Alors que l’affaire mèches AMINA fait des remous à Lomé, la Miss Togo 2018, Ichabatou Gnongbo-Tchoro, est sortie de son silence et s’est prononcée pour la première fois sur ce cas sociopolitique épineux. Elle en a au moins tiré une leçon : eh bien, elle aurait dû la fermer !
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Le lundi 11 octobre dernier, comme pour adresser un discours solennel à la nation, Miss Ichabatou a (enfin) réagi à la polémique suite à l’affaire mèches AMINA.
« Depuis quelques jours, je remarque certaines personnes me taguer sur certains réseaux sociaux sur lesquels je suis, pour me demander d’intervenir sur cette affaire qui fait l’objet d’un retentissement médiatique entre la société AMINA, spécialisée dans la production des mèches et synthétique et ses salariés. D’après les recherches que j’ai pu effectuer et lire sur cette affaire, d’aucuns disent que le dirigeant de la société aurait, à travers une lettre « licencié » ses salariés pour « faute grave ». D’autres avancent qu’il s’agirait plutôt d’une « suspension du travail pour des motifs économiques » parce que la société aurait fermé ses portes, et pour d’autres encore, il s’agirait d’une fermeture pour des raisons de sécurité. Toute cette divergence de causes, confuses de surcroît, démontrent à suffisance que plusieurs personnes méconnaissent les tenants et les aboutissants de ladite affaire, tout comme moi d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle, je m’abstiens temporairement de me prononcer sur l’affaire sus-évoquée, et pour cause. D’abord, il s’agit indubitablement d’une affaire très complexe sur laquelle, on ne pourra pas sur un coup de tête décider de se prononcer en la prenant personnellement à cœur et profiter de la situation pour régler ses comptes personnels. Ensuite, en ma qualité de juriste, il serait plus judicieux de chercher à connaître les faits des deux parties, dans leurs détails, avant de donner mon point de vue. Une appréciation non objective des faits, conduit souvent à des conclusions erronées. Enfin, et comme je vous l’avais dit la dernière fois, tout problème, tout litige quel qu’il soit ne se règle pas dans la colère et dans la précipitation mais plutôt dans le respect, l’intelligence et surtout dans la sagesse que Dieu même a mis en chacun de nous », a ainsi affirmé la Miss dans un langage soigneux, digne d’une juriste authentique de son état.
Puis de poursuivre : « Vous comprendrez donc que le silence que j’observais depuis le début de cette affaire ne voudrait pas dire que je suis indifférente à cette situation qui laisse plus de 3.000 personnes sans travail mais au contraire, je suis en train de chercher des solutions à ce fâcheux problème, avec bien entendu la collaboration du Comité national Miss Togo. Parce que comme vous l’aurez déjà constaté, la société mèche AMINA figure parmi les différents sponsors du comité. C’est pour cette raison que je compte rentrer à Lomé aussitôt que je pourrai afin de solliciter un accompagnement du Comité national Miss Togo pour d’éventuelles solutions à ce désaccord entre son sponsor Mèche AMINA et les salariés de celui-ci. »
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Un discours vide de sens
Ainsi vraiment, Miss Ichabatou chercherait « des solutions à ce fâcheux problème » ? Mieux encore, elle « compte rentrer à Lomé » avant de solutionner ce désaccord entre mèche AMINA et les salariés ? Tout ce qu’elle a pu déjà faire en tout cas, c’est de jeter de l’huile sur le feu.
« Notre miss a manqué l’occasion de se taire. On a senti dans ton écrit que c’est parce que tu as été interpellée dans cette affaire que tu es obligée de réagir sinon tu t’en foutais. Ta sortie n’est rien que de la littérature creuse. Ce n’est pas ce à quoi ceux qui t’ont interpellée s’attendaient. Tu as manqué de subtilité dans ta déclaration. Tu n’es pas non plus obligée de revenir à Lomé avant de régler ce problème. Tu n’as pas eu le courage de dire que même si tu revenais à Lomé ta démarche serait un fiasco. Le Comité Miss Togo a eu plusieurs sponsors dont les employés étaient victimes de ces mêmes injustices. Qu’est-ce que ce comité a fait ? Quelle a été l’action d’une miss pour la médiation entre les employés et les grandes industries de zones franches, sponsors du Comité Miss Togo ? Zéro ! Arrêtez d’insulter l’intelligence des Togolais. Si tu avais la volonté de régler ce problème des employés de mèche AMINA, cela se sentirait plutôt par ton engagement à dénoncer l’injustice. Je te rappelle qu’une Miss c’est un leader d’opinion également. Les prérogatives d’une miss ne s’arrêtent pas à la beauté ou aux voyages sur Paris. La miss c’est le symbole du leadership féminin et qui dit leadership dit également la voix des sans-voix. (…) Quelle a été, toi, ta position par rapport à la vie chère à laquelle les Togolais sont confrontés ? Silence radio ! En tant que Miss, il ne fallait pas attendre le limogeage de 3.000 employés avant de promettre réagir », a répondu avec virulence un internaute à la Miss.
« Faudrait souvent que ton staff te conseille sur la nature de tes publications. Sache qu’il existe des juristes parmi tes abonnés, sinon ce long discours est dénué d’intérêt. Évite de te prononcer sur des sujets qui ne relèvent pas de ta compétence et concentre-toi sur tes études », tacle encore un autre abonné.
Pour d’autres en revanche, la Miss ne devrait pas être prise pour cible : « Vous êtes sûre que vous ne vous laissez pas embarquer dans un truc qui ne vous engage en rien juste parce que vous êtres trop sur les réseaux sociaux ? Vous n’êtes ni le conseil de l’une ou l’autre partie. De tous les Togolais c’est toi qu’ils ont trouvée pour taguer ou bien ? Oublie-les », a conseillé un follower.
« Le togolais que nous sommes devront changer nos méninges. Pourquoi attendre qu’une miss rentre pour défendre ses droits au moment où nous sommes 3.000 personnes sans emplois ? Jusqu’à quand nos espoirs seront fixés sur une tierce personne ? 3000 personnes ? Merde. Tournons autrement nos méninges. Comprend qui veut comprendre. ‘Prolétaires de toutes les nations unissez-vous’, avait crié Karl Marx. Le riche n’a jamais défendu le pauvre efficacement et sans intérêt alors pauvre et opprimé prend ton destin en main. Vaincrons ou mourrons mais dans la dignité. J’ai très honte à la place de ses 3.000 licenciés », a défendu un autre qui soutient la Miss.
Une chose est sûre, la Miss aura appris, mais à ses dépens, qu’il faut tourner la plume 7 fois dans l’encrier avant d’écrire un discours sur une question de ce genre.
Source : Togoweb.net