Agbéyomé Kodjo, le virtuel milliardaire qui fait fantasmer

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Un homme politique est un homme public de facto exposé à toutes les critiques. Cette pratique n’est pas spécifique au Togo, elle est consubstantielle à toute œuvre politique qui par nature cristallise les passions. Agbéyomé Kodjo qui a fait son émergence sur la scène politique dans les années 90 est un personnage qui ne laisse pas indifférent, son histoire, ses responsabilités politiques assumées, ses prises de position politiques suscitent débats, et parfois des controverses.

L’homme qui a fini ses humanités dans les universités françaises a fait une entrée fracassante dès le lendemain de son retour au Togo, dans l’un des fleurons de l’économie togolaise, la SONACOM, une société qui détenait le monopole sur les produits de première nécessité, les matériaux de construction, l’alcool et le tabac.  Seul cadre togolais dans la haute hiérarchie, il se fit remarquer par les autorités togolaises, notamment le Général Eyadema qui lui offre le 19 décembre 1988, le portefeuille du Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture au sein du Gouvernement en pleine décennie de développement culturel.

Après ce portefeuille, il sera nommé ministre de l’intérieur et de la sécurité et a réussi à rétablir l’autorité de l’Etat. C’est également lors de son passage que la Constitution de 1992 a été votée.

Après cet épisode il fut envoyé au Port de Lomé pour redresser cette institution poumon de l’économie togolaise, désarticulée par la grève générale illimitée déclenchée par le CODII et le Syndicat des Banques. Les résultats de son passage fut une réussite appréciée à tous égards. Pendant qu’il assuma ses charges de Directeur Général du Port, il conclura deux conventions de financements l’un avec la BOAD pour une somme de 5 milliards de francs pour la réhabilitation du mole n°1 et de la jetée principale dont les pieux furent érodés par le sel marin. Cette convention fut scellée entre lui et le Président de la BOAD de l’époque, Yayi Boni.

Il signera la seconde convention de financement pour un montant de 6 milliards 500 Millions destinés à renouveler les engins de manutention, à informatiser les services portuaires et à construire un Terminal à conteneur dont la première pierre fut posée par Eyadema le 12 Janvier 1999, au moment de l’inauguration des installations de la nouvelle direction du Port de Lomé. Cette convention fut signée par Agbéyomé Kodjo et Antoine Pouillette, Directeur Général de l’Agence Française de Développement (AFD) qui fit le déplacement de Lomé uniquement pour cette cérémonie de signature.

Ces financements et la tenue à Lomé de la réunion du Graffa (Groupe Afrique du Forum Francophone des Affaires) dont Agbéyomé KODJO assure la Présidence et qui compte en sein des milliardaires Camerounais, Sénégalais, Ivoiriens, Maliens, Nigériens, Congolais,… fera installer dans les esprits de certains togolais, que leur compatriote ne pourra assumer les charges de la direction de ce groupe s’il n’a pas un portefeuille aussi garni que ses collègues.

Ces deux financements dont les objets furent tous réalisés sauf l’érection du Terminal à conteneur avant la fin du mandat d’Agbéyomé KODJO serviront d’alibi à la mise en examen et de dépôt de l’ancien Premier Ministre, à la prison de Kara pour détournement du montant cumulé de 11 milliards 500 millions, le 8 avril 2005, date de retour de son retour d’exil en France.

L’arrêt rendu après le jugement le 26 avril 2005, jour de proclamation de la victoire de Faure à l’élection présidentielle du 21 avril 2005, stipulait que « le délit reproché à l’ancien premier ministre relevait du domaine de l’impossible », ordonne sa libération et condamne l’état à ses dépens. Il ne peut en être autrement puisque la BOAD et l’AFD avaient saisi le gouvernement togolais, de la clarté dans la gestion des fonds alloués qui ne souffrent d’aucun dysfonctionnement.

Mais soucieux de coller aux baskets de l’ancien Président de l’assemblée nationale l’odeur des milliards, on inventa une fable qui fit buzz dans l’opinion qu’il aurait gagné des milliards à la Lonato, qui fut incapable de lui payer son gain au point où elle lui céda son siège et fit de lui l’actionnaire principal de son actionnariat.

Le dimanche dernier sur radio Pyramides Fm, Agbéyomé Kodjo a eu l’occasion de se prononcer sur ces affabulations et situer l’opinion. M. Kodjo a affirmé n’avoir jamais joué aux jeux de hasard au Togo pour gagner un jackpot.

« Voilà ce que je voudrais dire. Les gens n’ont qu’à fantasmer. Ceux qui sont proches de moi savent si j’ai des milliards ou pas. Pour l’heure ce ne sont que des bruits », a-t-il indiqué sur les ondes de cette radio.

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