Au Togo, les travailleuses du sexe auraient des revenus mensuels plus importants que la majeure partie des fonctionnaires du pays. C’est ce que révèle une enquête de nos confrères de l’agence de presse privée Afreepress.
Cette enquête publiée en septembre 2016 révèle que dans un pays où le salaire minimum est fixé à 35 000 f cfa, les travailleuses du sexe finissent le mois parfois avec des revenus allant entre 500 milles et 700 milles FCFA. TogoWeb vous propose un extrait de l’article…
Les prostituées arrivent à faire un chiffre d’affaires pas possible. Ici, la concurrence entre filles est rude, mais quelques-unes arrivent à tirer leurs épingles du jeu en faisant de ce métier, un business « juteux » et pas possible.
« Des fois par nuit, avant de partir faire la nuit avec quelqu’un, j’arrive à gagner après des séances de jambe en l’air avec deux ou trois clients, 50.000 francs, voir 70.000 francs mais aussi des fois, on a rien. Notre rêve, c’est d’amasser beaucoup de sous, créer son propre boulot et fonder une famille et nous espérons que Dieu nous pardonnera un jour », souhaite Sandra.
Selon elles, la masse salariale par mois varie entre 500 et 700.000 FCFA.
« J’ai besoin d’argent donc je suis obligé de rentrer avec un intrus avant d’avoir ce que je veux. C’est obligatoire. Tout est en contre partie, tu donnes quelque choses, tu as aussi quelques choses après », indique une des prostituées.
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La place des gérants d’auberge et des taximen dans ce métier
Un business informel dans lequel les taximen et les gérants d’auberge occupent un rôle très important et de premier choix. Certains sont ces chauffeurs attitrés des filles, d’autres arrondissent leurs nuits en amenant les clients vers les hôtels de passage ciblés par les professionnels de sexe.
« Moi personnellement j’ai mon taximan qui me prend de jour comme de nuit. Même à des heures impossibles, il vient pour me chercher là où je suis. Je le paye par mois, même des fois si la nuit est bonne je lui fais une enveloppe le matin », a martelé Georgette.
Yves, le conducteur préféré de cette prostituée n’a pas nié le contrat qui les lie.
« Georgette est ma cliente depuis quelques mois. Tout est parti d’un jour où je roulais en ville à la quête des clients et elle a voulu que je la dépose dans un hôtel de la place. Chemin faisant, je lui ai proposé mon service afin de la ramener après. Fini, elle m’a rappelé pour le retour. Ce qui a été fait, c’est depuis ce jour que ce lien est noué », a-t-il expliqué.
Pour lui, c’est un second travail à part celui de jour et qui permettra à sa famille de mieux vivre.
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« Je travaille même dans la journée. Avec Georgette, c’est tout le temps, elle peut m’appeler à n’importe quelle heure et je suis toujours présent une fois qu’elle a besoin de moi. Chaque mois, elle me fait une enveloppe de 20.000 FCFA, même plus. C’est ce qui fait même d’elle et moi, frère et sœur », a-t-il reconnu.
La relation entre prostituée et chauffeur n’est pas la seule qui existe. Entre prostituées et certains gérants d’auberge ou d’hôtel, il existe aussi une sorte d’entente, un partenariat gagnant-gagnant paraphé entre ces deux camps permet aussi aux gérants de tirer leurs épingles du jeu. C’est ce que confirme Eklou, gérant d’une auberge à Lomé.
« Elles viennent ici en nombre. Moi et les prostituées, c’est une question de famille. Souvent, je leur fais des remises sur le prix des chambres de passage. Ceux sont des habituées de mon auberge. Sur 2 clients tu as une remise », explique-t-il.
Source : Togoweb.net