Par ATTIOGBE B. Innocent
La délocalisation des cimetières dans le canton d’Agoe-Nyivé mise en exécution par l’équipe du « redoutable » ex préfet du golfe Koffi MELEBOU vient d’enregistrer sa première victime tandis que le reste des jeunes originaires du canton d’Agoe-Nyivé dont les noms figurent sur la liste noire des services de renseignement du Togo sont introuvables laissant leur famille dans la désolation totale.
AGBOTAME Kokou Augustin alias Tako comme c’est de lui qu’il s’agit a succombé a ses blessures suite aux traitements inhumains et dégradants qu’il a subi en octobre 2016.
En effet aux lendemains de la profanation des tombes au cimetière de HOUMBI en octobre 2015 dans le canton d’Agoe-Nyivé et surtout vu le soulèvement populaire pour protester contre cette décision inique et macabre du préfet du Golfe d’alors Koffi MELEBOU , les jeunes des 7 quartiers HOUMBI, NYIVEME, ATSANVE, KLEVE, APELEBIME, ADIDRONKPO et KPATEFI se retrouvent groupés au sein d’un mouvement citoyen informel dénommé « TOUCHE PAS A NOS CIMETIERES » pour barrer la route à toute tentative de déplacement de cimetières dans le canton d’ Agoe-Nyivé.
Mais voilà qu’en Octobre 2016, une nouvelle menace de saccage des tombes au cimetière d’Atsanvé fut annoncée par le sieur MELEBOU Koffi. Pour empêcher la mise en exécution de ce plan macabre, la jeunesse des quartiers ci- haut soulignés se sont constitués en bouclier humain en affrontant les mains nues le dispositif policier et les miliciens du régime envoyés à leur encontre.
Des blessés graves ont été dénombrés dans les rangs des jeunes qui selon les témoins auraient riposté avec des jets de pierres pour repousser ceux (miliciens et policiers) qu’ils qualifient d’imposteurs et d’envahisseurs. MELEBOU koffi serait le mauvais esprit à écarter selon les mots des jeunes enragés. Ces propos nous sont rapportés par des témoins de la scène. C’est au cours de l’affrontement que le jeune AGBOTAME Kokou Augustin, arrêté par les forces de l’ordre aurait été violenté, battu à sang par les miliciens qui l’auraient trainé par terre avant de l’abandonner sur une pierre tombale à l’extrême nord du cimetière. Pataugé dans le sang, Augustin serait laissé pour mort. Après prés de quatre mois dans un état comateux au CHU Campus de Lomé , il rendra l’âme ce 22 Janvier 2017 à 38 ans.
Les autres membres sont activement recherchés par les forces de l’ordre et de sécurité. Ils auraient pris les clés des champs selon les dernières informations recueillies par notre rédaction auprès de leurs familles. A en croire le témoignage de la famille du jeune KONDO Koami qui serait le leader des jeunes, ce dernier fait l’objet d’une recherche par les forces de l’ordre et de sécurité. Ceci s’explique par les descentes musclées de la gendarmerie au domicile du susnommé. D’autres comme :
– AGBAGLI Yao Benjamin
– ALLA kossi Elom
– PITAM Robert
– GBATI jules et ATTISSOGBE Ephinane sont aussi activement recherchés par les services de renseignement.
Pour rappel, le terrain qu’occupait hier le cimetière d’Apélébimé est transformé en aire de jeux et serait déjà vendu à une société de la place qui y érigerait un complexe hôtelier.
Celui de Houmbi de plus de 10 hectares abriterait en fin 2018 une nouvelle école de la police. Les populations d’Agoe-nyivé sont laissées pour compte et manquent cruellement d’espace vital pour inhumer leurs morts. D’aucuns commencent déjà par enterrer leurs proches à la maison et d’autres dans leur chambre à coucher ce qui pourra provoquer en court terme un véritable problème de santé publique. L’incinération entant proscrite par les us et coutumes en milieu EWE, que deviendront le corps des personnes défuntes à Agoe-Nyivé ?
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