A quoi sert Guy Lorenzo ?

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Au Togo, l’incompétence et la médiocrité sont portées au pinacle d’une gouvernance fondée sur le népotisme, la camaraderie et les performances mondaines. Ce qui met des hauts responsables d’Etat dans une posture de bons à rien impunis qui excellent au détriment de la chose publique. Guy Lorenzo illustre assez bien ce tableau. Ministre de la communication, de la culture, et de la formation civique, l’homme a laissé pourrir tout autour de lui. Les seuls records qu’il détient se résument à la corruption et aux scandales. Jusqu’à quand le Togo aura des hommes qu’il faut à la place qu’il faut ?

C’est à la faveur des lamentations et jérémiades accumulées chez sa belle-mère, Victoire Dogbé que Faure Gnassingbé a accepté de faire revenir au gouvernement ce monsieur qui a brillé au ministère du commerce, selon des témoins par des scandales tous azimuts.

Garé dans une marginalisation, Guy Lorenzo a réussi à se faire bombarder à la tête du ministère de la communication. Un portefeuille sensible qui a été renforcé par la culture, les sports et la formation civique. La directrice de cabinet, qui, elle-même occupe un poste tout aussi kilométrique sait assez bien formuler les ministères pour tailler la part de lion à son gendre.

Dans l’émotion d’une nouvelle bombance en perspective, Guy Lorenzo se proclame d’ores et déjà comme le héros de la lutte contre la corruption.

Alors qu’il était obligé de déballer l’intégralité du rapport de la CAN 2013, quand notre journal avait mené l’enquête pour le mettre sur la place publique, le nouveau gendarme du gouvernement mettait en garde les auteurs de malversations : « Ils ne seront pas impunis, ils vont être poursuivis et répondre devant les tribunaux… »

Les journalistes présents à cette conférence de presse ont été agréablement surpris par l’audace d’un ministre du gouvernement dans la promesse de poursuivre des voleurs. Intérieurement, tout le monde savait aussi que l’homme qui parlait n’était pas moins maraudeur que ceux qu’il annonçait de poursuivre.

Guy Lorenzo, la tartufferie brillante, ajoutait à son audace que le rapport de la CAN 2017 sera disponible dès le mois de juillet suivant. On se demandait si on était au Togo et face à un ministre qui a fait les preuves de symbole de malversations au ministère du Commerce.

Du coup, le ministre dans sa prise de fonction s’est trouvé le malin plaisir de se mettre en complicité avec la maffia du football togolais pour réussir à faire volatiliser la bagatelle somme de 600 millions de francs CFA.

C’était extraordinaire et le contexte du détournement impliquait le ministre en raison des marchés et des autorisations de paiements avalisés dans des conditions peu orthodoxes.

Après le déficit enregistré dans le budget de la CAN et la défaite catastrophique de l’équipe nationale, la honte et la conscience patriotique devraient obliger le ministre à s’arrêter, lui et ses complices et à se jeter en prison.

Ce ne fut pas le cas. L’histoire de la disparition des 600 millions est restée dans les murmures du ministre et des membres de son gang.

Passons le volet sport qui cache bien d’autres scandales qui noient le ministre locataire de la préfecture d’Agou.

Le week-end dernier, c’est le stade omnisport de Lomé qui a mis à nu l’incapacité du ministre à tenir les moindres promesses qu’il tenait, on ne sait sous l’effet que quel stupéfiant.

Comme Jésus, dans l’histoire du temple, il a promis de reconstruire le stade omnisport de Lomé en quelques mois. Lors du match Togo-Gambie, les joueurs se livraient à un jeu de batraciens sur la pelouse. Un film ahurissant, humiliant qui n’a pas honoré le Togo.

Plus loin dans ses stériles imaginations, Guy Lorenzo à promis doter le Togo d’une dizaine de stades. Trois ans à la tête de ce ministère, un seul stade n’a encore été construit. Cela ne dérange pas au Togo. Les promesses politiques tenues se classent dans la rubrique des anomalies.

Le temple du Maracana, ce sport qui se développe de plus en plus est promis pour être construit. Aucune fondation de ce projet n’a jamais démarré.

Rubrique formation civique, semble-t-il qu’il y a un fond alloué à ce secteur. La plus grande trouvaille du ministre est de lancer une opération mensuelle de propreté du Togo. Une opération folklore qui a duré dans son temps et boycottée par la population en raison de l’inconstance et de l’inconséquence de son porteur.

Le Togo souffre véritablement de l’éducation et de la formation civique et il n’existe à ce jour aucun dispositif pour combler ce vide qui affecte le pays.

Volet culture, les artistes se plaignent de l’indifférence du ministère à soutenir leurs productions. « Ou bien on manque de moyens, ou bien on manque d’initiative ou bien on ne veut pas.. » nous a confié un manager artistique ivoirien qui s’étonne que malgré les talents dont regorge la culture Togolaise, les autorités n’en soient pas capables à les mettre en valeur.

Guy Lorenzo était loin du Togo. En France dit-on, dans des soirées étapes avant de se voir découvert par Faure Gnassingbé qui l’a placé à ses côtés comme ministre, conseiller économique puis ministre.

Son CV officiel le présente comme précédemment courtier de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur en France, un poste que nous avons du mal à retrouver dans les recherches. Il est aussi Diplômé de HEC notamment en finances pour dirigeants/Management, et formateur en plongée subaquatique, BEES-Plongée et moniteur fédéral 2ème Degré. Un pour cent des togolais connais ce boulot.

A la Présidence de la République togolaise, l’un de ses exploits est de se faire voler un ordinateur de travail dans des conditions insolites dans un hôtel en Chine. Il semble que l’ordinateur de marque du ministre contenait plusieurs dossiers de la république, logiquement en sa qualité de conseiller du Président.

Une maladresse professionnelle punie par l’exécutif qui lui a refusé le dernier voyage en Chine pour lequel, facilement les portes ont été ouvertes largement au dernier des amis et proches de Faure Gnassingbé, le Chef de l’Etat.

Dans le gouvernement togolais, il existe plusieurs autres cas comparables à Guy Lorenzo. Ministre pour ministre, inaugurer les ateliers, faire le dos dans les fêtes traditionnelles, grimacer aux côtés du Chef de l’Etat ou narguer le peuple dans des scandales.

Ce portrait de Guy Lorenzo est assez éloquent pour démontrer à suffisance à quoi il sert dans le gouvernement. Naturellement à rien.

Et comme l’homme n’est ni entièrement bon ni entièrement mauvais, le ministre togolais de la communication et des sports sait bien faire deux choses : Lire le communiqué du conseil des ministres avec beaucoup d’application, c’est-à-dire consacrer le clair du temps sur le travail que les autres ont fait, et surtout être le premier à offrir une bise à la Miss Togo, quelques secondes seulement après son élection. « Il se plaît vraiment dans ce rôle… », ricane une jeune demoiselle dans son entourage.

Alfredo Philoména/indepenndantexpress.net

Source : www.icilome.com