À Sokodé, L’État d’urgence passe mal et le pire est à craindre.

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L’état d’urgence passe très mal à Sokodé (ville située au centre du pays à 340 km de Lomé la capitale). Depuis que l’application de l’Etat d’urgence s’est installée dans cette ville, tout est visiblement permis pour les forces de l’ordre. Elles appliquent cet état d’urgence à leur guise. Une situation qui fait révolter les femmes du Grand marché de Sokodé. Ce weekend, elles étaient  nombreuses à se déferler  dans les rues de la ville pour se faire entendre et réclamer l’assouplissement des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus.

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Les parlementaires togolais ont donné à nouveau le quitus au gouvernement en lui accordant un semestre d’état d’urgence afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Mais cette disposition risque de créer une situation de crise surtout à Sokodé, nouveau foyer de propagation de la pandémie Covid 19.

En effet l’application des mesures de cet état d’urgence dans cette ville révolutionnaire du Togo est faite semble-t-il  avec du zèle à outrance.  La  ville de Tikpi Atchadam, leader du PNP subit de plein fouet, les mesures de restriction mises en œuvre dans le cadre de la lutte contre la pandémie et les populations dénoncent la situation.  Dans cet élan, les femmes du Grand marché de Sokodé, ont manifesté le samedi 19 Septembre dernier.

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La situation est vraiment alarmante pour ces femmes : « nous ne manifestons pas pour dénoncer le port du cache nez, mais plutôt le zèle des forces de l’ordre. Nous n’arrivons plus à vendre, parce qu’il suffit juste que quelqu’un enlève son cache nez pour manger que vous voyez déjà les forces de l’ordre se présenter pour non-respect des mesures éditées. Même un enfant de sept (7) ans, sans cache nez on le prend et c’est les parents qui doivent venir payer 3000 FCFA comme amende », s’indigne une commerçante avant de continuer : « Nous ne supportons plus la présence des forces de l’ordre au marché. Avant nous avons l’habitude de vendre au-delà de 18 h, mais avec le couvre-feu nous n’arrivons plus à vendre dans la nuit mais le peu de clients qui nous viennent dans la journée ont également peur de se faire amender pour des choses banales».

Déjà pour les observateurs, cette situation de Sokodé doit interpeller les autorités qui doivent repenser la stratégie à utiliser afin de faire passer cette situation dans cette ville. « Sokodé est aussi une ville du Togo, mais pas comme les autres villes. Sokodé a déjà subi des représailles, et les plaies sont encore ouvertes. Les autorités du pays, les forces de anti pandémie surtout doivent comprendre cela et agir en fonction », nous a confié un acteur des droits de l’homme.

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S’il faut le souligner, depuis 2017, la ville de Sokodé n’est plus aussi calme. Sur la durée, les populations ont été victimes de plusieurs actes atroces entre autres les bastonnades, les tueries lors des manifestations et l’Etat de siège pour couronner le tout.  Ceci a donc changé l’attitude de ces populations qui subissent terreur et pression chaque jour et si à cela viendra s’ajouter l’état d’urgence, le cocktail est visiblement assez dense pour exploser.

La preuve, ce sont là les femmes du grand marché qui ont lancé l’alerte. La solidarité étant la chose la mieux partagée chez les tems (ethnie populaire dans le centre du Togo) la situation risque de prendre une autre tournure si les autorités ne changent rapidement pas de technique d’approche. Les tems sont déjà sur la défensive, le vivre ensemble est déjà miné, attention à ne pas provoquer le pire.

Richard AZIAGUE

www.independantexpress.net


Source : Togoweb.net