UFC : Un retour qui ne convainc personne

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L’Union des forces de changement (UFC), jadis premier parti de l’opposition togolaise, a perdu de son influence à partir du moment où son président Gilchrist Olympio, a signé un accord dit de partage de pouvoir avec le régime en place. Le parti a été vidé de la crème des cadres, partie fonder l’Alliance nationale pour le changement (ANC). 7 après, et au grand étonnement de tous, des individus qui se proclameraient militants de ce parti et qui auraient aussi la barque, annoncent leur retour pour, dit-on, aider le parti à se reconstruire.

L’année 2010. L’UFC, disons plutôt son président national, a conclu un accord de gouvernance avec son ennemi juré, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), badigeonné plus tard l’Union pour la République (UNIR). C’était le coup de tonnerre dans un ciel serein. La démarche unilatérale de Gilchrist Olympio a pris de court ses plus fidèles lieutenants. Ces derniers quittent le navire. Quelques mois après, ils fondent l’ANC.

A partir de ce moment, l’UFC, alors charismatique, s’est vidé peu à peu de ses ressources humaines les plus importantes. Ceux qui sont restés aux côté du « vieux » sont à compter au bout des doigts. Conséquence, le parti aux couleurs jaunes est sévèrement sanctionné lors des législatives de 2013. Il n’a récolté que deux sièges. De peur d’être humilié de nouveau, il s’est abstenu de prendre part à la présidentielle d’avril 2015. Il est considéré aujourd’hui comme une coquille vide, allié mieux béquille du parti au pouvoir, UNIR.

C’est dans ce état comateux que l’UFC s’active depuis quelques semaines dans les préparatifs des prochaines joutes électorales. Séance de formation et de sensibilisation par-ci, des publications des communiqués par-là, son intention est claire : être prêt pour les scrutins à venir, à commencer par celui des locales en vue et peut-être les législatives de l’année prochaine. Avec quelles ressources ? Tout porte à croire que son ami (sic) serait prêt à le soutenir financièrement, puisqu’ils sont depuis sept ans ensemble.

Reste maintenant l’épineuse question des gens capables de mobiliser les populations pour le « détia ». C’est ainsi que surgit hier un obscur collectif des militants de l’opposition qui aurait, entre-temps, quitté l’UFC, mais annoncent leur retour. La mise en scène a consisté à faire leur mea culpa devant l’opinion, discrédité les détracteurs du parti de Gilchrist Olympio et lui réaffirmer leur soutien.

On aura tout vu dans ce pays. Tout porte à croire que l’UFC a assimilé la leçon auprès de son allié. Une leçon qui consiste à monter des jeunes pour dénigrer les leaders de l’opposition à travers des motions, les accuser de tous les crimes possibles.

Au cours de la conférence de presse annonçant leur retour, les pseudo-militants disent regretter le tort qu’ils ont causé au parti, en soutenant le « mensonge et le faux » à l’époque où l’UFC a signé l’accord des braves.

« Nous ne venons pas pour des intérêts pécuniaires, ni pour de quelconque privilège. Nous revenons pour construire le parti comme nous le faisons autrefois par nos cotisations, afin de véritablement nous préparer pour les 10 années à venir », a marmonné Vincent Ekue Godévi, affublé du titre de porte-parole du collectif.

Une volte-face qui ne convainc personne. Cette précision cache mal leur intention, celle qu’on peut facilement lire entre les lignes.

Cette sortie rappelle les pratiques du RTP/UNIR. Ce que ce dernier est en train d’abandonner parce que le disque est devenu rayé. Mais on voit que l’UFC a repris la méthode, puisqu’en panne d’inspiration.

Rappelons que l’UFC organise le 10 juin à Bè-Kondjindji, à Lomé, un meeting de sensibilisation et d’informations.

A.H

www.icilome.com