Togo : La Grande corruption XXL qui « phagocyte » Faure Gnassingbé !

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Je portais « S » il y a quelques années. La ventripotence aidant, je suis vite passé à « M ». Parfois même, je me débrouille avec « L ». Pardon ! Il s’agit là des tailles de mes vêtements. Le curé de mon village, avec la générosité des fidèles en ces temps de carême, porte « XL ». Aussi bien pour sa soutane que pour les tenues traditionnelles que lui offrent ces femmes de catéchistes avec lesquelles il assume le revers de sa chasteté. A l’insu de leurs maris, bien sûr. C’est peu dire que mon curé est un peu corrompu.

Togo : La Grande corruption XXL qui « phagocyte » Faure Gnassingbé !

Mais la mesure de la corruption au Togo ?  XXL. Hier, un ancien baron scandalisé me parlait de XXXL. De quoi habiller tout le gouvernement togolais. Et Dieu sait qu’au sein de cette équipe, on bat tous les records de la corruption.

  • Adji Otèth Ayassor en a fait une carrière, royale et assumée, une décennie durant. Il est devenu l’icône des petits vols de milliards d’Etat au point où, même pour Faure Gnassingbé, il n’est pas loin d’être, de la corruption, le Saint Patron. St Otèth ! Priez pour les douaniers. Ça ferait éclater de rire le Christ. Otèth n’est pas qu’un voleur, il est un voleur d’Etat. Et les saints, c’est de la légende un peu. Sinon une réalité lointaine. Mais lui est un acteur du présent. Très actif. Enfin. Il n’est pas seul.
  • Ninsao Gnofam est son adjoint direct. Un acolyte qui, quand le diable somnole, fait des baptêmes. Il s’en met plein les poches, au point où son tailleur l’a privé de poches et il tient, en homme prévoyant, un sac dans sa voiture. En malle arrière.
  • Assouma, lui, est très discret. Il ne vole que dans l’ombre, en bon peulh. Sauf qu’ils ont des ancêtres de vol ces voleurs du président.
  • Fernand Tchamsi, des routes, il a tout volé sauf le bitume et n’a jamais été inquiété.
  • Ce n’est donc pas Sam Bikassam que vous allez inquiéter. 100 milliards de dette pour Togotélecom, le canton électronique du Togo dont il fut le chef, quel scandale ! Il n’a fait qu’imiter
  • Ingrid Awadé qui, des Impôts, en avait fait une trousse de campagne.

Et jusque-là, rien de grave, parce que le président lui, ne déteste pas les voleurs. Il est d’ailleurs si habitué que sa directrice de campagne à qui, il a confié la construction du centre des jeunes de Kara s’en est mis quelques centaines de millions en poche. Pardon, en string. Où est le mal quand, pour la première fois, au lieu que l’unité de mesure du vol soit le ARD (milliard), on a une femme si ingénieuse et consciente qu’elle vole en LLION (million). Elle doit être la seule généreuse qui ne veut pas précipiter la faillite de l’Etat. Cela s’appelle, même en Chine, le raisonnable.

Mais le bienheureux de la corruption, ce n’est ni Kodjo Ménan, ancien ambassadeur du Togo aux Etats-Unis qui n’a vendu qu’une minable parcelle appartenant à l’Etat, à Washington et qui, après un transit éclair en prison, est déjà promu par sa sœur, Dogbé, qui l’excuse d’avoir volé moins qu’elle, ni même ma tante lointaine, Awadé, à qui plusieurs estimations crédibles reprochent d’empocher  pendant au moins 3 ans, entre 2 et 4 milliards FCFA des Impôts chaque mois, quel péché ?

Le bienheureux, c’est Gnofam, Ninsao pour les intimes. Il est de toutes les sauces louches. Il se vante comme un motif « d’intouchabilité » et le clame à qui veut l’entendre, « Je ne fais rien à l’insu du patron (Faure Gnassingbé, Ndlr) » aime à répéter en privé le ministre togolais des travaux publics. Ninsao Gnofam est devenu, au fil des années et à force d’accumulation de scandales, le ministre de la corruption. La presse locale lui attribue plusieurs malversations dont beaucoup sont bien documentées, il n’aura jamais rien à craindre. En tout cas, pas pour l’instant. Il a la confiance du chef de l’Etat même si dans les coulisses du pouvoir, on ne lui accorde plus de survivre au prochain remaniement, depuis que son poulain de tous les temps, Amouzou Constantin, Directeur de Ceco BTP a perdu tout privilège et voit s’écrouler l’empire de cartes qu’il a construit en quelques années de rêve.

Mais  voler chez nous, ce n’est pas un péché. Il suffit de savoir voler et quand on vous fait peur, de crier, « Je vais citer des noms ». Cela calme tout le monde. Ces journalistes galeux qui viennent chercher l’argent du carburant, ces barons qui vous font payer les frais de scolarité de leurs enfants en Occident, cette maman de président qui ne refuse aucun cadeau et surtout, ce ministre de tutelle qui n’a refusé le champagne que parce qu’il coûte moins que son minable salaire de 3000 euros…

Abdou Assouma, je l’aime bien. C’est un voleur de la vieille école. Il vole et il ment. Il ment et il vole. Qui a volé un œuf volera un bœuf crie l’adage sauf que l’adage n’a pas tenu compte des peulhs. Lui, c’est un foulbé digne, qui ne vole jamais le bœuf, l’œuf, oui, pourvu qu’il soit l’œuf d’or de la poule. La justice est son épicerie. Libérer quelques délinquants contre une portion de billets de banque, quel péché pour un peulh qui n’est jamais sur place ? Affecter un juge récalcitrant, c’est tout de même normal pour un président de la cour constitutionnelle qui ne craint rien. Il le dit, pas au confessionnal mais au marché, c’est lui qui déclare Faure élu. « Dans tous les cas, s’il me résiste, il ne sera pas élu en 2020 », mauvaise blague, oh peulh!

Panique chez mon président qui veut se retirer de la course, mais gentiment en 2034. Après 2020, il fera deux mandats de 7 ans. C’est quand même trop peu par rapport au 38 de son père. Lui, au moins fait les routes, son père buvait Awooyo et le tchouk. Lui au mois a donné 2 milliards FCFA pour guérir des torpeurs du traumatisme, 22.000 victimes supposées de 1958 à 2005. Oh c’est une avance, pas la totalité, comme sait mentir mon prégo. Des victimes face auxquelles Benza Nana, Awa Nana ne veut pas qu’on emploie le mot de « bourreaux » pour désigner ces gentils « Major Kouloum » qui en tuent quelques dizaines quand les élections tournent court. Elle garde d’ailleurs son charme sulfureux et sa beauté de dondon malgré les années de loucherie et dirige son HCRRUN avec l’intégrité d’une femme qui a péché… Et qui ne pèchera point.

Voler n’a rien de grave, dans quel pays on ne vole pas un peu. Regardez François Fillon, regardez Bruno Le Roux, juste un peu.

Revenons au Togo, notre cher pays. Fogan Adégnon, Amiral de son état et vous dites que dans le projet de voirie interne du Port financé à 95,72% par la BOAD (Banque Ouest Africaine du Développement), il a volé ? Non, demander qu’on cède à Ceco BTP qui a quelques brouettes plutôt qu’à Eiffage qui a gagné le marché, est-ce un mal ? Je pense que c’est du patriotisme économique, Trump en fait plus. Même si Adégnon a reçu en retour une petite enveloppe de millions, pas de milliards.

Celle qui a le plus bouffé, dans ce dossier, c’est Kassa Traoré. Là encore une femme. Directrice Nationale de Contrôle des Marchés Publics (DNCMP), elle est devenue ce que, de voleuse, on a le mieux. Contre 20%, elle ne contrôle plus rien, si ce n’est ses paradis fiscaux. Cette femme saine, musulmane quand l’alcool augmente de prix n’a rien à craindre. Elle a, dans sa trousse, une liste de femmes plus voleuses qu’elle. « Il y a pire que moi » clame-t-elle sans avoir tort. Regardez Radisson Blu Hôtel. Pour cause, il y a deux papiers. Celui qui va chez le blanc et qui peut peut être estampillé « 380.000 Francs CFA » et celui qu’encaisse le nègre gardien et qui, malgré ces temps de terrorisme, ne dépasse pas les « 60.000 Francs CFA ». Compréhensible quand le Smic n’a guère dépassé les 32.000 Francs CFA.

Faure ? Pour qu’il parte, ce n’est ni les pauvres manifestations de professeurs. Encore moins, les mouvements d’humeur d’élèves qui ont du mal à assimiler le nouveau programme. Ce sont les voleurs. Les corrompus. Les affairistes. Qui l’entourent et qui gangrènent son pauvre pouvoir. Qui un jour, alors que le chef sera dans un avion pour cette Éthiopie qu’il affectionne tant, vont voler son trône. Et il fredonnera, avec sa voix alto, cette légende de ce digne fils Bassar, Ouyi Tassane : « Rejaki Tangwena parla ainsi, un chef qui n’a plus pour trône qu’un rocher et pour royaume un coin dans le maquis, combien de temps restera-t-il caché ? ». Sauf qu’en ce temps, le pouvoir ne serait plus qu’un lointain souvenir, perdu dans la révolte d’un peuple qui aura été assez volé et qui dira, par la colère, « A bas, voleurs ! ».

Source : Max-Savi Carmel, Afrika Inter

27Avril.com