A découvrir : Déo-Gratias KPODO, candidat au poste de délégué HCTE

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Déo-Gratias Koami KPODO, candidat aux élections du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur, veut impulser à son pays d’origine une nouvelle dynamique. Résidant en Norvège, il connait l’importance de sa contribution au développement économique et social du Togo. Animé par une véritable ambition de développement, il œuvrera, une fois élu, pour plus de solidarité et une diaspora plus organisée. Nous l’avons rencontré et il nous en dit plus sur son parcours et ses motivations.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours, vos activités et vos responsabilités à l’heure actuelle ?
Je suis né au Togo d’un père militaire et d’une mère couturière de formation, ménagère de profession et commerçante à l’occasion. C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai compris très tôt qu’il fallait se battre pour réaliser ses rêves. Je suis passé par des petits boulots, du revendeur de fruits, aux tubercules en passant par la friperie et la maroquinerie tout en accomplissant un parcours scolaire sans faute. J’ai découvert ma passion pour la radio en 2007, par le biais d’une association baptisée “Lys pour jeunes”. C’est le début de mon parcours professionnel. La télévision est entrée dans ma vie en 2009. C’est en 2014 que j’ai décidé de quitter le Togo pour le Sénégal. J’y ai découvert une nouvelle culture et relevé de nouveaux défis. Depuis 2015, je suis l’un des maillons de la chaîne panafricaine d’informations AFRICA24. J’occupe depuis mai 2018, le poste de Rédacteur en Chef.

Sur le plan personnel, quelle est la cause qui vous tient le plus à cœur ?

Depuis longtemps, je suis convaincu que la santé et l’éducation sont les bases d’un progrès durable d’une communauté, d’une nation ou d’un continent. J’ai eu la chance d’avoir une mère qui a tout sacrifié pour m’offrir une éducation de qualité. Alors, je pense qu’il est important d’offrir aujourd’hui aux nos enfants, à nos frères et à nos sœurs, l’opportunité d’être formés dans des cadres adéquats, avec des méthodes nouvelles. Je dirai que l’éducation et la santé sont, et resteront, mes principales priorités, et, si j’accède au poste de Délégué, je ferai en sorte que des actions soient menées en ce sens.

En tant que membre de la diaspora, que pensez-vous apporter à votre pays d’origine ?

J’aime un message adressé en juillet 2019 par le Président ghanéen Nana Akufo-Addo : « Il faut impliquer la diaspora dans le développement du continent, seuls les Africains peuvent y arriver, il n’y a pas de père Noël qui va le faire à notre place. »
Ceci résume l’engagement qui devrait être le nôtre à l’extérieur des frontières de nos pays. Ce que je propose, c’est une autre perspective de développement au profit de nos familles et de nos proches. Nous avons la chance de découvrir, en pays scandinaves, un modèle où l’État occupe une place très spécifique pour ce qui est de garantir l’accès à différents programmes sociaux. Ici, par exemple, l’université est gratuite.

En Finlande ou en Norvège, l’État met tout en place pour que les jeunes se concentrent sur leurs études sans penser à réunir l’argent nécessaire à la formation. J’estime donc qu’il est possible d’avoir un système scolaire et universitaire financé par la diaspora avec le soutien de l’État. Il suffirait de transférer de l’argent d’un poste budgétaire à un autre ou d’augmenter les prélèvements sur les fonds transférés par la diaspora. La question est de savoir si cela serait juste, équitable, efficace ou possible. C’est une approche à considérer.

Pourquoi considérez-vous que l’organisation du vivre ensemble scandinave peut-être un modèle pour le Togo ?
Je pense que le succès du modèle scandinave s’explique surtout par des raisons culturelles. L’exporter dans une culture différente, comme celle du Togo, ne donnera pas les mêmes résultats. Mais ce n’est pas impossible. Il faudra essayer de l’adapter à nos réalités. Par exemple, les scandinaves obéissent aux règles qu’ils se sont eux même établis. Ce n’est pas toujours le cas chez nous. Appliquer le système scandinave au Togo représenterait donc un véritable défi politique, économique et social pour chacun d’entre nous. Certains aspects de ce système peuvent être une source d’inspiration pour le Togo. Nous pourrions, par exemple, renforcer le soutien du gouvernement et de la diaspora aux étudiants lorsqu’il souhaite lancer un projet au pays. Il peut tout à fait s’agir d’allègement fiscaux. Il y a bien de choses que nous pouvons initier en termes de solidarité. Pourquoi ne pas créer une mutuelle ou un fonds de la diaspora à dispositions des structures sanitaires publiques.

Une fois élu membre du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur, quelle sera votre première priorité?

Le rassemblement. Voyez-vous ! J’estime qu’en dehors de nos familles et de certaines connaissances, nous ne devrions plus nous cacher dans nos pays d’accueil. Et c’est le propre des togolais que nous sommes. On dit souvent “Pour vivre heureux, vivons cachés” et c’est l’adage parfait pour un togolais. Mais comment réfléchir, comment penser à un développement si nous ne nous engageons pas ensemble ? Si nous agissons de manière individuelle ? Alors je compte rassembler tous mes compatriotes en pays nordiques. Nous devons former un bloc solide et durable pour réfléchir au développement de notre pays. Nous devons prendre des initiatives et montrer l’exemple. Chaque pays a ses réalités et nous, nous avons la chance de découvrir cette grande démocratie, cette solidarité et ce vivre-ensemble uniques au monde. Il s’agit de promouvoir une meilleure organisation de la diaspora pour mieux nous impliquer dans le processus de développement du pays et réaliser nos ambitions personnelles.

Il va sans dire que le succès nordique peut être une source d’inspiration. Nous pouvons faire en sorte que nos familles bénéficient de programmes sociaux de base, comme l’accès gratuit à des formations et à un enseignement scolaire ou universitaire de qualité.

Quelles sont les qualités qui feront de vous un élu responsable et efficace ?

Je suis convaincu de pouvoir rassembler les membres de ma communauté et d’apporter des idées pour atteindre nos objectifs. Journaliste de profession, j’ai pu, au fil des années, développer un sens de l’écoute et de l’analyse des différentes réalités mais pas seulement. L’action sera mon leitmotiv car j’estime qu’il est temps de contribuer de façon pratique et durable au développement de mon pays.

La contribution des diasporas au développement ne doit pas se mesurer pas seulement en termes de transfert d’argent, nous pouvons davantage aussi contribuer au développement de notre pays.

La maturité s’acquiert au nombre des expériences et pas uniquement par l’âge. Trentenaire, je suis en mesure d’incarner cette jeunesse active qui refuse de s’imposer des barrières d’un passé politique à la base de nombreuses divergences mais qui n’a que d’obstination pour un avenir solidaire et radieux. Je veux incarner un mouvement patriote fort d’une diaspora structurée et qui se veut l’incarnation d’un des piliers essentiels du développement social, économique et culturel du Togo.

Je vous remercie !