1er mai: le SYNACIT-TOGO aux travailleurs togolais

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Le monde entier commémore aujourd’hui 1er mai 2018, la fête des Travailleurs. Journée spéciale au cours de laquelle, les travailleurs de tous les secteurs professionnels observent un arrêt systématique. Histoire pour eux de réfléchir sur leurs conditions de travail et entrevoir, par la même occasion, les perspectives d’amélioration. Au Togo, l’on ne dérobe pas à cette tradition. Mais force est de constater que cette célébration prenne une allure inquiétante.

De nos jours, dans bon nombre de secteurs professionnels, la journée de 1er mai se résume à une simple réjouissance. La preuve. Déjà tôt ce matin, malgré la crise économique qui émacie les bourses, ça sent la fête dans tous les coins de la capitale togolaise. Des sérigraphes qui n’ont pas pu exécuter toutes les commandes avant ce jour-j sont au four et au moulin pour satisfaire leurs clients impatients.

C’est devenu une course contre la montre. Puisque bientôt vers midi, ça sera la fête en bordure de la plage de Lomé. Les bouteilles de vin et autres boissons de tout genre vont couler à flots. Donc, il faut faire vite pour pouvoir trouver une bonne place sous les cocotiers et déguster, en liesse, les repas copieux préparés pour l’occasion.

Au final, le vrai sens de cette journée qui consiste, pour les travailleurs syndicalistes, à commémorer et à manifester dans les rues pour exiger de l’employeur de bonnes conditions de vie et de travail, tombe dans l’ignorance.

Intervenant lundi sur Nana Fm, Enyonam Yao Koussodji, l’un des responsables du le Syndicat Autonome des Contrôleurs et Inspecteurs du Travail du Togo (SYNACIT-TOGO) a attiré l’attention des travailleurs togolais sur cette tendance festive de la journée de 1er mai. Pour le Secrétaire général de SYNACIT-Togo, les agents salariés togolais doivent plutôt prioriser leurs revendications aux festivités.

« Le constat est que la fête du 1er mai prend aujourd’hui une tendance inquiétante pour les acteurs du monde de travail que nous sommes. Parce que la conception originelle de cette fête, c’est d’être une journée de commémoration pour se souvenir des gens qui ont lutté pour qu’aujourd’hui nous ayons le minima en matière du droit de travail. Et en même temps, il faut se projeter dans l’avenir. Mais malheureusement, le schéma qui est présent lors de cette fête, c’est des moments d’hilarité festive. Et les gens boivent, se saoulent. Mais ce n’est que la joie d’une journée. Et le lendemain, on fait face aux mêmes problèmes. En témoigne d’ailleurs la situation sociopolitique que nous traversons aujourd’hui. On ne peut pas vivre ces situations-là et se mettre encore à danser, voire manger avec l’employeur », a indiqué l’Inspecteur de travail.

Et de poursuivre en s’adressant aux agents salariés : « Au lieu de fêter avec l’employeur, il faut plutôt manifester ce 1er mai pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail. Il suffit de regarder sur les médias internationaux. Vous allez voir des gens manifester pour dénoncer leur condition de travail. Et pourtant, ces gens qui sont dans des pays développés ont quand même un minimum vital ».

Cet acteur du monde de travail invite les employeurs et surtout les travailleurs togolais à prendre conscience de la situation. « Parce que, ajoute-t-il, quand on réfléchit pour l’amélioration du monde du travail, il faut également penser à la prospérité de l’entreprise. Quand l’entreprise prospère, cela rejaillit sur les conditions de vie et de travail ».

Source : www.icilome.com