7 ans après la « paix des braves », toujours la même rengaine !

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Lorsque l’Union des forces de changement (UFC) signait l’accord avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT), devenu aujourd’hui Union pour la République (UNIR), le 26 mai 2010, Gilchrist Olympio et ses amis annonçaient qu’ils changeront le quotidien des Togolais en 6 mois et que les réformes seront également mises en œuvres dans ce délai. Mais 7 ans après, que de désillusion !

Dans un bilan dont l’UFC seule détient le secret, le parti indique que cet accord a permis la « décrispation » de l’atmosphère politique, la « relance économique » et le « retour du Togo sur la scène internationale ».

Sur le dernier point, c’est-à-dire le retour du pays sur la scène internationale, certains sont tentés de donner raison à Gilchrist Olympio et son parti, puisqu’apparemment ce retour se résume aux nombreux voyages de Faure Gnassingbé qui coûtent les yeux de la tête au contribuable. Des voyages qui n’apportent rien aux Togolais, selon nombre d’observateurs. Que dire des sommets organisés à coûts de centaines de millions dans le pays pendant que le quotidien des Togolais est fait de misère et d’une paupérisation à outrance ?

Bien triste ce que les responsables de l’UFC appellent par un « retour du Togo sur la scène internationale ».

Nombre de Togolais tombent des nues lorsque le parti parle de la « décrispation » de l’atmosphère politique au Togo. « A quoi cela peut-il bien vouloir dire si ce n’est qu’un encensement d’un allié dans les grâces de qui on veut demeurer éternellement ? », s’est demandé un observateur.

Aujourd’hui, il est donné de constater que le paysage politique togolais reste tendu, surtout avec le refus à peine voilé du régime de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales prescrites par l’Accord politique global (APG) signé depuis 2006. L’opposition et le pouvoir se tiraillent toujours sur ce sujet. Actuellement, on évoque un blocage des travaux au niveau de la commission des lois constitutionnelles qui devrait étudier la proposition de loi portant révision constitutionnelle déposée à l’Assemblée nationale par le couple ANC-ADDI.

Mardi, les conducteurs de taxi-moto ont menacé, à travers une manifestation devant le siège de la radio Kanal FM, de prendre d’assaut l’Assemblée nationale si les réformes ne sont pas faites. Demain, le CAP 2015 appelle les populations de Lomé à un grand meeting à Bè-Kondjindji pour les entretenir sur la « situation grave que traverse le pays ».

« Comment peut-on parler de décrispation de l’atmosphère politique devant ces situations ? Les gens ne prennent même plus la peine de cacher leur mauvaise foi. C’est triste pour ce pays », a déclaré un analyste politique.

Aussi, découvre-t-on dans le communiqué de l’UFC que son accord avec le RPT/UNIR a permis la « relance de l’économie ». Exactement le même langage que tient le parti au pouvoir, malgré la dette publique qui crève le plafond, avec son lot de déficit budgétaire et les difficultés que rencontrent les caisses de l’Etat.

Décidément, il y en qui, comme ceux qui dirigent ce pays, refusent de regarder les réalités en face. Le bout du tunnel est, dans ce cas, encore très loin.

I.K

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