Prof David Dosseh : « La santé n’est pas une priorité au Togo »

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La déchéance dans le système de santé au Togo est un secret de Polichinelle. Dans une présentation sur « l’état de la santé au Togo », le Prof David Dosseh a fait remarquer qu’il y a un malaise dans le secteur dans ce pays.

A l’en croire, le Togo s’est désengagé dans l’amélioration du système de santé. Selon le protocole d’Abuja en 2001, la part du budget normalement consacrée à la santé devrait être de 15%. Mais au Togo, c’est 5 à 6% que l’Etat consacre à la santé. Pire, on donne l’impression que la santé n’est pas une priorité.

« On voudrait faire croire que le secteur de la santé n’a pas besoin de financement supplémentaire. Ce qui est une vraie bêtise humaine », a souligné le médecin.

Prof David Dosseh a ensuite fait l’état des lieux de la situation au CHU Sylvanus Olympio. Le plus grand centre de santé au Togo où les services d’aide de diagnostic manque d’équipements, les urgences n’ont pas de matériels de premiers soins, les salles d’hospitalisation sont dans un dénuement total, les blocs opératoires sont sous-équipés, etc.

A cette catastrophe, s’ajoute la pénurie du personnel soignant, puisque les médecins togolais préfèrent offrir leurs prestations dans d’autres pays. Ici, ils manquent cruellement de matériels pour travailler et ne sont pas bien payés. Dans tout le Togo, seule Lomé dispose de 4 médecins pour 10 000 habitants. Dans les autres villes du pays, c’est 0,5 médecins pour 10 000 habitants.

Devant cette situation désastreuse, le Prof David Dosseh fait des propositions pour améliorer l’état du système de santé au Togo. Il faut avant tout que les dirigeants fassent de la santé une priorité, en augmentant la part du budget dans ce sens. Aussi, faut-il améliorer la gouvernance du système de santé, équiper les hôpitaux avec des matériels de qualité, renforcer la formation et fidéliser le personnel et améliorer l’accessibilité financière pour la population.

Le Prof Dosseh regrette le fait que les gens décèdent dans les hôpitaux, surtout au CHU Sylvanus Olympio, pour de petits malaises qu’on pourrait facilement soigner et soulager leurs familles.

Et c’est regrettable aussi que les gens arrivent à l’hôpital avec la peur au ventre, puisque le centre qui devrait être un lieu pour redonner la santé, la vie, est devenu aujourd’hui un mouroir que redoutent les populations.

I.K

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