Sage-femme de formation, elle entre dans le monde des affaires dans les années 80 et évolue dès lors dans le secteur maritime. Mme Elisabeth Pali-Tchalla, mère de cinq enfants, devenue très tôt veuve, a vécu une expérience douloureuse avant de se rendre à l’évidence qu’elle peut créer son environnement et se prendre en charge. Rêve qu’elle a concrétisé et dont les retombées sont d’une grande aide pour les veuves et les orphelins et une solution au chômage des jeunes. En ce jour où le monde entier commémore les victoires des femmes, fruits de leur lutte, la Rédaction d’icilome.com a allumé ses projecteurs sur cette femme, dont on peut dire qu’elle a réussi.
Première femme dans les années 80 en Afrique de l’ouest à se lancer dans la vente des produits cosmétiques, après 15 années passées à exercer le métier de sage-femme, elle explique ses débuts, qui n’ont pas du tout été facile.
« Je voudrais rendre un vibrant hommage à toutes les femmes du Togo et du monde qui bravent d’énormes difficultés et luttent pour un monde juste. Cela fait plus de 20 ans que je suis dans le domaine maritime. Que ce soit dans ce domaine ou dans tout autre secteur d’activités, ce n’est pas facile quand on est une femme, de se faire un nom. Mais avec un peu de courage, de détermination, on parvient à relever certains défis en tant que femme », a introduit Mme Elisabeth.
Parlant de ces débuts, elle dit avoir découvert la vente des autos alors qu’elle évoluait dans le cosmétique. Elle raconte : « Comme je vendais les produits cosmétiques, j’étais toujours au port et de fil en aiguille, j’ai découvert ce créneau. Mais je continue toujours dans les cosmétiques parce que c’est le socle de mes activités. Je peux dire l’avoir hérité de mes parents. Ils sont tous deux des commerçants ».
Elle continue : « Lorsque je suis rentré dans ce domaine, j’ai été la première femme à disposer d’un parc pour l’importation des véhicules. Pierre sur pierre, nous avons élargi notre champ, notre palette d’activité à la manutention et nous continuons à participer à la vie économique de notre pays ».
A ce jour, son parc embauche au moins 400 personnes, sans parler de la société de manutention et de la fondation Soif Togo.
Marraine de Wima Togo, elle milite pour l’émergence des femmes dans le domaine maritime
Women in Maritime in Africa (Wima Afrique) est une organisation panafricaine des femmes qui travaillent dans le secteur maritime.
La branche togolaise (Wima Togo) est composée des femmes de l’administration du port autonome de Lomé, des femmes consignataires, des manutentionnaires, des femmes revendeuses des produits de pêche et autres.
Mme Elisabeth Pali-Tchalla est marraine de cette organisation qui promeut la femme du secteur maritime. Pour elle, l’association « doit plus s’implanter avant de se faire découvrir ». « Nous sommes en train de travailler et vous verrez ce qui en ressortira de cette organisation. L’économie bleue est assez importante que l’économie verte. C’est maintenant qu’on découvre cette économie. Il a fallu Mme Zuma pour que les femmes se rendent compte des richesses de la mer », fait-elle savoir.
« Je me suis dit qu’il faut faire quelque chose pour la veuve et l’orphelin »…
Un autre projet qui lui tient à cœur après le secteur maritime, c’est le bien-être des veuves et des orphelins. Elle sillonne les hameaux les plus reculés pour venir en aide aux enfants déshérités dans le domaine scolaire et aux femmes, une couche vulnérable, mais qui lutte pour l’éducation de leurs enfants. Son expérience est le sous bassement de la Fondation Soif Togo qui existe depuis 2003.
« Moi-même je suis veuve. C’est lorsque mon mari est décédé et j’avais encore de petits enfants que j’ai compris ce qu’être veuve. En tant que sage-femme, il m’était difficile de les prendre en charge. Alors je me suis dit comment celles qui sont dans les villages reculés font-elles pour joindre les deux bouts ? Et leurs enfants ? Il faut le vivre pour comprendre. Je me suis dit qu’il faut faire quelque chose », souligne-t-elle.
Et de préciser : « J’ai créé cette fondation grâce au concours de Dieu et des hommes de bonne volonté d’assister la gente féminine. Ces femmes que je rencontre, je connais bien leurs réalités. Elles méritent d’être encouragées ».
« Les femmes dans un monde de travail en mutation, planète 50-50 d’ici 2030 », c’est bien le thème de cette quarantième commémoration de la journée de la femme. L’égalité des genres, le cinquième objectif des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) doit être une réalité en 2030.
L’autonomisation de la gente féminine est une possibilité d’ici à 2030 puisque selon Mme Pali-Tchalla « les femmes ont pris conscience ». Beaucoup de difficultés puisqu’elle est à ce jour la seule femme ayant une entreprise au port et a son mot à dire face aux hommes.
Bonne fête à toutes les femmes du monde !
Magnim
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