Abattoir : Un regroupement de ‘zémidjans’ se donne les moyens de s’acheter des motos

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Des motos toutes neuves immatriculées pour chaque membre, c’est l’objectif que s’est assigné des conducteurs de taxis-motos réunis au sein d’un groupement dénommé « la main de Dieu » à Abattoir (au sein du grand marché de Lomé).

Ils sont 700 dans ce groupement. Leur objectif, faire disparaître le système « work and pays, à travers lequel les propriétaires (ceux qui achètent les motos) s’enrichissent dans le dos des conducteurs des taxi-motos. Puisque ce système consiste à « confier » une moto à un conducteur de taxi-moto qui l’exploite sur une période donnée, en remboursant au propriétaire le prix de la moto, avec des intérêts jugés trop élevés.

Ceci génère des profits au propriétaire. Mais le contrat n’arrange pas les conducteurs. Souvent, le temps de rembourser complètement le propriétaire, la moto se retrouve dans un état qui ne permet pas au conducteur (nouveau propriétaire) d’en jouir.

Le groupement a un règlement intérieur. Chaque membre cotise 1 200 Fcfa par jour et jusqu’à la fin de l’année chacun a une moto à lui. Au moins 438 000 Fcfa par personne l’année. Ainsi le zedman ne paie juste que le prix de la moto. Mais le groupement n’attend pas que tout le monde cotise avant d’acheter des motos. 57 motos ont été achetées.

« Cette initiative a permis de réhabiliter l’image que plusieurs ont des conducteurs de taxi-moto. Loin d’être des délinquants, ils sont dignes de confiance. Ils sont ici des « zémidjans » qui ont des motos en mauvais état mais qui n’ont pas les moyens de se procurer de nouvelles, des étudiants qui ont fini sans un travail et ont décidé de s’affilier à notre groupement », a expliqué le préisdent de ce regroupement au micro de nos confrères de la TV2.

Ce groupement est régi par un règlement intérieur. « Toute personne doit présenter une caution. Elle prouve que c’est une personne responsable qui prend l’engagement d’intervenir si un problème survient », a expliqué le secrétaire général.

Il y a également des garde-fous pour ramener les brebis galeuses à la bergerie. Ils sollicitent les services d’un huissier chargé de confisquer l’engin « que nous revendons pour rentrer dans nos fonds au cas où les versements ne sont pas réguliers ». Ainsi le contrevenant pourra reprendre ce qui lui appartient de cette somme. « Mais grâce à Dieu, nous ne sommes pas victimes de ces dérives, chacun se discipline », rassure le président.

D’ailleurs, c’est un groupement où personne ne peut se cacher. En cas d’incidents majeurs (accidents ou maladies ou infractions), des dispositions sont prises.

Les membres du bureau qui sont à leur siège chaque soir pour collecter les fonds n’ont pas un salaire. Ils se contentent des restes après l’achat de chaque moto à la fin de l’année. Ce groupement solide est d’une grande aide à ce corps de métier qui joue sa partition dans la société togolaise.

M E

Lomechrono.com