Affaire HAAC-Groupe Sud Média : Le personnel dit non aux manifestations de rue pour résoudre le problème

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©Afreepress (Lomé, le 17 février 2017)- Plusieurs organisations de la société civile appuyées de journalistes, artistes, partis politiques et anonymes ont achevé jeudi, trois jours de marches de protestation et de dénonciation de la décision de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) de retirer les fréquences à LCF et City Fm, deux organes de presse appartenant au Groupe Sud Média.

Ces organisations comptent reprendre leurs manifestations les 21, 22 et 23 février prochains pour, disent-elles, obliger la HAAC à revenir sur sa décision de fermeture des deux médias. Mais il s’agit apparemment d’un projet qui ne semble pas être du goût du personnel de LCF et City Fm qui vient de donner son avis sur ces démarches. « Le personnel tient à réaffirmer qu’il n’est mêlé ni de près ni de loin à quelque actions violentes ou propos haineux commises ou prononcés contre quiconque. Il refuse de voir une situation de détresse sociale faire l’objet de récupération politique. En tenant compte des expériences passées, le personnel s’interroge en outre sur le bienfondé des manifestations publiques dans la résolution de cette situation. Il demeure profondément attaché à la vertu du dialogue et de la médiation dans un climat de paix et de respect pour les institutions de la République (sic)», a déclaré vendredi, Samuel Gnahui, porte-parole du personnel au cours d’un point de presse tenu devant les locaux du groupe de presse.

Une déclaration qui suscite polémique et  réactions de « mécontentement » au rang des organisateurs de la série de manifestations de rue. La première salve de désapprobation est venue de Me Célestin Agbogan de la Ligue togolaise  de défense des Droits de l’Homme (LTDH). « Moi je crois que le personnel de Sud media se moque de nous. Il est vrai que nous avons marché fondamentalement pour faire restaurer la liberté de presse mais il n’est pas exclu que les résultats de nos manifestations leur profiteront en premier. Ce qui est regrettable et inconcevable c’est que même la moitié de ce personnel n’a manifesté et comme ils veulent négocier, croisons les bras et laissons les faire. Je crois avoir averti au départ pour une telle situation lors de notre conférence de presse de lancement des manifestations. Je vois que l’exemple de radio X Solaire et celui de Légende Fm se réitère. Nous n’allons pas être plus royalistes que le roi », a-t-il posté sur les réseaux sociaux.

De son côté, le Directeur de LCF et City Fm est monté au créneau pour tenter d’éteindre l’incendie causé par la déclaration de Samuel Gnahui et ses amis. Luc Abaki explique dans une mise au point publiée quelques minutes après la conférence de presse du personnel de LCF et City Fm, le vrai sens qu’il faut donner aux mots utilisés par ses employés. « Je viens de finir une réunion avec mes employés pour comprendre de quoi il retourne concernant leur déclaration de ce matin. Il s’avère que c’est un malheureux malentendu. Dans leur entendement ils auraient souhaité avoir un nombre conséquent de manifestants dans les rues de Lomé vu le niveau de révolte et de désapprobation que les décisions du président de la HAAC ont suscité au sein de l’opinion. Malheureusement, très peu de gens se sont résolus à l’action en dehors des dénonciations verbales. C’est donc par dépit que les employés ont eu cette tentation de douter des résultats des marches. Mais qu’il soit clair pour chacun, que plus que jamais mes employés sont déterminés à user de tous les moyens légaux pour retrouver leur boulot perdu à la suite de ce retrait arbitraire des fréquences. C’est l’occasion pour moi, en ma qualité de premier responsable du groupe Sud Média de remercier très sincèrement toutes les bonnes volontés, toutes les forces vives de la nation, toutes les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques pour leur engagement pour la cause du groupe Sud Média ! Ensemble nous gagnerons la lutte », a-t-il laissé entendre.

Cette sortie pourra-t-elle mettre fin à la polémique naissante sur la déclaration des employés des deux organes et aux multiples interprétations que les uns et les autres donnent de la démarche des employés ? La question reste posée.

Théophile K.
Afreepress

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