Togo : Rafles et Enlèvements d’une certaine catégorie de Togolais se poursuivent. Combien ont-ils encore sur leurs listes?

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Si la galère des Togolais continue depuis 50 ans c’est qu’ils ont la malchance d´être gouvernés par des individus dont les principales caractéristiques sont la méchanceté, la mauvaise foi et le manque de volonté politique. Et ce manque de vertus de la part de nos soi-disant dirigeants se fait encore plus remarquer depuis plus de deux mois que la crise politique dure.

Togo : Rafles et Enlèvements d’une certaine catégorie de Togolais se poursuivent. Combien ont-ils encore sur leurs listes?

En effet, au lieu d’écouter son peuple en s’adressant à lui dans un discours, Faure Gnassingbé, conseillé par ses complices, n’a rien trouvé de mieux que de lancer ses « forces de sécurité » à la trousse des manifestants pour les réprimer. Donc au sommet de l´état on semble avoir opté pour la répression aveugle pour étouffer dans l’oeuf les légitimes revendications du peuple togolais. La conservation du pouvoir à tout prix par le régime Gnassingbé explique aujourd’hui son jusqu´au-boutisme qui se manifeste entre autres par la mise à contribution des para-commandos et des milices pour blesser, tuer, se livrer à des rafles au sein des populations supposées hostiles à Faure Gnassingbé.

Circulez, il n´y a rien à voir! Semble être désormais le slogan du gouvernement Gnassingbé qui minimise l’importance des manifestations de l´opposition. Le pouvoir togolais, acculé de toutes parts et voulant resté fidèle à sa mauvaise foi, fuit le terrain politique, en essayant, à travers mensonges et montages, de diaboliser et discréditer l’opposition et surtout le PNP de Tikpi Atchadam.

«…Malgré ces pressions internes et externes, Faure cherche, dans un ultime soubresaut, à contourner la question politique posée par le PNP et ses alliés. Il introduit une nouvelle démarche en s’attaquant à l’ethnie Tem et aux musulmans pour pousser Salifou Atchadam à la faute car il en fait son principal ennemi. L’armée et les milices attaquent nuitamment les villes du Centre (Sokode, Bafilo), du Nord (Mango), et beaucoup de villages; ce qui entraîne la fuite des populations qui vont se réfugier dans la forêt et les pays limitrophes. Des imams sont enlevés comme Alassani Mohamed Djobo, Imam de Sokodé et Alfa Babayi Abdoul de Bafilo nuitamment et jetés dans des cachots. Des mosquées ont été saccagées par les milices payées par le régime de Faure. A Sokodé, la prière hebdomadaire du vendredi ne s’est pas tenue le 20 Octobre 2017, par peur d’un massacre. Pour garder son pouvoir, Faure s’inscrit dans une démarche génocidaire. »

Voilà résumée en quelques phrases par le journal sénégalais en ligne « senego. com » la situation qui prévaut actuellement au Togo et surtout dans le Nord du pays à Sokodé, Bafilo et Mango.

En effet, après l’enlèvement sans raison de l’Imam Alfa Hassan le 16 Octobre 2017 à Sokodé et de celui de Alfa Babayi Abdoul-Wahid, Imam à Bafilo le 22 du même mois, les rafles au sein des populations de Tchaoudjo, Assoli et Sotouboua continuent de semer la psychose. Nous attirions l’attention de l’opinion dans un article il y a quelques jours sur l’état de terreur qui prévalait à Sokodé et Bafilo du fait d’expéditions punitives menées par des para-commando et des miliciens du pouvoir sur les habitants des deux localités. Si certains essaient de regagner leurs domiciles sur la pointe des pieds, beaucoup de jeunes qui avaient fui en brousse hésitent encore à revenir, car la situation est très loin d’etre redevenue normale.

Il n’y a pas de jour qui passe sans qu’on nous signale le kidnapping de personnes opéré par des hommes en armes à bord de pick up de l´armée. Jeudi dernier aux environs de 20 h c’est le nommé Issaou, militaire à la retraite, qui a été surpris chez lui à Adjenguéré, ville située près de Sotouboua au sud de Sokodé; copieusement battu par des militaires devant femme et enfants, il fut jeté sans ménagement dans un pick up et emmené vers une destination inconnue. La situation est d’autant plus préoccupante dans la région de Sotouboua que des informations faisant état de la présence de miliciens armés et financés par le Ministre de l’Administration Territoriale Padayowa Boukpessi, et le président du groupe parlementaire UNIR Christophe Tchao, deviennent de plus en plus insistantes.

En effet, selon ces informations que nous avons fait vérifier sur place, ce serait grâce à la résistance et au refus de certains notables kabyès que les massacres que devraient perpétrer ces miliciens sur des membres du PNP dans la région auraient été évités de justesse. Ces actes héroïques de la part de nos parents kabyès montrent à suffisance qu’il n’y a pas de conflits entre Kotokoli et Kabyès. C’est malheureusement certains fonctionnaires du RPT/UNIR comme Boukpessi et Tchao, prompts à faire de l’amalgame en assimilant le parti politique PNP à l’ethnie Tem ou Kotokoli, qui poussent les miliciens mis sur pied par leurs soins à ne viser majoritairement que cette ethnie.

N’ayant pas d’arguments politiques pour faire le poids devant l’opposition, le pouvoir des Gnassingbé préfère s’adonner à son sport favori: à savoir le mensonge, la fuite en avant et l’instrumentalisation des populations. C´est ainsi que le Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam est taxé de parti islamiste et terroriste bien que ces théoriciens de malheur du régime soient les premiers à savoir que c’est faux.

Parce qu’ils ne veulent en aucun cas quitter le pouvoir et permettre l’alternance politique, ils sont prêts à tout, même à commettre des crimes dans leurs rangs pour en imputer la responsabilité au PNP qui est devenu leur bête noire. C’est pourquoi, après des enquêtes menées par nos correspondants à Sokodé, nous sommes aujourd’hui en mesure de douter que  les manifestants de la nuit de l’enlèvement de l’Imam Alassane aient pu lyncher et égorger deux para- commando qui étaient en faction au domicile du Colonel Ouro-Koura Agadazi avant d’y mettre le feu; alors que d’autres soldats pouvaient venir en renfort d’un camp militaire situé à moins de 3 km après le début des manifestations au centre-ville.

Les  bâtiments officiels, les domiciles des responsables d’UNIR, les voitures, les mini-bus, les camions-titans, les boutiques et autres biens incendiés ou détruits cette nuit-là et les jours suivants à Sokodé sont à mettre sur le compte des militaires et des miliciens à la solde du pouvoir. Une méthode que nous qualifiions dans l’un de nos derniers articles de politique de la terre brûlée. Et c´était une façon à eux de trouver un alibi pour discréditer le leader du PNP, source de la nouvelle dynamique de l’opposition.

Cet alibi leur a permis de faire des descentes musclées à Bafilo et à Sokodé pour blesser, voler, voire tuer. Ils se servent encore aujourd’hui de cet alibi pour kidnapper nuitamment des togolais d’une même ethnie. Si les responsables de tels actes pensent ainsi décapiter le PNP et mettre fin à la contestation, ils se trompent. Poussé par le peuple, le train de l’opposition togolaise démarré le 19 Août 2017 ne s’arrêtera qu’à la gare de la victoire. C’est pourquoi il serait plus sage que le pouvoir de Lomé II revienne à la raison pour être plus perméable aux revendications du peuple.

Nous condamnons ici l’enlèvement dans la matinée du 19 Octobre 2017 de notre compatriote Kokodoko Messan, membre du Mouvement apolitique NUBUEKE. Détenu au tristement célèbre SRI (Service de Recherche et  d’Investigation), il serait entrain d´être sauvagement torturé. On nous signale également le kidnapping de deux collègues de M. Kokodoko quelques jours après et qui seraient amenés au même lieu de torture.

Pendant ce temps Faure Gnassingbé, buvant son petit-lait, se tait  et ne dit rien au peuple comme pour lui dire qu’il (le peuple) ne l’intéresse pas. Car il sait qu’il n’est pas au pouvoir pour le peuple qui ne l’a jamais élu. Et quand il lui arrive de parler, comme c’était le cas hier samedi  28 Octobre 2017 à  l’ouverture de ce qu´ils appellent congrès de ce ramassis de sans-coeur appelé UNIR, on a l’impression que le président de fait du Togo est totalement déconnecté des réalités de son pays.

Pour lui notre pays connaît actuellement des problèmes, certes, mais ces difficultés passeront comme elles sont venues. « Tôt ou tard la vérité finit par triompher », dit-il. Mais de quelle vérité parle-t-il? Faure Gnassingbé se dit un homme « simple » et est « surpris d´être traîté de dictateur sanguinaire ». Donc tout ce qui se passe depuis plus de deux mois n’est que montage et intoxication.

Pas un mot sur les revendications de la majorité qui manifeste. Pas un mot sur l’opposition. Pas un mot sur un éventuel dialogue. Gnassingbé II s’est seulement contenté de marteler: « Le peuple nous a confié la présidence, le peuple nous a confié la majorité au parlement. »  En d’autres termes, j’ai la légitimité, et je reste!

Prendre des mesures pour faire baisser la tension dans le pays, parler de son pouvoir ou le quitter en 2020 ne semble pas être au programme de Faure Gnassingbé. Décidément les Chefs d´État de la sous-région qui se démènent pour trouver un dénouement à la crise togolaise, doivent revoir leurs cahiers de leçon. Faure Gnassingbé n´est pas prêt à leur faciliter la tâche.

Mais jusqu’à quand s’entêtera-t-il?

Wait and see!!!!!

Samari Tchadjobo
Allemagne

27Avril.com