Afrique – ONU, Réunion des premières dames d’Afrique à New York : Qui pour plaider le sort des femmes togolaises et des jeunes contre le SIDA ?

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Faure Gnassingbé n’a pas pris part à la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Du 19 au 25 septembre, se dérouleront les discussions du débat général. Si le Togo est représenté par son Premier ministre, il reste qu’au niveau de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/SIDA (OPDAS), le pays demeure un orphelin. Simplement parce qu’à ce jour, bien que le « royaume du Togo » dispose de princesses pouvant assurer la succession, il n’existe pas de première dame qui puisse défendre la cause des femmes et de la jeunesse.

Afrique – ONU, Réunion des premières dames d’Afrique à New York : Qui pour plaider le sort des femmes togolaises et des jeunes contre le SIDA ?

Les actes d’un président soucieux du bien-être de son peuple ne devraient pas se limiter aux paroles ni aux promesses

Le 19 septembre 2017 à New York, la Première dame du Burkina Faso, SikaKaboré, a présidé une réunion de haut niveau sur le partenariat mondial pour tirer parti du Dividende démographique en Afrique, apprend-on de nos confrères de Sidwaya. « En marge de la 72e Assemblée générale des Nations Unies, l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/Sida (OPDAS) a tenu une rencontre sur la problématique de la santé des femmes et des jeunes, particulièrement la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Autour de la vice-présidente de l’organisation, l’épouse du chef de l’Etat burkinabè, Mme SikaKaboré, une dizaine de Premières dames du continent et leurs sœurs d’Amérique latine et des Caraïbes, notamment de Haïti, du Honduras, de Trinidad et Tobago, se sont réunies. La réunion de haut niveau a été un cadre de partage d’expériences réussies en faveur de la formation d’un capital humain de jeunes et de femmes de qualité. Des jeunes bien portants, mieux formés et productifs peuvent contribuer efficacement au développement de leurs familles, de leurs communautés, de leurs nations et du continent africain tout entier, a souligné la vice-présidente de l’OPDAS. Il est ressorti des échanges l’urgence d’investir différemment dans les services de santé, surtout au profit des adolescents et des jeunes, mais aussi de mettre fin à toutes les formes de transmission du VIH/Sida. Des investissements qui nécessitent des ressources humaines, matérielles, financières, techniques et technologiques énormes, a estimé SikaKaboré. C’est pourquoi, ses sœurs Premières dames et elle-même ont pris la résolution de travailler, en partenariat avec l’Union africaine, les communautés économiques régionales, la société civile, les jeunes, les agences de développement, à mobiliser les ressources nécessaires pour garantir à plus de la moitié de la population africaine (les femmes) et à 60% de cette même population (les moins de 25 ans) le bien-être. Dans une déclaration livrée par Mme Kaboré, elles ont appelé de tous leurs vœux à un partenariat mondial pour tirer parti du Dividende démographique (DD), par d’importants investissements dans la santé des jeunes et des femmes. Il s’agit surtout de permettre aux adolescents et jeunes de bénéficier de services adaptés de santé sexuelle et reproductive, dont la planification familiale, a précisé la Première dame du Faso », rapporte l’envoyé spécial dudit journal.

Lorsqu’en janvier 2016 à Addis-Abeba en Ethiopie, les chefs d’Etat et de gouvernement décidaient de placer l’année 2017 sous le thème « Tirer pleinement du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », on se rappelle encore que Faure Gnassingbé aussi avait fait une promesse : «…Nous entendons accorder une attention toute particulière à la jeunesse déscolarisée ou semi scolarisée qui, faute de diplômes, peine à trouver une porte d’entrée sur le marché du travail. Ces jeunes qui sont pour la plupart issus des milieux défavorisés, sont les premières victimes de l’exclusion sociale. Nous devons leur tendre la main et leur donner une chance de sortir de la précarité ». Et en juin dernier, le Togo aussi lançait la feuille de route de l’Union Africaine qui consacrait quatre piliers pour atteindre les objectifs assignés à chaque pays : emploi et entrepreneuriat, éducation et développement des compétences, santé et bien-être, droits-gouvernance et autonomisation de la jeunesse.De façon plus concrète, le pilier santé et bien-être parle de l’Agenda 2063 qui «engage les Etats membres à intégrer les droits à la santé sexuelle et reproductive, la planification des naissances et les services de lutte contre le VIHISIDA à travers le renforcement de la mise en œuvre des engagements antérieurs pris pour améliorer l’état de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, la garantie de l’intégration nécessaire pour faciliter les synergies entre les programmes relatifs au VIH/SIDA, à la tuberculose, à la santé maternelle, néonatale et infantile ». En d’autres termes, le Togo aurait tout à gagner par sa présence à l’OPDAS.

Des égéries, des « princesses », mais pas de première dame

La tendance à la stagnation de l’infection à VIH chez les jeunes est une réalité, selon MmeSikaKaboré ; une situation à corriger en vue d’ « annihiler toute perspective de retour en force du Sida ». Sidwaya rapporte que, revisitant l’ensemble des défis qui se présentent aux jeunes africains et proposant des voies de solution, « les « mères » du continent apportent ainsi un soutien sans faille au chemin tracé par les « pères » », une allusion faite à la feuille de route de l’Union africaine sur le Dividende démographique et la vision 2063 de l’organisation continentale. Mais qui représentait le Togo à cette rencontre ?

Des égéries avérées ou supposées, la présidence togolaise en compte. Des princesses pouvant constituer une équipe de football avec des réserves en nombre suffisant, le Prince en dispose.

A New York, elles étaient très belles et arboraient fièrement le nom de leurs maris présidents. Qui pouvait parler au nom des femmes togolaises et de la jeunesse en proie au sous-emploi et menacées par le fléau qu’est la pandémie du sida ? Même si certains chefs d’Etat n’aiment pas s’afficher en public avec leur femme, les citoyens dont ils ont la charge savent officieusement qui est qui et qui vaut quoi. Malheureusement au 228, c’est un « fourre-tout » et chacune fait le paon dans son coin, pensant être l’heureuse élue. C’est lors de ces rencontres qu’elles découvrent que « la nuit, tous les chats sont gris » !

Des rencontres de haut niveau qui requièrent la présence de premières dames, le continent en compte. Et si en décembre, le Togo arrive à abriter le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), certainement que les premières dames de cette communauté pourraient se réunir en marge. Mais…

Abbé Faria

Source : Liberté N°2522 du Vendredi 22 Septembre 2017

27Avril.com