Unicité d’action CAP 2015-Groupe des 6 : Les craintes l’emportent sur l’envie de s’unir

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Unicité d’action CAP 2015-Groupe des 6 : Les craintes l’emportent sur l’envie de s’unir

L’unicité d’action de l’opposition togolaise, certains continuent d’y croire, surtout pour la réalisation des réformes constitutionnelles, institutionnelles et même électorales qu’une grande partie de l’opposition souhaite, conformément aux prescriptions de l’Accord politique global (APG) d’août 2006.

Et depuis quelques semaines, les bruits courent que les partis membres du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) et ceux du Groupe des 6 se concertent de temps à autres. L’idée, c’est de voir dans quelle mesure ils peuvent arriver à unir les voix afin de faire bloc devant le pouvoir, en ce qui concerne la question de ces réformes politiques.

Invitée ce jeudi sur une radio de la place, Me Isabelle Manavi Améganvi, 2ème vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), l’un des quatre partis membres de CAP 2015, a confirmé l’information. « Les deux entités ont discuté sur les méthodes ou les conditions de lutte à mener pour la réalisation des réformes », a-t-elle indiqué avant d’ajouter que les partis de l’opposition de ces deux entités politiques n’ont pas la même idéologie ; cependant, « sur la question des réformes, les parties sont d’accord qu’elles doivent être réalisées et nous conjuguons les efforts ».

Elle est même allée plus loin en informant que le chef de file de l’opposition et leader de l’ANC, Jean-Pierre Fabre et Me Yawovi Agboyibo, le président national du Comité d’action pour le renouveau (CAR), un parti qui ne fait ni partie de CAP 2015, ni du Groupe des 6, ont aussi eu à se rencontrer. « Ils ont échangé, parce que ce sont des responsables politiques. Malgré ce que les gens prétendent, le chef de file de l’opposition rencontre ses collègues de l’opposition qui mènent le même combat, peut-être pas de la même manière que lui », a déclaré la Présidente du Groupe parlementaire ANC à l’Assemblée nationale.

Et selon elle, les discussions ne s’arrêtent pas, « elles sont appelées à se renouveler afin que la fumée blanche finisse par sortir », a-t-elle ajouté.

Mais sur la question même de l’unicité d’action de l’opposition, voire de la construction d’une plus grande union, l’ANC éprouve plutôt des craintes. Pour Me Améganvi, c’est une question plutôt difficile. « Je ne fais pas la politique de l’autruche. Nous avons déjà dans le temps essayé de faire des unions qui n’ont pas marché. Je mesure la difficulté de la chose, j’espère que cela marchera mais je ne suis pas tenue aussi de croire que cela marchera forcément », a-t-elle relevé.

Pour s’en convaincre, la 2ème vice-présidente de l’ANC cite un dicton togolais : « On dit chez nous, lorsque le serpent vous a piqué une fois, quand vous voyez un verre de terre, vous devez, si vous êtes responsable, faire très attention ».

Comment est-ce que l’opposition arrivera-t-elle à contraindre le pouvoir en place à aller sur un autre chemin que celui de la commission d’« intellectuels » mise en place par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé et présidée par la haute magistrate, Awa Nana-Daboya, si elle n’adopte pas une marche unique ? Puisque jusqu’ici, les partis membres de CAP 2015 n’arrivent pas à eux seuls à réellement peser en face du pouvoir à travers ses manifestations de rues ? Une nouvelle série de marches a été récemment annoncée mais la dernière manifestation remonte au 11 mars 2017.

Le Groupe des 6 a opté pour une démarche diplomatique qui consiste à discuter avec les institutions nationales et internationales mais le pouvoir ne semble toujours pas être inquiété.

La cerise sur le gâteau, depuis ce mercredi 5 avril, une nouvelle pomme de discorde vient de naître entre les partis de l’opposition parlementaire, relativement au nombre de places qui doit revenir à l’opposition au sein du Comité national de suivi de la décentralisation (CNSD). Au lieu que les uns et les autres se calment pour régler ce nouveau problème dans les couloirs, le tapage médiatique est l’option adoptée de part et d’autre.

Si le seul problème qu’il y a, vient du pouvoir en place, peut-on se dire qu’il y a quelque chose de louche au sein de l’opposition, en ce qui concerne des réformes sans se tromper ?

Les partis membres de CAP 2015 sont l’ANC, la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), le Parti socialiste pour le renouveau (PSR) et l’Union des démocrates socialistes du Togo (UDS Togo). Au niveau du Groupe des 6, on a les Forces démocratiques pour le renouveau (FDR), l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), le Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), le Parti des Togolais, les Démocrates et Togo autrement.

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