Le président du Mouvement des républicains centristes (MRC), Abass Kaboua se prononce sur la crise que traverse Togo et questionne la stratégie de l’opposition qui, à selon lui, tergiverse dans les revendications. Il estime que l’opposition ferait mieux de se concentrer sur la réclamation des réformes que d’amener le peuple à l’abattoir en demandant la démission de Faure Gnassingbé.
Intervenant lundi sur Radio Zéphyr, Abass Kaboua n’a fait aucun cadeau à ses pairs leaders de l’opposition notamment ceux des 14 partis composants la coalition qui tient tête actuellement au pouvoir de Faure Gnassingbé.
Pour le natif de Soumdina, le combat pour les réformes constitutionnelles et institutionnelles appartient au MRC. Mais M. Kaboua dit ne pas apprécier la façon dont la lutte est conduite par le chef de file de l’opposition.
« Qu’il vous souvienne qu’en 2015 nous avons constitué un front avec Tikpi Atchadam pour nous opposer à la participation de l’opposition à l’élection présidentielle de 2015. A l’époque, nous étions déjà dans la configuration de 1992 mais des gens avaient demandé de nous lyncher », a-t-il rappelé.
Abass Kaboua affirme que sur cette base, son parti ne comprend pas que l’opposition togolaise soit en train de réclamer les réformes et qu’elle change subitement de revendications pour s’aligner derrière Tikpi Atchadam.
« Nous nous ne sommes pas dans la logique où on réclame les réformes et qu’un jeune frère kotokoli (Tikpi Atchadam, ndlr) sorte pour dire retour à la Constitution et que toute le monde crie sur tous les toits que c’est ce qu’il faut… », déclare l’homme politique qui accuse le Chef de file de l’opposition d’être allé trop vite en besogne en disant qu’il veut négocier le départ du président de la République.
« Nous n’allons jamais nous inscrire dans cette pagaille… Il ne faut pas induire en erreur le peuple auquel nous nous adressons », dit-il.
Pour Abass Kaboua, l’opposition togolaise commet actuellement une grave erreur en s’attaquant à la Communauté internationale.
« Le plus grand des pouvoirs, le suprême des suprêmes, c’est la Communauté internationale. Quand vous n’avez pas son onction, il vous sera difficile d’accéder au pouvoir », indique M. Kaboua qui pense que la Communauté internationale n’a pas encore pris position dans la crise togolaise.
Le Président du MRC rappelle à l’opposition que la Communauté internationale réagit conformément à la légalité parce qu’il n’y a pas de mandat de trois ans au Togo pour exiger le départ du Chef de l’Etat.
« Avant de lutter contre le vent, il faut s’assurer qu’il souffle », a conseillé Abass Kaboua.
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