La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a organisé une session en ligne ce jeudi, visant à éduquer les journalistes sur l’importance des Infrastructures Publiques Numériques (IPN). Cette initiative précède le lancement de son programme de formation et de bourse destiné à 20 journalistes de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo). L’objectif principal de ce programme est d’équiper ces professionnels des médias dans la sensibilisation efficace des enjeux liés aux IPN.
Durant le webinaire d’hier, David Eaves, un expert en politiques numériques, a fait savoir que la transition vers des services gouvernementaux numériques devrait commencer par une phase de sensibilisation auprès de la population. Avant de lancer ces services, les gouvernements devraient informer les citoyens sur les avantages et l’importance de la numérisation. Cela permettrait de créer une compréhension commune et un consensus sur les bénéfices de ces nouvelles initiatives.
Eaves souligne également que la simple mise en place des services numériques ne suffit pas. Il est crucial pour les gouvernements de démontrer la valeur ajoutée de ces services pour les citoyens. Les avantages pratiques et les gains d’efficacité doivent être clairement communiqués afin de susciter l’adhésion et l’intérêt des utilisateurs. Une stratégie de communication solide peut contribuer à créer une perception positive et à générer une plus grande participation de la part des citoyens.
L’approche préconisée par David Eaves met en évidence la nécessité d’éviter une adoption hâtive et désorganisée des services numériques. Il suggère que la cohérence des personnes dans l’adoption de ces services ne fonctionne généralement pas bien. Au lieu de cela, une phase initiale de sensibilisation et de démonstration de la valeur pourrait faciliter une transition en douceur vers une utilisation généralisée des services numériques gouvernementaux, en maximisant les avantages pour tous les citoyens concernés.
“Les gouvernements ne doivent pas seulement lancer le service, ils doivent démontrer sa valeur pour les citoyens. La cohérence des personnes dans les services n’est presque jamais la bonne approche, ” a-t-il confié.
L’importance des Infrastructures Publiques Numériques et le rôle des médias
Dans sa présentation, le professeur David Eaves a employé deux exemples illustratifs pour démontrer l’importance des Infrastructures Publiques Numériques. Il a évoqué une route qui facilite la mobilité de nombreux usagers et un téléphone portable permettant d’accéder simultanément à plusieurs applications. Cette démonstration a permis aux participants de saisir la pertinence de ces infrastructures numériques publiques. La pandémie de Covid-19 a imposé une transformation numérique aux gouvernements, les poussant à envisager davantage la centralisation des plateformes de services publics pour optimiser leurs ressources, améliorer l’efficacité des services et promouvoir l’inclusion.
Le spécialiste en gouvernance numérique, qui est également co-directeur adjoint de l’ “Institute of Innovation and public policy ” à l’University College London et membre du comité d’investissement de Co-Develop (partenaire financier de la MFWA pour le programme de bourse), a souligné que les infrastructures publiques numériques sont des “systèmes numériques centralisés utilisables par tous”. Étant des moteurs de transformation puissants, il est impératif de sensibiliser les populations à leur existence, leur utilisation et leurs implications.
À en croire David Eaves, “la manière dont fonctionnent ces infrastructures publiques numériques a un impact sur la société”, soulignant ainsi le rôle crucial des journalistes pour informer à la fois les gouvernants et les citoyens.
« L’organisation des formations comme celles-ci est importante pour permettre aux journalistes de faire efficacement leur travail et encourager les conversations avec les pouvoirs publics », soutient Sulemana Braimah, Directeur Exécutif de la MFWA.
À la fin de leur apprentissage, les vingt reporters choisis pour intégrer le premier groupe du projet auront pour mission de créer des contenus en lien avec les installations numériques du secteur public. La formation de trois mois débutera en septembre et se déroulera en ligne avant de se poursuivre en présentiel à Accra, au Ghana.
Source : icilome.com