Affaire DMK: au Togo, haro sur la G5

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Jamais une déclaration du groupe des ambassadeurs occidentaux (G5) n’a suscité autant de remous dans l’opinion. « Surréaliste », « suprémacisme », « paternalisme », « manque de respect », etc. les mots ne manquent pas pour condamner le ton colonialiste et suprématiste des diplomates qui se croient en territoire conquis au Togo.

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Les domaines dans lesquels les populations africaines et togolaises en particulier attendent les diplomates occidentaux à savoir, la promotion de la démocratie et de l’état de droit, la défense des droits humains et la lutte contre la corruption au profit du développement de nos pays ne suscitent aucune réaction de leur part. Ils préfèrent la diplomatie business aux sujets cruciaux sur lesquels les populations aimeraient les voir se prononcer.

Au Togo, seule une représentation diplomatique a le mérite de dire les choses telles qu’elles devraient être. Elle a exprimé sa volonté pour la vérité des urnes lors des consultations électorales de février 2020, s’est prononcée sur les scandales de crimes économiques, a rappelé le régime au respect des droits de l’Homme, etc.

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Quant aux autres, elles n’ont que faire de l’énorme souffrance que le régime militaire impopose aux populations depuis 54 ans. Elles font preuve d’une complaisance criarde et d’un soutien complice de la dictature cinquantenaire. Le régime de père en fils peut bafouer le suffrage des Togolais, peut jeter en prison les adversaires politiques ou les contraindre à l’exil, il peut imposer des restrictions aux libertés fondamentales, il trouve toujours grâce auprès des diplomates occidentaux qui, pourtant, sont du monde civilisé, viennent des pays de démocratie, des droits de l’Homme, etc.

« Le G5 souhaite faire savoir que, lors d’une réunion avec la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) le 4 mai 2021, il a exhorté cette dernière à ne plus publier de communiqués attribuant des déclarations non vérifiées à des membres du G5 et l’a encouragé à participer au processus concertation organisé par le Gouvernement. Les membres du G5 saluent le processus de concertation et appellent toutes les forces politiques togolaises à y participer ».

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Tel est le communiqué qui a provoqué un concert de réprobations et d’indignations sur les réseaux sociaux. Parlons-en des fameuses discussions auxquelles le G5 convie toutes les forces politiques à prendre part. « En dehors des pays qui sont en guerre (civile ou avec un autre pays), je n’ai jamais vu un pays qui aime autant le «Dialogue» que le Togo », disait un acteur.

Justement, le Togo devrait être à son 30ème dialogue avec la Concernation nationale des acteurs politiques (CNAP). Le problème fondamental dans notre, c’est que chaque fois que le régime se sent acculé, il convie la classe politique aux dialogues, mais ne se donne jamais la peine d’appliquer les accords conclus à la fin des dialogues.

De fait, les concertations au Togo ressemblent plus à des marchés de dupes qu’à de véritables discussions devant contribuer au règlement durable de la crise sociopolitique qui mine le Togo. Le régime de Faure Gnassingbé peut se soustraire au respect de ses engagements, il est adoubé par les diplomates occidentaux. Alors à quoi sert-il de participer au processus de concertation, si à la fin le régime foule aux pieds les accords conclus ?

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Les représentations diplomatiques occidentales ont tout à gagner à encourager à l’avénèment de la démocratie et de l’Etat de droit dans nos pays. Prétendre que seuls les tyrans peuvent garantir leurs intérêts, est une aberration.

Maintenir les populations africaines dans des schémas caducs et désuets de l’asservissement, des dictatures et du néocolonialisme, conduit à des frustrations susceptibles d’être incontrôlables. Tous les peuples de par le monde ont le droit de choisir librement leurs dirigeants. Les principes démocratiques ne doivent pas être à la carte encore moins à géométrie variable…

Liberté


Source : Togoweb.net