19 août 2019…2 ans après Enfin une opposition multicartes

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19 août 2019...2 ans après Enfin une opposition multicartes

Le lundi 19 août dernier, la mobilisation populaire du 19 août 2017 bouclait ses deux ans. Deux ans donc que le pouvoir de Lomé a frémi, du fait de l’onde de choc créée par la dynamique contestataire suscitée à travers tout le pays par le Parti National Panafricain (Pnp). Deux ans après, cette contestation inédite, n’est pas sans trace.

Le retour à la Constitution de 1992, dans sa forme initiale et le droit de vote à la diaspora. Tels sont les points saillants de la marche pacifique projetée sur le samedi 19 août 2017 à travers plusieurs villes du pays. Entre le mépris et indifférence du pouvoir et la détermination de la population à la base meurtrie par la précarité et la condescendance du régime et ses apparatchiks, Me Tikpi Salifou Atchadam et son parti ont vu le juste milieu. Une déferlante rouge a envahi tout le pays, à la surprise générale du pouvoir de Lomé, visiblement pris au dépourvu.

La déferlante rouge à l’assaut du Togo

Comme un seul homme, tous ceux qui, exacerbés par la monotonie, le favoritisme et l’impunité érigés en mode de gouvernance en lieu et place d’une bonne gestion politique, économique et sociale qui promeut la culture de l’excellence ont donc trouvé l’aubaine d’exprimer leur ras-le-bol. Et de la manière la plus retentissante. L’appel du Pnp a drainé du monde dans les rues, aussi bien à Lomé qu’aux confins du pays et dans les localités jusque-là considérées comme les fiefs du régime. Paniqué, le gouvernement y est allé de la méthode forte. Face à la déferlante, forces de l’ordre et de Sécurité sont déployés pour contenir les vagues contestataires. Et ce n’est malheureusement pas sans conséquences. Des morts, des blessés, des déplacés et d’énormes dégâts matériels enregistrés courant août et novembre 2017.

La thérapie de choc

Le pouvoir de Faure n’a donc survécu qu’à la faveur du dialogue politique qui, sous le lead de la Cedeao, a débouché sur une feuille de route paraphée, le 31 juillet 2018 à Lomé, par les différents protagonistes de la crise. Cet accord a permis d’asseoir d’une part, l’accalmie et de l’autre, au pouvoir de Lomé de reprendre un peu de souffle et petit-à-petit du poil de la bête, puis totalement mis en confiance. Pendant ce temps, les législatives de décembre 2018 et les locales de juin et d’août 2019 n’ont pas été avantageux pour l’opposition, qui a été contrainte au boycott du scrutin. Ceci, avec une Constitution retouchée en mai 2019 dernier qui fait asseoir un dispositif royalement taillé devant garantir deux autres mandats à Faure Gnassingbé, après 2020. Y compris un après pouvoir doré.

Une opposition multicartes

Qu’à cela ne tienne, l’événement du 19 août n’aura pas été qu’un vent passager, comme tente dé l’insinuer certains esprits télécommandés ou schizophrène. Au contraire, il a permis de redistribuer les cartes politiques ainsi que l’érection de nouvelles poches de résistance à travers le pays. Hier concentrée au littoral, l’opposition politique radicale et farouche au régime des Gnassingbé s’étend désormais au nord du pays, avec plusieurs villes qui ont changé de visage politique. Kpalime, Anié, Sokode, Tchamba, Bafilo, Mango et Dapaong sont désormais acquises à la cause de l’opposition à l’accent Pnp. Et Dieu sait que les résultats non surprenant affichés aux termes des dernières municipales moins encore des législatives de 2018 n’y ont rien changé.

Ce qui crée une peur bleue qui s’empare du régime et de ses pontes qui trouvent des moyens pour calmer la situation. L’histoire aura donc démontré que c’est sous la pression populaire impulsée par Tikpi Atchadam que plusieurs véhicules ont été distribués aux jeunes chômeurs de Tchamba. Ce qui participera à la réduction du taux de chômage et du sous emploi dans le pays.

C’est donc illusoire de réduire la lutte populaire née du vent du 19 août 2017 à un simple mouvement insurrectionnel qui s’essouffle désormais. Et l’on sait très bien que tous les noms créés pour noircir ce soulèvement et se refaire une bonne image auprès des partenaires en développement, n’est que subterfuge. Sinon pourquoi les réunions du Pnp vouées à l’hégémonie sont toujours réprimées, sinon interdites de faites.

Ainsi va le démocratie au Togo où une lutte sans merci est menée par le pouvoir contre toute voix qui gêne et encombre. Face aux harcèlements déversés sur le Pnp, ces autres amis de l’opposition se taisent.

Source : www.icilome.com