Résultats du Bac II par Togocel : « Un vol au sommet de l’Etat », selon Naboudja Bouraima

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Même si c’est ce matin que sont tombés les résultats du Bac II de façon officielle, plusieurs, voire tous les candidats étaient situés sur le sort depuis hier. Grâce au réseau Togocel qui communiquait les résultats aux candidats. Un commerce qui fait engranger des sous à ce géant de la communication, mais que fustige Naboudja Bouraima, enseignant de philosophie au Lycée Technique de Mango.

Il est indéniable qu’avec ce service, la proclamation des résultats des examens a perdu un peu de sa solennité. La peur, l’angoisse qui se lisaient sur le visage des candidats ou les cris de joie que l’on entend à la réussite n’existent quasiment pas, puisque chacun connait son sort déjà en ayant envoyé son numero de table à l’opérateur de téléphonie mobile, contre un coût de sms à 250F. Mis à part ces émotions, c’est l’ « usurpation » du rôle de l’enseignant que dénonce, le prof de Philosophie.

Celui-ci s’interroge sur la légitimité de Togocel de proclamer ces résultats et la finalité des recettes faites par Togocel de toute cette communication que font parents et enfants.

« Je trouve cela comme du vol bien organisé au sommet. C’est là que nos inspecteurs, nos directeurs généraux de l’Education, nos proviseurs devaient s’investir pour réclamer leur droit. Et les enseignants aussi. Nous avons formé les élèves avec toutes les conséquences possibles. Je trouve mal qu’une société de l’Etat qui n’est pas du domaine de l’éducation ait le pouvoir de donner ces résultats. Il faut revaloriser cet examen, puisque les résultats anticipés dénaturent la valeur de cet examen », a-t-il laissé entendre.

250 Francs CFA, c’est le tarif pour avoir son résultat sur le réseau. Ce prix multiplié par les milliers de bacheliers est un gain énorme pour le réseau de téléphonie mobile. Et Naboudja Bouraima d’interroger : « D’ailleurs, ces recettes évaluées à des millions sont destinées à qui ? ».

Ces recettes pouvaient servir à payer les enseignants volontaires, des privées et construire des salles de classes. « Il faut remettre à César, ce qui est à Cesar », a-t-il conclu.

M E

Lomechrono.com