19 Février 2018
Acculé par les manifestations des populations à l´appel de l´opposition sur toute l´étendue du territoire pour des réformes politiques ou à défaut son départ du pouvoir, Faure Gnassinbgé fit appel à ses pairs de la CEDEAO pour arbritrer des pourparlers entre lui et son opposition. Commencé le 19 Février 2018 à l´hôtel du 2 Février sous la facilitation du président du Ghana Nana Akuffo, le dialogue, renforcé plus tard par le deuxième facilitateur Alfa Condé de Guinée, dut gouter à la mauvaise foi du pouvoir de Lomé et fit du surplace. Les mesures d´apaisement ou mesures préalables décidées et acceptées par les deux parties au tout début des assises sont encore d´actualité puisque les prisonniers, après quelques libérations à compte-gouttes, non seulement sont toujours détenus, mais de nouveaux sont venus et continuent de venir gonfler l´effectif des incarcérés politiques en prison. Les villes assiégées le sont toujours et la militarisation à outrance du pays continue.
31 Juillet 2018
Après la déception des togolais sur le déroulement et surtout le surplace du dialogue, tous les regards étaient désormais fixés sur le sommet des chefs d´état de la CEDEAO du 31 Juillet 2018. Le sommet eut effectivement lieu. Une feuille de route contenant des recommandations devant être réalisées et aboutir à des élections consensuelles fut proposée par les chefs d´état de l´organisation sous-régionale. Les uns au sein de l´opposition s´étaient mis à critiquer une feuille de route trop diplomatique, en faveur du régime Gnassinbgé, les autres estimèrent par contre que ces recommandations constituèrent une base de travail acceptable pourvu que les points concernant les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient appliqués à la lettre. Le pouvoir, lui, s´était pressé d´interpréter certains passages de la feuille de route en sa faveur.
La mauvaise foi d´un régime qui n´a jamais voulu des réformes, ajoutée à cette faute historique de la CEDEAO d´avoir fixé la date des élections législatives au 20 Décembre 2018, alors que beaucoup de problèmes restaient encore à être réglés, finirent par noyer un dialogue que seul l´opposition avait pris au sérieux. En fait les fameux facilitateurs n´ont rien facilité, ou si, ils ont réussi à faciliter à Faure Gnassingbé le retour à la dictature pure et dure d´il y a quelques décennies, en faisant pratiquement nommer ses députés et quelques figurants d´une pseudo-opposition à l´assemblée nationale faute d´adversaires et de votants le 20 Décembre dernier. La crise politique au Togo reste entière.
08, 09, 10 Décembre 2018
Comme pour mieux illustrer l´impunité dont lui et ses semblables jouissent depuis des décennies, le Général Félix Kadanga, Chef d´état-major général himself donne l´exemple macabre samedi 08 Décembre 2018. À bord de son 4×4 de commandement il sort son fusil à lunettes et tire à la manière des bandits du far-west et abat un enfant de 11 ans et rentre tranquillement à l´état-major. C´était à Agoe-Zongo.
Depuis ce jour nous savons que si des militaires, les 08, 09 et 10 Décembre 2018 ont incendié des boutiques à Bakodè, bastonné des personnes âgées, fusillé un jeune électricien à Kpalo-Kpalo, battu à mort un cultivateur à Kpangalam et un jeune père de famille à Kouloundè, jeté d´autres dans le feu, et commis d´autres exactions sur les populations à Sokodè et dans ses environs, c´est que notre Général avait donné son feu vert.
Voilà en résumé l´année 2018 au Togo, 12 mois marqués, comme depuis des décennies, d´espoir et de résistance des togolais contre la dictature et ses forces de répression. De nombreux martyrs sont venus s´ajouter à d´autres, plus d´une soixantaine de prisonniers politiques croupissent encore injustement en prison dans des conditions inhumaines, pendant que les vrais criminels, les tortionnaires, les tueurs d´enfants et les milliardaires de la honte sont en liberté. C´est pourquoi après surtout cette mascarade d´élections du 20 Décembre 2018 la lutte ne fait que commencer contre un Faure Gnassingbé et son armée parallèle qui désormais s´avèrent être les deux grands syndromes qui menacent le Togo qu´il faut anéantir.
Bonne et Heureue Année 2019 à toutes les togolaises et à tous les togolais!!!!
Samari Tchadjobo
Source : www.icilome.com