Affaire DMK: les Evêques du Togo pris à leur propre piège

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La Conférence des Évêques du Togo (Cet) tente de resserrer ses rangs suite aux attaques de la Dynamique Mgr Kpodzro contre un de ses memres. C’était à l’occasion de sa première session de l’année 2021 achevée le 26 février dernier.

Le clergé togolais a, à l’occasion fait Bloc autour de l’archevêque de Lomé Mgr Nicodème Barrigah-Bénisan accusé par la Dynamique Kpodzro de réfuter son rôle dans la tentative de médiation entre le pouvoir et la DMK au lendemain de la présidentielle du 22 février 2020.

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Pour la CET, l’archevêque de Lomé est victime de calomnies. Mais pour bon nombre d’observateurs, l’épiscopat est pris à son propre piège, celui d’intervenir souvent dans la vie politique togolaise et vouloir se soustraire au dernier moment.

Démentir les propos de leur aîné Fanoko Philippe Kpodzro, archevêque émérite de Lomé ou garder le silence par souci d’unicité ? C’est à ce dilemme qu’a fait face la Conférence des Evêques du Togo alors que les attaques de l’ancien prélat, parrain de la Dynamique qui porte son nom se faisaient incisives sur les réseaux sociaux.

La sortie du Père Afognon qui tentait d’éteindre la flamme à plutôt envenimé la situation, ce dernier ayant été traité de petit prêtre qui peut laisser le principal mis en cause se prononcer. Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, a toutefois gardé le silence, réservant sa version des faits à ses pairs archevêques à l’occasion de leur 126ème session ordinaire.

La Cet après avoir écouté l’archevêque de Lomé lors de la session a apporté entièrement son soutien à son membre. Les évêques ont donc condamné les diffamations et accusations portées par la Dynamique Mgr Kpodzro contre l’Archevêque métropolitain de Lomé, pour cette supposée mission à lui confier par le pouvoir de de Faure Gnassingbé après la présidentielle du 22 février 2020.

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Selon la version de la Dmk, il est était en effet question d’une mission confiée à Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan par Gilbert Bawara et l’ancien ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy, de faciliter la passation du fauteuil présidentiel à Gabriel Agbeyomé, candidat de la DMK. Il n’en est donc rien selon la Cet.

Une sortie évitable

La Conférence des Evêques du Togo pour plusieurs analystes s’est mise toute seule en difficulté. En effet plusieurs prises de positions politiques, parfois avec un soutien appuyé à un camp donné.

Et cette prise de position s’est encore affichée à l’occasion de la présidentielle avec un silence complice alors que Mgr Philippe Fanoko Kpodzro utilisait l’Eglise à des fins présidentielles, notamment en faveur du candidat Agéyomé Kodjo à qui les couleurs nationales avaient été remises lors d’une messe.

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Certains prêtres ne s’empêchent même par de prendre position publiquement lors des célébrations en faveur de la Dmk. La Conférence des évêques en gardant le silence sur tous ces faits a donné sa bénédiction d’une manière ou d’une autre aux agissements de l’ancien archevêque.

Il est alors aisé de comprendre ce dernier dans ses attaques après la présidentielle, puisque se sentant trahi car le soutien ne s’est plus poursuivi.

La Cet peut encore sauver les meubles, mais à condition de ne plus fermer les yeux sur tous les actes de l’archevêque émérite de Lomé, actes qui ont profondément divisé les fidèles catholiques souvent issus de tous les bords politiques. La politique aux politiciens et la religion aux religieux, cette assertion peut ramener la sérénité au sein de l’église catholique.

Dounia No 681

Source : Togoweb.net