D’après une information publiée, le dimanche 7 mars 2021 par Radio France International (Rfi), les autorités nigériennes ont procédé à une saisie recorde de 17 tonnes de résine de cannabis à Niamey. Si cette affaire se veut une victoire des autorités nigériennes dans la lutte contre les stupéfiants, elle ne fait pas, par contre, bonne presse pour le Togo. Et pour cause.
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À l’origine, un colis encombrant
L’opération s’est tenu le mardi 2 mars à Niamey. À en croire le responsable communication de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocretis) au Niger, la cargaison interceptée est évaluée à dix-sept tonnes de résine de cannabis dont la valeur est estimée à 20 milliards de francs CFA.
Au total, précise t-on, treize personnes ont été arrêtées par la police nigérienne dont onze Nigériens et deux ressortissants algériens.
Dans les faits, les autorités nigériennes expliquent que cette drogue d’origine libanaise, avant d’arriver sur le sol nigérien, a d’abord transité par le port de Lomé au Togo. « La drogue a quitté Beyrouth dans un container transporté par une société indienne jusqu’au Port Autonome de Lomé où elle a été chargée dans un camion d’immatriculation béninoise à destination de Niamey », a précisé le commissaire Adili Toro Ag Ali, de l’Ocretis.
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Et de poursuivre dans les détails : «A Niamey, elle sera sûrement reconditionnée dans un entrepôt qui est toujours au niveau du quartier Plateau, l’entrepôt a été construit et équipé à cet effet. Donc, cette drogue devrait être transportée dans des citernes ou des camions à destination de Tripoli en passant obligatoirement par Agadez ».
Conséquence de la vulnérabilité des frontières togolaises
À l’analyse de la situation, le voile est levé, une fois de plus, sur une situation devenant bien préoccupante. La porosité des frontières togolaises. En effet, à l’exception près des frontières aériennes où règne une rigueur appréciable, les frontières terrestres et marines se montrent, elles, bien vulnérables. Et l’on le constate au quotidien par les flux qui y ont cours, avec leur lot de trafic de tout genre.
Les mesures contraignantes dans la lutte contre la maladie à Coronavirus démontrent encore mieux la fragilité des frontières terrestres. Bien que fermées, plusieurs sont les personnes qui, pour des raisons diverses, les traversent au quotidien. Pire, non seulement contre les dispositions actuellement en vigueur mais aussi ces traversées se font généralement à coup de corruption des agents des douanes.
Ce phénomène complique à bien d’égard la lutte contre la pandémie tout en exposant encore plus les togolais aux risques de contamination du virus. Que dire encore des frontières anarchiques et de fortunes qui longent le Togo des deux côtés, sans oublier la corruption de nombre d’agents publics véreux opérant dans le secteur du port autonome de Lomé dont la cupidité et une énième complicité assimilables à un complot contre l’Etat a conduit à une telle affaire.
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Mais alors, au-delà de la problématique de la porosité des frontières et de la corruption de plus en plus ambiante dans le pays, cette affaire, sonne de toute évidence, comme une nouvelle mauvaise publicité pour le pouvoir de Lomé.
Lomé, acteur majeur pro-drogue?
La question se pose de plus en plus avec acquitté. Au Togo, les résultats d’une récente enquête démontrant une forte consommation de substances illicites chez des jeunes suscitent une grande inquiétude et confirment la nouvelle réputation de Lomé comme un acteur majeur dans la consommation de la drogue.
En effet, d’après une étude menée et publiée en juin 2020 par l’ONG Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE), sur un échantillon de 500 jeunes, près de 18% prennent trois types de drogues, notamment le tramadol, le cocaïne et le cannabis. Cette tendance, précise l’ONG, est constatée auprès des jeunes, essentiellement des élèves du secondaire (collège et de lycée) âgés entre 12 et 24 ans.
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Une triste réalité qui constitue, aux yeux de certaines organisations de la société civile, une preuve de plus qui amène à déduire que Lomé s’accoquine trop avec la drogue. «De nos investigations, nous savons que toutes ces substances ne sont pas des productions locales. Elles viennent toutes de l’extérieur et elles sont destinées ensuite à l’exportation en direction de plusieurs pays, dont certains européens.
Ce qui confirme malheureusement que le Togo est une plaque tournante de la drogue», soutient à Sputnik, Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron, président de Vie libre et positive, une ONG togolaise spécialisée dans la lutte pour un monde sans substances psychoactives.
Déjà fin décembre 2019, les autorités uruguayennes avaient annoncé la saisie de 4,4 tonnes de cocaïne à destination du Port Autonome de Lomé. Une énième preuve que le circuit de la commercialisation des stupéfiants passe par le Togo.
Mauvaise publicité pour le régime de Lomé
Déjà englué dans une affaire de corruption qui éclabousse actuellement l’Empire Bolloré en France, le régime de Faure a de quoi avoir de nuits blanches. On se rappelle, par ailleurs, qu’il y a quelques jours, le ministre béninois Kerekou, dans le cadre de l’affaire «Rekya Madougou» a fait des révélations troublantes, avec mention faite du président togolais.
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Tout en ne commettant pas l’imprudence de la commenter au fond, il est une évidence que cette affaire, ajoutée aux nombreux cas d’exactions et de restrictions des libertés publiques, et celle de saisie de cocaïne, ne sont aucunement pas de nature à polir l’image du Togo. Surtout dans un monde aujourd’hui globalisé où tout se sait à la limite près. Victoire a visiblement du grain à moudre.
Fraternité
Source : Togoweb.net