Situation sociopolitique au Togo / « Nous ne sommes pas des opposants », Mgr Denis Amuzu-Dzakpah

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Situation sociopolitique au Togo / « Nous ne sommes pas des opposants », Mgr Denis Amuzu-Dzakpah

Après la déclaration officielle de la Conférence Episcopale du Togo (CET), les leaders de l’Eglise catholique ont été l’objet de nombreuses accusations et de préjugés. Après que Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, Evêque d’Atakpamé, eût monté au créneau pour dissiper les doutes, l’Archevêque de Lomé Mgr Denis Amuzu-Djakpah a, dans une interview à lacroix.fr, réaffirmé la position de l’Eglise.

« Le Togo a traversé de nombreuses crises et on constate aujourd’hui encore que les choses dégénèrent. La population manifeste pour obtenir des réformes constitutionnelles et institutionnelles promises de longue date, le retour à la Constitution de 1992 et le départ du président Faure Gnassingbé. Aujourd’hui, des blessés et des morts auraient pu être évités. Nous nous sommes engagés pour apporter notre contribution à la paix sociale, pour le peuple, et sans parti pris. Nous demandons aux autorités d’écouter la population », a-t-il indiqué.

Concernant l’impact que leur message a eu, l’Archevêque de Lomé a déclaré : « L’Église est une autorité morale au sens large. Elle ne peut pas se taire ! La population a apprécié notre prise de position. Sa foi est réelle mais elle a encore besoin que nous la consolidions par nos témoignages, en tant que guides spirituels. Nous n’avons pas reçu de réponse officielle des autorités mais on peut deviner que notre déclaration a déplu. Nous ne descendons pas dans l’arène politique. Nous sommes une bougie dans la nuit noire. Nous sommes du parti de Jésus-Christ, du parti de la vérité, de la justice, de l’équité et de la paix sociale ».

Par ailleurs, le prélat a réaffirmé la disponibilité de l’Eglise à jouer comme toujours le « rôle de médiateur entre tout le monde ». « On veut apporter notre pierre à l’édifice, dans le respect de la vérité. Nous voulons indiquer la bonne voie à suivre, que tous les fils et les filles de ce pays s’écoutent, se parlent et avancent. Un jour ou l’autre, il faudra bien s’asseoir ensemble pour ne pas tomber dans l’engrenage de la vengeance ou de la rancœur. Mais il faut aussi être prêt à pardonner, à réparer, à trouver des solutions », a-t-il précisé.

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