En 2001, alors que tous les Togolais pensaient en finir avec la dictature d’Eyadèma dont le dernier mandat finissait en 2003 (il ne pouvait plus se représenter selon la loi fondamentale en vigueur), un de ses porte-flingues, le plus grand pourfendeur de l’opposition et de la démocratie togolaise, qui se fait passer aujourd’hui pour le plus grand opposant parce que choisi par le Saint-Esprit, réclamait à corps et à cri, le charcutage de la Constitution pour prolonger le règne de son bienfaiteur Eyadèma afin que celui-ci meurt au pouvoir. Et son vœux s’est réalisé puisque Premier ministre à l’époque il a porté le projet de révision constitutionnel. Et Gnassingbé Eyadèma était effectivement mort sur son trône.
Aujourd’hui il nie les faits. Sauf que les archives disent exactement le contraire. TOGO PRESSE N°6101 du 31 août 2001 est révélateur du mensonge qui est la seconde nature du candidat du prélat.
Voici ce qu’il disait au sujet du tripatouillage constitutionnel du 30 décembre 2002 au cours d’une journée de réflexion de la JRPT (Jeunesse du rassemblement du peuple togolais) à Kpalimé dans une note d’information de la primature:
“… Le chef du gouvernement demande à l’Assemblée nationale de prendre ses responsabilités en engageant une procédure de modification de la loi électorale afin de rendre possible la tenue de ces élections (Ndlr, législatives des 14 et 28 octobre 2001) dans les meilleurs délais.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, fortement appuyé la demande de la révision de la Constitution formulée par le président de l’Assemblée nationale en ce qui concerne les dispositions de l’article 59 relatives à la limitation du nombre du mandat présidentiel.
Ceci n’est que conforme au souhait exprimé par les différentes couches de la Nation qui préfèrent s’en remettre à la sagesse et à l’expérience du président Eyadéma, au lieu de choisir les chemins de l’aventure dont il mesure le prix et les lourds sacrifices”.
En mai 2019 et plus précisément le 08, il était parmi les 90 autres députés à voter la révision de la Constitution décriée par l’opposition et par une grande partie des Togolais, laquelle révision a permis à Faure Gnassingbé d’être candidat pour un 4è mandat.
Encore actuellement il nie également ne pas être présent ce jour au parlement lors du vote alors qu’il connaissait l’ordre du jour à l’assemblée nationale. Pourquoi alors ne s’est-il pas publiquement désolidarisé de cette révision? Malheureusement pour lui les archives au parlement attestent du contraire puisqu’il était bel et bien présent lors du vote et avait donné son accord.
Et d’autres actes posés par le même candidat donnent entièrement raison à ceux qui ne croient pas en sa sincérité à souhaiter véritablement le changement pour les Togolais mais à vouloir assouvir sa soif de pouvoir.
Car dans son long parcours professionnel il a tout eu sauf le fauteuil présidentiel et tout porte à croire qu’il tente de tout faire pour l’avoir dans son palmarès y compris la démagogie et l’enfumage.
Sauf que pour être élu, il faut une base électorale, ce qui manque cruellement au Saint-Esprit, au prélat et à son candidat. Voilà pourquoi des images de Tikpi sont placardées sur ses affiches, les noms des opposants en exil dont François Boko sont constamment cités pour rallier des électeurs à une cause qui n’a aucune chance d’être plébiscitée.
L’agitation autour de cette candidature est faite dans la diaspora par quelques apparatchiks qui avaient passé tout leur temps à insulter, à vilipender et à mettre au niveau du caniveau le candidat du prélat pour ses prises de position contre l’opposition et surtout pour avoir apporté depuis 2010 un soutien permanent au RPT puis à UNIR lors des différentes joutes électorales.
Et ces agitateurs en nombre infinitésimal, ignorant tout de la réalité du terrain, avaient appelé au boycott du recensement électoral, ne se sont eux-mêmes pas enregistrés pour voter. Sur qui comptent-ils alors pour apporter un plébiscite à leur candidat de circonstance ? Sur l’électorat de UNIR ou sur celui de l’ANC ? Voilà de grands opportunistes qui manquent de constance dans leurs prises de position.
Alors que les 5 autres candidats de la vraie opposition sont sereins et font une bonne campagne malgré les écueils mis sur leur trajet par les conservateurs de UNIR et leurs militants dans la partie septentrionale du pays, un seul candidat est si agité, pond dix mille discours et affiches par jour mais peine à convaincre.
Rappelons que le plus grand parti de l’opposition, l’ANC, c’est tout de même 105 fédérations et 3800 sections et sous sections, et demander à ce parti de se mettre derrière un candidat sans base arrière est tout simplement illogique.
Ceci est le signe que cette candidature sortie du chapeau magique du vieux prélat est bâtie sur un château de sable qui va s’écrouler au soir du 22 février et ses supports descendront enfin sur terre pour apprécier la capacité du candidat du Saint-Esprit à faire un virage à 180° pour non seulement féliciter le candidat de UNIR mais surtout à entamer des négociations avec sa maison mère qu’il n’a en réalité jamais quitté.
Anani Sossou
Source : Togoweb.net