Affaire des soldats togolais arrêtés au Ghana: ce qui s’est réellement passé

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Entrés clandestinement sur le territoire ghanéen, ces agents de Faure Gnassingbé tentaient d’enlever un « réfugié togolais » dans le village d’Aboako dans la région de la Volta. N’eût été l’intervention opportune du service de police du Ghana, trois soldats de l’armée togolaise auraient été battus à mort par les villageois d’Aboako, une communauté de la région de la Volta.

Les soldats étaient entrés au Ghana par une « voie non officielle » pour arrêter un homme qui, selon eux, serait un dissident togolais. Mais les habitants de la localité d’Aboako avaient résisté aux soldats et les avaient plutôt passé à tabac; car selon eux l’homme que les 3 soldats togolais tentaient d’arrêter n’est pas un dissident togolais, mais plutôt un natif de leur communauté. L’incident a été confirmé par le commandant de la police régionale de la Volta à l’émission « Midday Live (Midi en Direct, NDLR) » de TV3 mercredi.

Selon DCOP Francis Doku, la police de Jasikan avait été informée de la tentative des habitants de lyncher des soldats togolais entrés au Ghana pour arrêter un suspect. La police et le chef du district de Jasikan, a-t-il déclaré, étaient intervenus pour «sauver les soldats». « Sans l’intervention rapide de la police, ils auraient été lynchés », a déclaré DCOP Doku à la journaliste Portia Gabo de TV3.

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La police a ensuite découvert, sur la base d’enquêtes préliminaires, que l’homme que les soldats avaient tenté d’arrêter «n’a jamais mis les pieds au Togo». Après avoir été brièvement détenus, les 3 soldats togolais ont été libérés à la suite d’une conversation que le commandant régionale de la police ghanéenne a eu avec un commandant de secteur de l’armée togolaise proche de cette région.

Les soldats ont été escortés avec succès à la frontière togolaise pour éviter qu’ils ne soient attaqués de nouveau par les habitants, a indiqué le haut responsable de la police ghanéenne. Il a ajouté par la suite que l’affaire a cependant été transférée à Interpol au Ghana pour qu’elle discute avec son homologue togolais. Il a fait remarquer aussi que les soldats togolais avaient bafoué la procédure à suivre lorsqu’on sort de son territoire pour procéder à une arrestation dans un autre État souverain.

De son côté, Adam Bonah, un analyste ghanéen en matière de sécurité, estime que la question en jeu dépasse le cadre du Conseil de sécurité régional et à ce sens, le commandant de la police régionale ghanéenne aurait dû transférer les suspects au quartier général à Accra afin que l’on puisse s’assurer que ces soldats togolais n’étaient pas venus au Ghana faire autres choses de plus que ce qui est actuellement connu.

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« Cette affaire semble un peu plus trouble » a-t-il déclaré et mis en doute la sécurité à la frontière ghanéenne. Si les villageois n’avaient pas été vigilants, a-t-il précisé, les agents de la sécurité frontalière ghanéens n’auraient pas été informés de l’entrée de ces soldats togolais sur le territoire ghanéen.

L’analyste a révélé que de telles arrestations transfrontalières sont fréquentes, avant de conclure que dans l’affaire-ci, au lieu que ce ne soit qu’un simple commandant togolais qui appelle pour négocier la libération des soldats arrêtés, cela devra être plutôt le plus haut responsable de la sécurité nationale au Togo qui devrait appeler pour leur libération; et en ce sens, il y a eu encore un bris de protocole.

Source : www.togoweb.net