En Afrique du Sud, le débat sur « le privilège blanc » est sur toutes les lèvres depuis un mois. Depuis que le leader du parti d’opposition Mmusi Maimane a déclaré qu’il fallait combattre ce privilège qui « crée une société à deux vitesses » dans la nation arc-en-ciel.
Le débat a été relancé samedi soir lors d’une très populaire émission sud-africaine de rugby, quand le commentateur Ashwin Willemse, l’un des rares métis de l’équipe des Springboks, a quitté le plateau en furie. Face à lui se trouvaient Naas Botha et Nick Mallett, eux aussi anciens internationaux de l’équipe sud-africaine. C’est un simple ordre qu’aurait donné sèchement Nick Mallet à Ashwin Willemse qui a déclenché la brouille.
« Quand j’étais joueur, on disait que je faisais partie du quota de non-Blancs. J’ai travaillé très dur pour gagner le respect que j’ai maintenant. Je ne vais pas être infantilisé par deux individus qui ont joué au rugby à l’époque de l’apartheid », a-t-il lancé.
L’onde de choc a traversé le pays. Aussitôt, la ministre sud-africaine des Sports Tokozile Xasa a demandé la suspension des deux commentateurs blancs. L’ANC a pour sa part réagi en déclarant que « ce qu’avait vécu Willemse à l’antenne est ce que de trop nombreuses personnes de couleur vivent encore tous les jours au travail en Afrique du Sud. »
L’affaire touche le milieu du rugby, sport encore ultra-dominé par la minorité blanche et qui peine à se conformer à la société sud-africaine. Dès l’an prochain cependant, les Springboks devront respecter le quota de 50% de joueurs non-blancs, quota imposé par le gouvernement.
Source : www.cameroonweb.com