Aujourd’hui la coalition est à sa 20e manifestation. Plus d’un million de Togolais dans les rues, selon les responsables des 14 partis de l’opposition. Interrogés, les manifestants dressent un bilan mi-parcourt de la lutte. Ils apprécient fort le refus des leaders de prendre part aux fameuses consultations initiées par le gouvernement. A quelques jours du nouvel an, ils émettent déjà leur vœu politique. Lisez plutôt!
« Ce n’est pas par plaisir que nous marchons chaque semaine. Ce pays est riche en ressources minières, mais quelques personnes seulement en profitent. Depuis la rentrée scolaire, nos enfants ne reçoivent plus les cours proprement dits. C’est à cause de nos dirigeants que les enseignants sont en grève chaque semaine. Nous sommes déjà âgés, mais nous devons préparer l’avenir de nos enfants. Et c’est pour cela que nous sommes encore aujourd’hui dans les rues pour marcher et exprimer notre ras-le-bol au régime. Franchement, je ne peux pas dresser un bilan actuellement. Mais je peux dire qu’il est négatif du moment où Faure est toujours au pouvoir », indique un retraité, habitué aux manifestations de l’opposition.
« J’ai vraiment apprécié ce geste de nos leaders, Ils ont bien fait de décliner l’invitation du gouvernement pour les consultations. Sérieux, comment le gouvernement qui est protagoniste de la crise peut se permettre de vouloir consulter son adversaire avant le début du dialogue ? Ils veulent les consulter pourquoi ? », demande un autre manifestant.
« Moi, mon plus grand souhait, c’est que Faure quitte le pouvoir avant la fin de cette année. S’il le faut, nous allons même marcher le 25 décembre pour prouver aux gens que ça ne va pas dans notre pays. Que le dialogue en vue apporte un espoir d’alternance politique au Togo », souhaite Kouviako Kloma, un militant de l’ANC, parti membre de la Coalition.
« Effectivement, aujourd’hui, c’est la 20e manifestation de la Coalition. Bilan ? Non, puisqu’on n’est pas encore satisfait de nos revendications. Nous avons demandé à ce que le fichier électoral soit révisé. Nous avons demandé également la libération de tous les détenus politiques, etc. Nous n’avons pas encore eu satisfaction de toutes nos revendications, donc l’heure n’est pas encore au bilan », renchérit Félix qui, à l’en croire, n’a manqué aucune manifestation depuis le 19 août dernier.
« Il faut que le gouvernement arrête cette comédie. Nous ne sommes plus des enfants. Il a toujours signé des accords qu’il n’a jamais respectés. Pourquoi il nous invite à une consultation. Ce n’est pas à lui d’inviter les leaders politiques. C’est une manière de diviser la Coalition. Ce n’est pas au gouvernement d’inviter les gens à une table de négociation. Nous avons déjà des médiateurs à qui on tente de faire confiance. Il y a le président du Guinée et le président du Ghana. Ils sont déjà suffisants pour conduire la médiation. Que le gouvernement arrête de jouer à cette comédie. S’ils ont des crises, qu’ils les règlent entre eux. Aujourd’hui, il faut comprendre que c’est le peuple qui s’approprie cette lutte. Elle n’est plus celle des leaders politiques. C’est le peuple qui demande cette fois-ci au chef de l’État de démissionner », souligne Koko.
« Le vœu politique que j’ai à adresser au chef de l’État c’est qu’il écoute le peuple. C’est le peuple qui est souverain. Le peuple lui demande de démissionner, alors qu’il démissionne », soutient Gabriel Komi Agbovon, militant des FDR, également parti membre de la Coalition des 14.
« Si je dois faire un bilan aujourd’hui à la 20e manifestation de la Coalition, il doit être plus ou moins positif. Il faut reconnaître que les marches ont donné quelque chose. Si seulement le peuple n’a pas résisté face aux velléités du régime, aujourd’hui on ne parlera pas de dialogue. C’est grâce aux manifestations que le gouvernement parle aujourd’hui de mesure d’apaisement devant aboutir au dialogue. Les marches ont produit des résultats, mais le grand résultat, c’est départ pure et simple de Faure Gnassingbé. Nous voulons le changement, c’est tout », insiste Jeanne.
« Nos leaders ont bien fait de boycotter la consultation du gouvernement. Le gouvernement ne peut pas se substituer au médiateur. Il est également protagoniste de la crise. Qu’il laisse ce boulot aux vrais médiateurs de la crise. Bientôt le nouvel an. Et je souhaite sincèrement que le chef de l’Etat quitte le pouvoir», nous a confié Akpénè, une militante de la CDPA rencontrée ce samedi matin à Bè-Gakpoto.
Source : www.icilome.com