Togo : Me Dodji Apévon, avocat dans le dossier : « Il y a des zones d’ombres dans ce dossier. Il y a des choses innommables »

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12 janvier 2013-12 janvier 2017, il y a quatre ans jour pour jour, les Togolais ont été réveillés par l’incendie du grand marché de Lomé, après celui de Kara deux jours plus tôt. Quatre ans après, toujours pas de procès dans cette affaire même si certaines personnes ont été arrêtées et jetées en prisons dès les premiers jours qui ont suivi ces incendies et qu’ils aient été inculpées. Et ceci alors même que d’autres encore qui ont été inculpées ensemble avec les autres sont mises en liberté provisoire.

Constitué avocat dans ce dossier des incendies, Me Dodji Apévon, a évoqué le dossier ce jour chez nos confrères de Victoire Fm. Pour cet avocat de certaines personnes inculpées, classe d’entrée ce dossier au rang des drames de la République. Ceci parce que d’après lui, « on ne peut pas dans un pays normal qui se respecte initier une procédure comme celle là et être encore là en train de balbutier. Ce n’est pas normal c’est-à-dire qu’il faut qu’on montre des signes de bonne volonté vis-à-vis des concitoyens, vis-à-vis de l’extérieur. On ne peut pas arrêter des gens qui sont en train de végéter en prison et que pendant quatre ans, on n’ait pas fait de procès. Alors que dès le début les gens là ont été arrêtés dès le lendemain. Si les gens ont été arrêtés dès le lendemain de quelque chose qui s’est produit, c’est parce que des gens estiment qu’ils ont des preuves suffisantes ».

Sans pour autant livrer le fond de ce dossier, il s’est arrêté à indiquer avoir suivi le dossier et avoir trouvé qu’ « il y a des zones d’ombres dans ce dossier. Il y a des choses innommables ». Aussi, se demande-t-il « si ce n’est pas l’embarras constaté par le juge d’instruction qui fait qu’aujourd’hui un procès tarde à venir ». Me Dodji Apévon en conclut finalement que ce dossier « a pris plutôt une connotation politique ».

Pour cet avocat également acteur politique togolais, il sera dès lors difficile pour le pouvoir en place de libérer les personnes inculpées et de clore ce dossier sans qu’il n’y ait pas de procès après quatre ans de détention. « Comment le faire sans procès après avoir maintenu les gens en prison pendant quatre ans ? C’est ça qui constitue la gêne pour le pouvoir », constate Me Apévon.
Pour rappel les incendies des marchés de Lomé (le 12 janvier 2013) et de Kara (le 10 janvier 2013), ont mis à terre plusieurs dizaines d’années d’efforts de milliers de commerçants togolais dont certains depuis lors traversent des situations très difficiles. Certains sont morts de chagrin alors que d’autres tirent le diable par la queue.

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