électoraux. « Nous avons choisi la Cour Constitutionnelle du Togo en raison de son professionnalisme », a déclaré Jean-Pierre Mavungu, membre de la Cour Constitutionnelle de la RDC après sa rencontre avec le Président de la Cour Constitutionnelle du Togo Aboudou Assouma.
Doit-on en rire ou pleurer ? Toutes les élections au Togo sont émaillées de contestations et parfois de violences. Le summum a été atteint en 2005 avec plus de 500 morts, selon le rapport de l’ONU.
Lorsqu’un membre de la Cour Constitutionnelle de la RDC trouve que la Cour Constitutionnelle du Togo est professionnelle, cela force réflexion. Et certains ont très tôt compris que le professionnalisme dont il est question se trouve dans la mascarade électorale. Et qui dit Togo, dit RDC. Ces deux pays sont dirigés par les fils du père et se sont succédé à leur père biologique.
Autrement, les modèles d’élections transparentes se passent au Sénégal, au Ghana, au Botswana, au Malawi entre autres. Depuis 16 ans, Joseph Kabila se distingue dans sa gestion approximative de la RDC. Faure Gnassingbé, de son côté, tient le Togo en otage depuis 12 ans avec un petit groupe qui excelle dans la mauvaise gouvernance. La RDC prend conseil auprès du Togo, qui se ressemblent s’assemblent.
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