Une délégation ghanéenne séjourne au Togo depuis quelques jours pour lancer officiellement le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Elle s’est entretenue avec la coalition des 14 partis de l’opposition et le parti au pouvoir. Il s’agit d’écouter les protagonistes afin de baliser la voie au dialogue qui pourra s’ouvrir le 27 novembre prochain.
Le chef de la délégation ghanéenne, Albert Kan-Dapaah, ministre de la Sécurité de son pays, retient l’attention dans certains milieux. La plus grande faille des acteurs de l’opposition depuis des années, est le manque de méthode et surtout de rigueur face à certaines situations. Mais plus le temps passe, et au regard des expériences malheureuses, une prise de conscience commence à prendre forme. C’est ainsi que les mercenaires et diplomates véreux comme Ibn Chambas et Aïchatou Mindaoudou ont été récusés par la coalition, compte tenu non seulement de leurs accointances mais aussi du jeu trouble qu’ils ont joué par le passé dans la crise togolaise.
Le profil et la proximité du ministre de la Sécurité du Ghana avec Faure Gnassingbé semble échapper à la coalition. Albert Kan-Dapaah est en réalité un copain de longue date de Faure Gnassingbé avant même que ce dernier ne devienne par la force des choses président du Togo. Ce sont de vieux amis qui faisaient presque tout ensemble. C’est d’ailleurs sous l’autorité de ce ministre que les Togolais qui ont tenté de manifester à Accra ont été jetés en prison et n’ont eu la liberté qu’après avoir payé une forte amende. Sa présence à la tête de la délégation du Ghana pour servir de facilitateur au dialogue pose un sérieux problème de conflit d’intérêt.
A défaut de le récuser ou au risque d’être taxée de tous les noms par les chefs d’Etat, la coalition devrait rester très vigilante par rapport à cet homme qui reste toujours très lié à Faure Gnassingbé.
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