Une équipe conjointe de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) a effectué, du 29 juillet au 18 septembre 2020, une mission de contrôle et de réconciliation des données au niveau de la Société Togolaise de Stockage de Lomé (STSL), de la Société Togolaise d’Entreposage (STE), du Complexe Pétrolier de Lomé (COMPEL), du Comité de Suivi des Fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) et de toutes les autres structures aussi bien publiques que privées impliquées dans la chaine de la commande des produits pétroliers.
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Cette mission, dont le superviseur général est le sieur IBRAHIMA Djimba Nakabou, ancien comptable de l’Asecna, Inspecteur Général des finances par intérim et avec comme directeur de la mission, le sieur TCHA-BANNA Abdoubaki, avait pour objectif général, dit-on, de s’assurer d’une part de la régularité de la procédure de commande des produits pétroliers au Togo ainsi que de la bonne exécution des contrats d’approvisionnement et, d’autre part, de la bonne gestion des ressources issues de la vente de ces produits.
Soulignons que les travaux réalisés dans le cadre de la mission couvrent la période du 1er janvier 2011 au 31 juillet 2020 portant sur des opérations en 10 points que nous publions en encadré à cet article.
Les griefs bien dirigés de la mission contre l’ancienne Ministre du Commerce, Essossimna B. Legzim-Balouki
Selon la mission, des paiements ont été effectués en faveur des tiers autres que les traders sans pièces justificatives.
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Ce qui signifie en français facile, que lesdites pièces justificatives n’ont pas été mises à la disposition de la mission, nous renseignent les pages 41 et 42 du rapport provisoire qui n’est pas encore une condamnation mais juste un réquisitoire, cependant bien dirigé contre l’ancienne présidente du CSFPPP Essossimna B. Legzim-Balouki à qui on réclame, comme étant signataire du compte principal au même titre que l’ex-coordonnateur du Secrétariat de la commission technique du CSFPPP, le remboursement intégral de la somme mise en cause de douze milliards sept cent vingt-et-un millions cinq cent cinq mille cinq cent soixante-huit (12.721.505.568) francs CFA.
Précisons ici que c’est justement la recommandation 32 de ce rapport de mission provisoire qu’on ne devrait pas normalement assimiler à une parole d’évangile ou à des révélations issues d’une séance d’exorcisme. Parce que les mis en cause ont le droit de contester dans un délai d’un mois les affirmations de ce rapport et éventuellement de l’en détruire par d’autres éléments probants.
Plus loin dans le rapport, notamment à la page 45, abordant le point » Compte séquestre « , la mission affirme que » dans le livre de l’UTB, parallèlement au compte principal, il a été ouvert, le 1er janvier 2014, un compte séquestre intitulé Management Hydrocarbure Compte Sequestre. La ministre chargée du commerce d’alors, Madame Essossimna B. LEGZIM-BALOUKI, fut la seule personne habilitée à mouvementer ce compte ».
Il serait donc reproché à Madame LEGZIM-BALOUKI, sur la période du 26 mai 2014 au 30 juillet 2020, d’avoir fait débiter le compte séquestre, en sa faveur et au profit de tiers pour un montant supérieur à sept cent millions (700 000 000) francs CFA. Et à la mission de préciser qu’ » aucune pièce justificative de ces dépenses n’a été mise à la disposition de la mission « .
D’où l’invitation à la ministre Essossimna B. LEGZIM-BALOUKI » à justifier toutes les dépenses effectuées sur le compte séquestre dont elle fut l’unique signataire. A défaut, elle devra rembourser l’intégralité des sommes mises en cause » suivant la recommandation 35.
Des interrogations se posent à ce niveau tout de même. Les sieurs IBRAHIMA et TCHA-BANNA ont-ils demandé les fameuses pièces justificatives ?
Ont-ils contacté l’ancienne Ministre pour l’entendre avant de prononcer un tel réquisitoire ?
Ne pourrions-nous pas affirmer que c’aurait été une curieuse façon de faire. Condamner les gens avant de leur demander de s’exécuter ? Même Jésus a eu le droit de s’expliquer devant Ponce Pilate avant sa condamnation.
Ahoomey-Zunu et la Toyata Land Cruiser
Le rapport de mission, version provisoire, n’a pas qu’épinglé l’ancienne présidente du CSFPPP Essossimna B. LEGZIM-BALOUKI.
Les missionnés se sont aussi intéressés à l’ancien premier ministre Ahoomey-Zunu Kwesi Séléagodji, en sa qualité également d’ancien président du CSFPPP. Et ceci dans la rubrique » Gestion patrimoniale du CSFPPP « .
» La mission a procédé au contrôle de matériels roulants et informatiques acquis respectivement sur la période de 2005 à 2020 et de 2016 à 2020 » pouvait-on lire dans ce rapport qui affirme que » le véhicule de marque Toyota Land Cruiser immatriculé TG-5661 AH acquis en 2008 pour le président du CSFPPP d’alors, M. Ahoomey-Zunu Kwesi Séléagodji est toujours avec ce dernier « .
A ce niveau, il y a lieu de noter que » le CSFPPP octroie systématiquement à chaque fois, un véhicule neuf à son nouveau président (ministre chargé du commerce) qui dispose déjà d’un véhicule de fonction en tant que ministre » précise par ailleurs les rapporteurs sollicités par l’actuel ministre en charge du Commerce ADEDZE.
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La Recommandation 62 invite à cet effet l’actuel ministre chargé du commerce, président du CSFPPP » à prendre toutes les dispositions afin que le véhicule de marque Toyota Land Cruiser immatriculé TG-5661 AH, actuellement utilisé par M. Ahoomey-Zunu Kwesi Séléagodji, ancien président du CSFPPP, soit restitué « .
Notons que ce rapport de mission, version provisoire a été envoyé dans le cadre de sa diffusion aux destinataires suivants :
– Ministre de l’Economie et des Finances
– Ministre du Commerce, de l’Industrie, du Développement du Secteur Privé et de la Promotion de la Consommation Locale
– Directrice Générale de la Société Togolaise de Stockage de Lomé
– Commissaire Général de l’OTR
Curieuses recommandations s’agissant de l’actuel Ministre chargé du Commerce
A ausculter les 70 recommandations formulées par la mission, un constat est frappant. L’actuel Ministre en charge du Commerce n’a fait l’objet que d’invitations à faire faire…. Comme si sa responsabilité ne serait en rien engagée dans ce dossier qui est sur toutes les lèvres et qu’il serait en tout, blanc plus que neige, au regard de la platitude des recommandations le concernant.
Dans nos efforts de faire entorse à une stratégie » délibérée » d’économie de vérité, nous nous intéresserons dans nos prochaines parutions sur les éventuelles responsabilités du Ministre ADEDZE Kodjo, qui selon nos informations, aurait reçu à son domicile ledit rapport de mission. Si cela est avéré, curieuse façon de faire une fois encore. Depuis quand dépose-t-on un rapport d’audit au domicile d’un ministre un week-end ?
A suivre de près, tous les scénarii de ce feuilleton, nous nous posons moult questions. A qui profite le crime ? A son commanditaire ?
Le Ministre Kodjo Adédzé a-t-il touché les indemnités comme ses prédécesseurs depuis qu’il est à son poste de président du CSFPPP ? Si oui, pourquoi son nom n’est cité nulle part ?
A-t-il joui d’une voiture de fonction payé par le CSFPPP ? A-t-il acheté le champagne ?
A-t-il perçu les indemnités des appels d’offres ?
Les soit disantes malversations ont-elles commencées avec la Ministre Légzim ou serait-elle venu vosir ce qui se fait ?
Dans ce cas, ne serait-il pas nécessaire de remonter à d’autres anciens ministres en charge du Commerce notamment Dramani,Savi de Tove, Yentchabré, Lorenzo, Gozan, Ahoomey-Zunu, et même Adedze Kodjo et son prédécesseur Legzim-Balouki?
L’autre question, est de savoir si la stratégie de tri ne servirait-elle pas une cause ?
Dossier à suivre…
Crédo TETTEH
Source : macite.info
Source : Togoweb.net